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Oustadh :
‘Othman Abou Laïth Al-Armany

Série de cours

Cours donnés à la grande Mosquée de Ar-Rachidiyyah située dans la ville de Dubaï – UAE
Tous les vendredis entre le mois de Rabi’ Al-Âkhir et Rajab 1441 de l’Hégire – 2019.

Retranscription :

Le texte ci-dessous est une retranscription de la série de cours. Il a été écrit par des bénévoles — qu’Allah les récompense. Il se peut qu’il contienne des erreurs. N’hésitez pas à nous les signaler via les commentaires en bas de page.

Cours n°1 :

Nous allons commencer aujourd’hui la lecture et l’explication du livre « Les 40 hadiths de Nawawi ». An-Nawawi, c’est Yahya ibn Muri ibn Hassan ibn Hussein ibn Muhammad ibn Joum’ah ibn Hizam. Sa Kuniya, c’était Abu Zakariya, bien qu’il n’ait pas eu d’enfant. En effet, il est permis en Islam de prendre une Kuniya même quand on n’a pas d’enfant.

Et il faisait partie des savants qui sont restés célibataires comme Sheikh Al-Islam ibn Taymiyya رحمه الله, non pas parce qu’ils se sont interdis le mariage, comme certains égarés se l’interdisent alors qu’Allah l’a autorisé ou même l’a encouragé. Mais tout simplement, ils n’ont pas eu l’occasion, ils étaient trop occupés avec la science et ils sont morts avant de pouvoir y penser et pouvoir mener ce mariage.

D’ailleurs, l’Imam Ahmed ibn Hambal, c’est mariage après l’âge de 40 ans. Pour l’époque, 40 ans, ce mariage a 40 ans, c’était presque l’âge de la retraite. Tellement, il était occupé par la science et le hadith. Mais la Sounnah du Prophète صلى الله عليه وسلم, c’est ce qui est de mieux à suivre. Pour celui qui en est capable, comme le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Ô vous les jeunes, celui qui a la capacité d’entre vous de se marier, qu’il se marie ». Ça, c’est la Sounnah du Prophète صلى الله عليه وسلم.

Mais on explique cela pour expliquer leur excuse, pourquoi dans leur cas ils ne se sont pas mariés, ou certains ont retardé le mariage, non pas pour les prendre en exemple. Car l’exemple, c’est le Prophète Muhammad صلى الله عليه وسلم. Les gens l’ont surnommé « محي الدين », mais lui, il détestait ce nom, ce surnom accorde l’éloge qui s’y trouvait dans ce surnom. D’ailleurs, il est réprouvé en Islam de porter des noms, des prénoms, ou des surnoms dans lesquels il y a un éloge de ce type.

Sa généalogie remonte à Hizam, qui est le père de Hakim ibn Hizam, le compagnon du Prophète Muhammad صلى الله عليه وسلم, Hakim qui était le compagnon, pas Hizam. Il est né رحمه الله, en l’an 631 de l’Hégire, à Nawá, d’où son surnom an-Nawawi qui est une ville en Syrie. Il mémorisa le Coran très tôt avant la puberté, et il a pris au début dans son village, dans sa ville auprès des gens de sciences, les bases des sciences religieuses, puis à l’âge de 19 ans son père l’amena à Damas, où il résida dans l’école Rawahiya.

Il a étudié dans cette école les différentes sciences religieuses, que ce soit la jurisprudence, les fondements de la jurisprudence, le hadith, ses sciences, la grammaire, l’exégèse, etc. Ensuite, il devint enseignant dans cette même école, grâce notamment à sa détermination et à ce que l’on espère de sa sincérité, car Allah seul connait la sincérité d’une personne, qui fit de lui le maître de l’école shafi’ite de son époque.

Donc c’est une référence dans la science en général, et une référence encore plus précisément dans l’école, dans le madhab de l’Imam ash-Shafi’i رحمه الله. Surtout à son époque, même après son époque, même aujourd’hui. Il récitait رحمه الله douze leçons par jour à ses professeurs, douze matières différentes.

Afin d’accorder le maximum de temps à la recherche de la science et à l’écriture. An-Nawawi رحمه الله mangeait très souvent un seul repas par jour après le Isha. Il donnait tout son temps à la science, il est rapporté que pendant plusieurs années, son flanc n’a pas touché le sol, il ne dormait que assis. Tellement il était occupé dans l’étude, l’apprentissage et l’écriture. Il a eu de nombreux professeurs émérites et de nombreux élèves. Concernant ses écrits, Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a mis la baraka dans son temps, car il est né en 631, il est mort en 676, donc il a vécu combien de temps déjà ? 45 ans, d’accord.

Mais il a commencé à écrire en 660, donc en 16 ans, il a écrit tous les ouvrages que l’on connaît de lui-même, en 16 ans seulement رحمه الله.

Ceci montre aussi que les savants, ils ne s’empressaient pas d’écrire, ils ne s’empressaient pas de prendre la parole, ils attendaient de maîtriser les sciences, d’être reconnus comme telles avant d’écrire dans un sujet.

Pas comme aujourd’hui, tout le monde écrit, tout le monde parle, tout le monde a un avis. Même si il n’a rien dans la science, alors on ne parle même pas du débutant dans la science, qui n’a pas à parler en vérité, ni écrire. Mais les savants anciennement, comme il n’y avait pas les réseaux sociaux, qui donnaient un minbar, une chaire, à tout ignorant pour parler, alors ils ne pouvaient pas parler les ignorants. Dans les assises, personne ne les écoutaient, personne ne leur donnaient d’importance.

Les domaines de la science, ils étaient restreints aux gens de sciences. C’est à dire même les paroles que les savants disaient, qui étaient des choses qui n’étaient pas spécialement bonnes à transmettre à tout le monde, elles restaient restreintes dans le domaine des gens de sciences, ça s’étalait pas au commun des gens.

Ils savaient ce qui devait se dire dans les assises de sciences, qui ne devaient pas sortir de ces assises, et ils savaient ce qui devait se dire au commun des gens, des choses qui leur sont utiles et profitables, sans les rentrer dans des détails, de questions qui peuvent les déranger dans leur religion, ou leur nuire, ou les rentrer dans des sujets qu’ils ne maitrisent pas.

Mais avec la démocratisation des moyens de communication, une parole dite, ensuite une seconde plus tard, elle est dans les quatre coins du monde. Mais est-ce que c’est une bonne chose ? Non, ce n’est pas une bonne chose dans l’absolu, car avec cela, il n’y a pas un contrôle et une maîtrise de ce qui doit être répandu, de ce qui ne doit pas être répandu, de ce qui doit être dit, de ce qui ne doit pas être dit, de ce que seulement les étudiants peuvent comprendre, ou les savants qui restent dans leur cercle, et de ce qui doit sortir au cercle du commun des musulmans. Donc ceci montre cela.

Il n’a écrit que dans les 16 dernières années de sa vie. Pourtant, il était déjà reconnu pour sa science très jeune, très jeune رحمه الله. Il a écrit de nombreux livres, ouvrages, et certains d’entre eux sont très volumineux, ce n’est pas des petits ouvrages, comme le Majmou’ Sharh al-Mouhadhab, dans le madhab de l’Imam ash-Shafi’i, et même il parle de tous les madhahib. Il a écrit des livres dans le fiqh, dans le hadith, dans les sciences du Coran, dans la langue arabe, et Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a fait profiter beaucoup de ces ouvrages.

Nous connaissons tous le livre d’explications de Sahih Mouslim, qui est le plus répandu, le plus connu, c’est l’explication d’An-Nawawi رحمه الله. Les 40 hadiths de an-Nawawi que nous allons étudier maintenant, il n’y a presque pas une maison de musulmans dans le monde qui n’a pas ce livre. « Riyad as-Salihin », son livre de « Al-Adhkar », il est connu, « Al-Adhkar », sur tout ce qui concerne les évocations et l’invocation d’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى, il est très connu. Donc Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى, a mis la bénédiction dans ses écrits et il a voulu تَبَارَكَ وَتَعَالَى, que ses ouvrages restent et se répandent et reçoivent une acceptation générale de la communauté musulmane.

Concernant la croyance d’An-Nawawi, il faut savoir qu’il a eu des paroles ou des positions qui sont erronées concernant la croyance dans lesquelles il a interprété les Noms et les Attributs d’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى. Certains Noms et certains Attributs d’Allah de la manière des gens de l’innovation. Mais c’était un savant de la Sounnah qui défendait la Sounnah, qui défendait le Quran, qui s’est trompé, qui a fait son effort d’interprétation, qui s’est trompé, il faut savoir que l’ambiance générale et l’éducation qu’une personne reçoit jouent un grand rôle sur cela.

Donc quand l’éducation reçue est sur une voie et l’ambiance générale autour de cette éducation est sur cette voie-là, il est très difficile après de se libérer complètement de tout cela. Même avec un certain niveau de science, on arrive à se libérer de certaines choses, mais c’est très difficile de se libérer totalement de l’éducation et de l’ambiance dans laquelle on est.

Malgré cela, il a été reconnu par les savants de la Sounnah comme faisant partie des savants de cette communauté et ils ne l’ont pas jugé innovateur. Ils ont considéré certaines de ces paroles comme étant des paroles déviantes, mais on espère qu’Allah lui pardonnera avec la mer des hassanat et tout le bien qu’il a fait.

Et surtout, les fondements qu’il avait qui étaient de retourner au Coran, à la Sounnah. Non pas comme le fondement des innovateurs qui remettaient en question les hadiths du prophète صلى الله عليه وسلم ou qui remettaient en question le fait de revenir à la voie des pieux prédécesseurs, ce qui n’est pas le cas d’An-Nawawi رحمه الله.

Et parmi ses vertus, c’est que cet illustre savant رحمه الله fait parti de ces gens qui avaient divorcé ce bas-monde. Il lisait constamment et beaucoup le Coran. Il évoquait beaucoup Allah. Il renonça à la vie présente et se tourna vers la vie dernière depuis son jeune âge. Il portait des vêtements en coton et le turban comme c’était l’habitude des arabes et des musulmans à cette époque. L’Imam adh-Dhabi رحمه الله décrit An-Nawawi en disant le Sheikh, l’Imam, l’exemple, le hafidz, le théologien, l’ascète, le dévot, le moujtahid, l’Imam muhiddin abou Zakariya an-Nawawi. Il faisait beaucoup de bonnes œuvres, il consacrait souvent de longues veillés à l’adoration et à l’écriture de livres.

Adh-Dhabi رحمه الله explique qu’il était notamment connu pour ses écrits et le fait de faire profiter aux autres de sa science. Aussi pour son effort dans l’adoration d’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى, le jeûne, la prière de nuit, le rappel d’Allah, la patience dans le fait de mener une vie austère, il ne riait que peu et il ne perdait jamais son temps dans le jeu et les futilités. Il était nuit et jour occupé par la recherche de la science, la purification de l’âme et l’amélioration de son comportement. Qu’Allah nous permette d’être en ce temps !

Il tomba malade et il décéda à Nawa, dans la maison de ses parents en 676 de l’Hégire à l’âge de 45 ans. Les habitants de Damas et de ses environs avaient pleuré sa mort et avaient regretté la perte de ce grand savant رحمه الله. Le Sheikh ‘Atiya Salim رحمه الله a dit que les savants spécialistes dans la science des hommes, et les muhaddithin, ainsi que les fouqaha, les savants de la jurisprudence, sont unanimes sur le fait d’affirmer qu’An-Nawawi était un savant émérite, un ascète, un homme ayant beaucoup de scrupule et un jurisconsulte et un muhaddith رحمه الله.

An-Nawawi رحمه الله, après avoir fait la prière de l’istikhara, après avoir fait la prière de consultation, rédigea ce livre, des 40 hadiths d’An-Nawawi, les hadiths du Prophète صلى الله عليه وسلم. Et il s’est basé sur cela sur deux hadiths. Le premier, la parole du Prophète صلى الله عليه وسلم : « Qu’Allah illumine le visage d’un homme qui a entendu mes propos, les a bien gardés dans sa mémoire et les a transmis comme il les a entendus ».

Et il s’est basé aussi sur le hadith que celui d’entre vous qui aura été témoin de mes dires, le transmette, transmette cette connaissance à l’absent. « Celui d’entre nous qui a été témoin de mes dires, qu’il le transmette à l’absent ».

Cet ouvrage est l’un des plus connus d’An-Nawawi. Il contient exactement 42 hadiths si on compte par nombre de rapporteurs de hadiths et 43 si on dénombre le nombre de hadiths exacts. Alors pourquoi elle a été appelé les 40 hadiths, s’il y a 42, 40 ou 43 hadiths ? Il faut savoir que chez les arabes, c’est connu. Quand on dit 40 hadiths, ça veut dire une quarantaine. 38, 39, 40, 41, 42, ils disent 40. Ils ne font pas attention aux virgules on va dire, aux chiffres un petit peu en plus un peu en moins. Ils peuvent dire les 40 hadiths, ça sous-entend une quarantaine et non pas juste pile 40.

Il faut savoir que de très nombreux ouvrages ont été écrits réunissant 40 hadiths, avant an-Nawawi رحمه الله, de très nombreux ouvrages. Mais les ouvrages qui ont été écrits auparavant, qui réuniraient 40 hadiths, ils étaient dans un sujet précis. 40 hadiths dans le jihad, 40 hadiths dans la politesse, 40 hadiths dans l’ascétisme, 40 hadiths dans la médecine, 40 hadiths dans la vertu de telle ville. Par exemple, “الأربعين المكية” les 40 hadiths dans les vertus de Makkah.

Mais le livre d’An-Nawawi, c’est 40 hadiths dans tous les chapitres de l’Islam. C’est comme s’il avait voulu réunir les fondements essentiels de l’Islam en 40 hadiths. Et chacun de ces hadiths contient une des règles fondamentales, une des règles fondamentales de l’Islam. Donc ces 40 hadiths, ils résument les principes essentiels de l’Islam. Et il y a eu beaucoup, beaucoup de savants qui ont expliqué ces 40 hadiths, que ce soit les anciens, comme ibn Daqiq al-‘Id, comme ibn Rajab, ou les contemporains. C’est-à-dire les savants ont donné une importance à ce livre, du fait qu’ils se sont attelés à l’expliquer aux gens et à le transmettre.

Et les savants, comme Cheikh al-‘Othaymin رحمه الله, disent, ce qui apparaît, c’est que ce sheikh an-Nawawi, a dû faire son œuvre avec une grande sincérité, pour qu’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى, face cette œuvre perdurer, ces livres là, et être dans chaque maison de musulman. Effectivement, la sincérité d’une personne, en plus du fait de chercher à être sur la bonne voie, est une des plus grandes causes pour qu’Allah mette la bénédiction dans cette œuvre.

Comme l’Imam Malik رحمه الله, quand il a écrit le muwatta, il y a plein de savants à son époque et de gens qui ont écrit aussi des muwattah, muwatta, muwatta, muwatta, muwatta. Ils sont venus le voir et ils lui ont dit, il y a plein de muwatta, plein de gens ont fait comme toi, ils ont écrit des muwatta, il a dit : il ne restera de cela que ce qui a été fait pour le visage d’Allah. Et les savants, ils ont dit, soubhan Allah, que c’est comme si tous les autres muwattah ils ont été jetés dans les puits et il n’est resté que celui de Malik رحمه الله. Ça ne veux pas dire qu’ils n’ont pas été sincères, mais sûrement que la sincérité de l’Imam Malik était plus forte. En plus du fait que c’était un imam de cette communauté. Qu’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a voulu que son livre, reste et soit transmis dans tous les horizons.

La plupart des hadiths qui sont mentionnés dans l’ouvrage de an-Nawawi sont tirés de Al-Bukhari et Muslim. Pas tous, et vous allez voir, on va même citer le nombre de hadiths qu’il y a, dans Al-Bukhari et Muslim ensemble ou bien dans l’un ou bien dans l’autre. La tête, je crois qu’il y en a 29 sur les 40.

Dans son livre, an-Nawawi ne mentionne pas les chaînes de transmission en entier, ceci afin de faciliter la mémorisation aux débutants. D’ailleurs, ce livre est un bon livre pour les débutants. Car il n’y a que 40 hadiths, ce n’est pas un très grand nom. Ces 40 hadiths parlent de tous les domaines de l’Islam. Donc c’est vraiment un livre très appréciable à enseigner aux débutants et à ré-enseigner aux confirmés et même aux avancés.

Et ces 42 hadiths, ils montrent cette faculté qu’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a donné au Prophète صلى الله عليه وسلم d’exprimer beaucoup de sens en très peu de mots. Comme il est venu dans les 2 Sahihs, « On m’a envoyé avec la faculté d’exprimer beaucoup de sens avec peu de mots ».

Alors sans plus attendre nous allons lire l’introduction que an-Nawawi a fait à son livre. Donc je ne vais pas la lire en arabe parce que c’est un peu long, je vais la lire directement en traduction française et faire quelques annotations sur l’introduction. Puis si Allah nous donne le temps nous commencerons par le premier hadith juste après cela.

Donc l’introduction de An-Nawawi : بسم الله الرحمن الرحيم – La louange est à Allah le Seigneur des mondes, celui qui veille éternellement à la bonne marche des cieux et de la terre et qui pourvoit au besoin des créatures. C’est lui qui a envoyé les messagers, sur eux les louanges et le salut d’Allah, pour guider les créatures légalement responsables, et pour leur exposer les règles de la religion. A cet effet il les a pourvues de preuves indubitables et d’arguments clairs. C’est Lui que je loue pour tous Ses bienfaits et c’est Lui que j’implore afin qu’Il m’ajoute de Sa bienfaisance et de Sa générosité. J’atteste qu’il n’y a nulle divinité digne d’être adoré si ce n’est Allah, seul et sans associé, L’unique et L’invincible, le Généreux et le Pardonneur. Et j’atteste que notre Maître Muhammad est Son serviteur et son envoyé, son bien-aimé et son plus grand ami, la meilleure de Ses créatures. Celui qu’Allah a honoré par la révélation du Coran inattaquable, miracle permanent à travers les temps et par la Sounnah, tradition prophétique, lumière pour ceux qui quêtent la bonne direction. Allah l’a privilégié, par le fait qu’avec peu de mots il dise beaucoup de sens et par une religion qui n’impose aucune gêne. Que les éloges et le salut d’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى soit sur lui et sur tous les prophètes et les envoyés ainsi que leurs familles et tous les serviteurs vertueux.

Puis il a dit : ceci dit on nous a rapporté selon de nombreuses chaînes de transmission et diverses variantes, d’après Ali ibn abi Talib, Abdullah ibn Mas’ud, Mu’adh ibn Jabal, Abu ad-Darda, Ibn Omar, Ibn Abbas, Anas ibn Malik, Abu Hureira et Abu Sa’id al-Khudri رضي الله عنهم أجمعين que le message d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Celui qui retiendra, de ma communauté, 40 hadiths concernant sa religion, Allah le ressuscitera le jour de la résurrection parmi les juristes et les savants », selon une autre version, « Allah le ressuscitera juriste et savant ». Dans la version d’Abu ad-Darda رضي الله عنه , le messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « J’intercéderais et témoignerais en sa faveur le jour de la résurrection. Dans la version ibn Mas’ud il lui sera dit : entre au paradis par la porte de ton choix » et dans la version d’ibn Omar رضي الله عنهما : « il sera inscrit au nombre des savants et sera ressuscité parmi les martyrs ». Cependant les érudits parmi les traditionnalistes sont unanimes à affirmer que ce hadith est faible bien que ses voies de transmission soient nombreuses.

La première remarque, c’est ce que le Sheikh a dit à la fin, d’avoir cité tous ces hadiths. Parfois il y a des hadiths qui ont des chaînes de transmission nombreuses mais elles sont tellement faibles les unes et les autres qu’elles ne peuvent pas se renforcer. Il n’y a que les hadiths dont les chaînes de transmission sont peu faibles, proches de ce qui est accepté, qui peuvent se renforcer l’un l’autre et devenir des hadiths acceptables. Mais quand ils sont trop faibles ils ne peuvent pas se renforcer et c’est le cas de ce hadith qui, selon la grande majorité des savants, et non pas l’unanimité parce que certains ont dit qu’il était acceptable mais la grande majorité des savants, ce hadith est faible. Malgré les différentes chaînes de transmission qu’il comporte.

Puis il a cité : quant aux recueils que les savants, qu’Allah les agréés, ont consacré à ce sujet, ils sont innombrables. Le premier parmi eux qui a écrit sur ce sujet et d’après ce que j’en sais Abdallah ibn al-Mubarak, vient ensuite Muhammed ibn Asalam at-Tusi, le savant très pieux, puis al-Hassan ibn Soufian an-Nasa’i et Abu Bakr al-Ajurry et Abu Bakr Muhammed ibn Ibrahim al-Asbahani, ad-Daraqutni, al-Hakim, abu Nu’aim, Abu Abderahman as-Sulami, Abu Sa’id al-Malini, Abu Othman as-Sabuni, Abdellah ibn Muhammed al-Ansari, Abu Bakr al-Bayhaqi et d’innombrable autres auteurs aussi bien parmi les devanciers que parmi les modernes .

Il dit ça en son temps. Donc tous ses savants dont je vous ai cité les noms, c’est ceux qui ont déjà écrit les hadiths, des livres, des ouvrages, réunissant 40 hadiths, mais chacun dans un sujet précis, comme on l’a dit précédemment.

Puis, le Sheikh a dit : j’ai demandé à Allah de me guider afin de rassembler 40 hadiths, prenant en exemple ces imams illustres et gardiens de l’Islam. Les savants autorisent à l’unanimité l’application du hadith faible lorsqu’il s’agit d’une œuvre méritoire.

Donc ici annotation : Non, les savants n’autorisent pas à l’unanimité, quand ils s’agit des actes méritoires, d’utiliser hadiths faibles. Il y a une partie des savants qui l’autorisent. Bien que ce qui est plus juste, c’est que ce n’est pas autorisé d’utiliser des hadiths faibles, même dans les actes méritoires. Sauf, si il y a quelque chose qui vient le renforcer, comme la parole fiable et authentique d’un compagnon, ou bien une unanimité des savants. Par exemple, il y a une unanimité des savants sur un sujet et il y a un hadith faible qui vient le renforcer, qui va dans le même sens. Là, on peut l’utiliser. Ou bien il y a la parole d’un compagnon du Prophète صلى الله عليه وسلم authentifié et il y a un hadith faible qui va dans le même sens. Là, on peut l’utiliser. Mais sinon, on n’utilise pas les hadiths faibles, même dans les actes méritoires. Et les hadiths authentiques sont tellement nombreux qu’ils nous suffisent, en réalité, plutôt qu’utiliser des hadiths faibles. En plus, en utilisant des hadiths faibles dans certains actes méritoires, ça nous pousse à délaisser certains autres actes qui sont eux, unanimement reconnus authentique. Parce que l’homme ne peut pas, par exemple, dans les invocations à dire matin et soir, dans les invocations à dire toute la journée. Il y a des centaines et des centaines et des centaines de hadiths rapportés. Si on se suffit des hadiths authentiques, déjà, on n’arrive pas à tous les pratiquer. Alors si on y rajoute les hadiths faibles, alors à cause de cela on va délaisser d’autre hadiths authentiques. Les savants autorisent à l’unanimité l’application du hadith faible lorsqu’il s’agit d’une œuvre méritoire.

Puis il a dit : cependant, (donc le Sheikh revient dans son introduction et il dit) cependant, je ne m’appuie pas sur ce hadith, mais plutôt sur ce que dit le prophète صلى الله عليه وسلم dans les hadiths authentiques : « Que celui qui est présent transmette à celui qui est absent. Qu’Allah rende radieux le visage d’une personne qui, entendant mes propos, les saisit bien et les retient puis les transmet en l’état ». En outre, il est des savants qui ont sélectionné 40 hadiths sur les fondements de la religion, d’autres sur ses ramifications, d’autres encore sur le combat dans le sentier d’Allah, sur l’ascétisme, sur les règles de politesse ou sur les sermons, tous ces desseins sont bons. Qu’Allah soit satisfait de ceux qui les ont mis au grand jour. Quant à moi, (donc le Sheikh dit), quant à moi, j’ai jugé bon de rassembler 40 hadiths qui sont plus importants encore, car ils couvrent l’ensemble de ces thèmes et exposent les règles fondamentales de l’Islam. Les savants ont qualifié chacun de ces hadiths de piliers et de pivots de l’Islam, ou bien de moitié de l’Islam ou du tiers de l’Islam, etc.

Puis il dit (et c’est la fin de son introduction) : ensuite j’ai veillé à ce que ces 40 hadiths soient authentiques.

Donc il dit, j’ai veillé à ce que ces 40 hadiths soient authentiques, par rapport à ce qu’il considérait, à son effort, c’est un muhaddith, c’est un savant du hadith. Bien qu’il y a des hadiths sur lesquels il y a des discussions, et on va voir que certains même, selon, après recherche et selon ce qu’ils sont plus juste, ils sont faibles. Ça c’est un. Deuxièmement, quand il dit authentique, c’est au sens large, ce n’est pas au sens terminologique. Parce que chez les savants du hadith, authentique au sens large, ça veut dire ce qui est authentique et ce qui est hassan, qui est acceptable. Alors que dans la terminologie du hadith, authentique, cela ne rentre pas dedans les hadiths hassan, les hadiths bons, acceptables. Donc lui ici, quand il dit authentique, au sens large, c’est-à-dire accepté, que ce soit hassan ou bien sahih.

Puis il dit : d’ailleurs la plupart d’entre eux, figurent dans les deux recueils authentiques de al-Bukhari et de Muslim, je les cite sans leur chaîne de transmission, afin d’en faciliter la mémorisation et de généraliser nos profits qu’on peut en tirer. Si Allah, le Très-Haut, le veut. Je les ai ensuite fait suivre d’un chapitre où sont expliqués les termes qui pourraient présenter quelques ambiguités.

Ce chapitre n’existe plus dans les… on l’a plu. Il n’est pas transmis, il est perdu.

Puis il dit : toute personne qui aspire à la vie ultime, se doit de connaître ces hadiths, en raison des importantes idées qu’il renferme et de leur indication concernant les actes d’obéissance. Ceci est évident pour qui y réfléchit. Je compte sur Allah et c’est à Lui que je m’en remets et c’est sur lui que je prends appui. C’est à lui qu’appartienne la louange et le bienfait. Et c’est lui qui accorde le succès et l’infaillibilité. Bien que l’infaillibilité dans les domaines de la science n’est due qu’au Prophète صلى الله عليه وسلم.

Et soubhan Allah, ceci est une sagesse. Quand on voit un illustre savant comme lui ou d’autres, qui ont pu se tromper sur des points de la croyance, ça montre que l’être humain n’est pas infaillible, sauf ceux qu’Allah a préservé. Et les seuls qu’Allah a préservés de l’erreur en ce qui concerne le message et la révélation sont les prophètes. En dehors des prophètes, personne, ni les compagnons, ni les savants qui sont venus après eux, sont préservés de l’erreur.

Mais quand il s’agit de gens de science sur la Sounnah, qui ont défendu la Sounnah, dont leur fondement est la Sounnah et la défense de la vérité, alors on leur trouve des excuses. Et on invoque pour eux, bien qu’on répond à leur erreur. Attention, respecter les savants cela ne veut pas dire se taire sur leurs erreurs. Ça, ce n’est pas un respect. Ça c’est se taire sur la vérité. C’est laisser le faux se répandre. Car l’erreur d’un savant, elle se répand partout. Du fait que les gens le respectent, du fait que les gens l’admirent, du fait que les gens l’ont pris comme exemple, comme Allah nous l’a ordonné d’ailleurs. Donc l’erreur du savant elle est plus à même à être démontrée. Mais elle doit être démontrée avec science, preuve et respect, sans dévaluer la personne. L’objectif doit être de démontrer la vérité et non pas une attaque personnelle. Même ça c’est quand on parle d’un savant de la Sounnah. Même quand on attaque un innovateur ou un égaré. L’objectif n’est pas l’attaque de sa personne. L’objectif est de défendre la vérité, d’exposer la vérité et non pas de rabaisser une personne en soi, il n’y a aucun intérêt.

Nous tirons du dernier passage du chapitre d’An-Nawawi concernant son livre, les 40 hadiths, 7 points. Nous tirons 7 points.

• Premier point, que ce livre réunit une quarantaine de hadiths. Ce livre réunit une quarantaine de hadiths, 42 exactement.
• Deuxième point, que ces 40 hadiths ne sont pas spécifiques à un chapitre parmi les chapitres de la religion, mais ils parlent de tous les chapitres de la religion.
• Troisième point, chaque hadith parmi les hadiths qui sont cités est un grand fondement que les savants ont qualifié d’être une base de l’Islam.
• Quatrièmement, que tous les hadiths qu’il a cités, ils les considèrent lui, an-Nawawi, comme étant acceptables ou authentiques.
• Cinquièmement, que la plupart des hadiths qui y sont cités sont dans Al-Bukhari et Muslim ensemble, ou bien dans l’un des deux. Et en réalité, ils sont 29 hadiths qui sont cités dans Al-Bukhari et Muslim ou dans Al-Bukhari ou Muslim.
• Sixièmement, c’est qu’il a enlevé les chaines de transmission pour faciliter.
• Septiement, c’est qu’il a suivi tout cela par un chapitre pour expliquer les mots difficiles du hadith. Mais ce chapitre-là, on l’a plu dans les versions qui sont avec nous aujourd’hui.

Donc on verra le premier hadith insha Allah dans le cours prochain.

والله تعالى أعلى وأعلم
وصل الله على محمد وعلى آله وصحبه وسلم

Cours n°2 :

Donc nous avons commencé la semaine dernière l’introduction sur le livre les 40 hadiths de al-Hafidz An-Nawawi باذن الله .

Nous allons commencer à lire le premier hadith qu’il a énoncé dans son livre ou qu’il a cité dans son livre.

Donc le hadith de ‘Omar ibn al-Khattab, du prince des croyants, Abu Hafs ‘Omar ibn al-Khattab رضي الله عنه a dit : J’ai entendu le messager d’Allah صلى الله عليه وسلم dire : Les actes ne valent que par les intentions pour lesquels ils ont été accomplis. Et chaque personne ne sera rétribuée qu’en fonction de son intention. Quiconque émigre pour Allah et Son messager verra son émigration compter pour Allah et Son messager. Quant à celui dont l’émigration est accomplie pour acquérir quelque chose de ce bas-monde, ou dans le but d’épouser une femme, alors son émigration n’aura d’autre rétribution que ce pour quoi elle a été accomplie.

Ce hadith, avec ce texte là que l’on a cité, il n’est ni dans Al-Bukhari et Muslim exactement comme ça. En fait, c’est un hadith composé de deux hadiths qui sont dans sahih Al-Bukhari. C’est un hadith, ici, la manière dont il est cité, c’est deux hadiths authentiques qui sont dans sahih Al-Bukhari. Et ils ont été composés des deux en un hadith ici dans « al-Arba’in ».

Dans la parole du Prophète صلى الله عليه وسلم, les actes ne valent que par les intentions. An-niyah ( النية ) dans la législation islamique, c’est la volonté du cœur de faire un acte pour s’approcher d’Allah. C’est la volonté du cœur de faire un acte pour s’approcher d’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى. Et cette niya, cette intention, elle est de trois degrés ou de trois types.

Son premier degré, c’est l’intention pour laquelle on fait l’acte. C’est-à-dire, cette intention qui différencie un acte d’un autre, dont l’image apparente est commune. Un exemple simple, une personne se lave parce qu’il a envie de se rafraîchir ou se nettoyer. Une autre personne se lave dans l’intention d’être en état de pureté majeure, ou de dégager de lui l’état d’impureté majeure. En apparence, c’est la même œuvre, mais ce qui différencie l’un de l’autre, c’est quoi ? L’intention. Donc, le premier degré, c’est l’intention de l’action. Celle avec laquelle on différencie une adoration d’un acte de la vie courante, et celle avec laquelle on différencie les adorations entre elles aussi.

La deuxième, le deuxième degré, c’est l’intention pour qui on fait cette action. C’est-à-dire, le fait que l’on veuille par cet acte le visage dans l’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى, et rien d’autre. Est-ce qu’on fait cette action pour Allah, ou pour autre que Lui, ou pour Allah et autre que Lui ? C’est-à-dire, on lui a donné un associé dans l’acte qu’on a fait, ce qu’on nomme l’ostentation, par exemple.

Le troisième degré, c’est l’objectif pour lequel on a fait cet acte. Quelle récompense en attend-on ? Est-ce qu’on en attend une récompense dans ce bas-monde ? Ou est-ce qu’on en attend une récompense dans l’eau de là ? Ou est-ce qu’on en attend une récompense dans ce bas-monde et dans l’au-delà ?

Donc, l’intention, elle est de combien de degrés ? Trois degrés. L’intention dans l’acte. L’intention pour qui on fait l’acte, et l’intention pour quoi on fait l’acte ? Pour quel objectif, pour quelle récompense, quelle rétribution on fait cet acte ? Ces trois cas sont partis de “an-niyah”, l’intention.

Quand le messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Les actes ne valent que par les intentions pour lesquelles ils ont été accomplis, et chaque personne ne sera rétribuée qu’en fonction de son intention ».

Ici, on a deux phrases complètes qui chacune comportent une information complète. La première phrase, c’est l’information du statut juridique sur l’acte accompli. « Les actes ne valent que par les intentions ». La deuxième phrase, elle porte l’information sur le statut juridique de la personne qui a accompli l’acte. ( Et chaque personne ne sera rétribuée qu’en fonction de son intention ».

Ici, on a deux phrases complètes qui chacune comportent une information complète. La première phrase, c’est l’information du statut juridique sur l’acte accompli. « Les actes ne valent que par les intentions ». La deuxième phrase, elle porte l’information sur le statut juridique de la personne qui a accompli l’acte. ( Et chaque personne ne sera rétribuée qu’en fonction de son intention ».

Puis, le messager d’Allah صلى الله عليه وسلم, après avoir exposé cela, a voulu donner un exemple pratique de cette règle. Quel est cet exemple pratique ? « Quiconque émigre pour Allah et Son messager, verra son immigration comptée pour Allah et Son messager ».

Donc, celui dont son immigration est pour Allah et son messager, dans son intention et dans son objectif, alors il aura comme résultat ce pourquoi il a eu l’intention de faire cet acte. C’est-à-dire que sa récompense incombera à Allah et qu’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى acceptera son acte. C’est ça la compréhension pratique de la première phrase ou des deux premières phrases qui sont citées. Donc, son action sera acceptée par Allah et il sera récompensé pour son acte.

Par contre, quant à celui dont l’immigration est accomplie pour acquérir quelque chose de ce bas-monde ou dans le but d’épouser une femme, alors son émigration n’aura d’autre rétribution que ce pour quoi elle a été accomplie. C’est-à-dire que cette émigration n’a pas été accomplie pour Allah et pour Son message mais pour d’autres objectifs. Le premier objectif c’est le commerce et le deuxième objectif c’est le mariage.

Pourquoi le Prophète صلى الله عليه وسلم a cité ici, a donné comme exemple la hijra ( هجرة ) ? Premièrement, l’image, l’apparence de l’acte est la même, une personne quitte un endroit pour un autre, n’est-ce pas ? Dans l’apparence de l’acte, on ne peut pas savoir la réalité de son acte, entre celui qui la fait pour Allah et Son messager, entre celui qui la fait pour commercer, entre celui qui la fait pour se marier, entre celui qui la fait pour un autre objectif. Donc avec cet exemple il a bien démontré que l’intention différencie dans la valeur et l’acceptation de l’œuvre de même qu’elle différencie dans la valeur et l’acceptation de celui qui commet l’œuvre, celui qui pratique l’œuvre. Bien qu’en apparence c’est la même chose.

Deuxièmement, il faut savoir que les Arabes à l’époque du Prophète صلى الله عليه وسلم, ils aimaient beaucoup leur terre, ils aimaient leurs pays, leurs contrées, ils y étaient très attachés. Ils se vantaient même de la terre de leurs ancêtres. Et quand l’Islam est venu instaurer cette adoration qui est la Hijra, délaisser une terre de mécréance vers les terres d’Islam, c’était quelque chose qui n’était pas connu chez les Arabes de quitter leur terre comme ça pour rien. Ils la quittaient que s’il avait une nécessité. Aller commercer et revenir, ou bien combattre, ou bien parce qu’ils se sont fait expulser par des envahisseurs, sinon ils ne sortent pas de leur terre. Donc cette adoration, cet acte précisément, au temps du Prophète صلى الله عليه وسلم, il est venu différencier entre les musulmans et les mécréants. Les musulmans sont ceux qui faisaient l’hégire pour Allah et les mécréants c’est ceux qui restaient dans leur terre avec leur mécréance. Donc c’était un acte vraiment spécifique au musulman à cette époque-là. Et le Prophète صلى الله عليه وسلم a voulu démontrer que cet acte aussi, qui est spécifique au musulman, s’il n’est pas fait avec la bonne intention, alors la personne ne sera rétribuée que ce pour quoi il a accompli cet acte. L’exemple ici est donné pour la Hijra, mais c’est valable pour toutes les adorations. Toutes les autres adorations sont à l’exemple de la Hijra concernant cette règle religieuse.

Le deuxième hadith, d’après ‘Omar ibn al-Khattab aussi رضي الله عنه, il a dit : Alors que nous étions assis un jour auprès du messager d’Allah صلى الله عليه وسلم, apparu soudain parmi nous une personne portant des habits tout blanc, ayant des cheveux très noirs, aucune trace d’un long voyage ne paraissait sur lui et aucun parmi nous ne le connaissait. Il s’avança et s’assit près du Prophète صلى الله عليه وسلم, il appuya ses genoux, contre les siens, posa les paumes de ses deux mains sur ses deux cuisses, et il dit : Ô Muhammad, informe-moi sur l’Islam. L’Islam, répondit le Prophète صلى الله عليه وسلم, c’est que tu témoigne qu’il n’y a nulle divinité digne d’être adorée si ce n’est Allah, que Muhammad est le messager d’Allah, que tu accomplisses sa salat, la prière, que tu donnes la zakat, l’aumône légale, que tu jeûne le mois de Ramadan, et que tu fasses le pèlerinage à la Maison si tu en as les capacités. L’étranger dit : Tu as dit vrai. Nous nous sommes alors étonnés de cette situation, il le questionne, puis il l’approuve. L’étranger dit : Informe-moi donc sur la foi, al-Iman. Al-Iman, répondit le Prophète صلى الله عليه وسلم, c’est que tu crois en Allah, en Ses anges, en Ses livres, en Ses envoyés, au jour dernier et que tu crois dans le décret qu’il s’agisse dans son bien ou dans son mal. L’étranger dit : Tu as dit vrai. Puis, l’étranger dit : Informe-moi sur al-Ihsan (qu’on pourrait traduire par la perfection et la bienfaisance et on va voir après). La perfection, ajouta-t-il, informe-moi sur la perfection, ajouta-t-il. Le messager d’Allah صلى الله عليه وسلم de répondre : c’est que tu adores Allah comme si tu le voyais, car si toi tu ne le vois pas, lui te voit. L’étranger dit alors : Informe-moi sur l’heure de la résurrection. Celui qui est interrogé n’en sait pas plus que celui qui interroge, lui répondit le Prophète صلى الله عليه وسلم. L’étranger dit : Informe-moi sur ses signes précurseurs. Quand la femme donnera naissance à sa propre maîtresse, et quand tu verras les va-nu-pieds, les déguenillés, et les gueux gardiens de bêtes rivaliser dans l’élévation des constructions, répondit le Prophète صلى الله عليه وسلم. Puis l’homme s’en alla. Je restais un bout de temps sans rien demander sur cette affaire (ça c’est ‘Omar qui parle). Je restais un bout de temps sans rien demander sur cette affaire. Puis l’envoyé d’Allah صلى الله عليه وسلمme dit : Sais-tu qui es venu m’interroger ? Allah et Son envoyé le savent mieux que moi, lui dis-je. C’est l’ange Djibril qui est venu vous enseigner votre religion.

Ce hadith à lui tout seul, on pourrait en faire des cours pendant deux ans mais l’objectif ici c’est d’en comprendre le sens général. Ce hadith il est rapporté par l’Imam Muslim رحمه الله. Et dans la version qu’al-Hafidz An-Nawawi rapporte, il y a certains mots que l’on ne trouve pas dans les versions manuscrites ou imprimées de Sahih Muslim. Mais il est possible qu’elles aient pu exister dans les imprimés ou dans les manuscrits anciens, pas d’imprimés, dans les manuscrits anciens. Quelques mots comme “جلوس“, nous étions assis auprès, cette phrase, ce mot assis, il n’est pas dans les versions de Sahih Muslim qui existent entre nos mains aujourd’hui. Pareil, la parole قال لي يا عمر ” : il m’a dit, “m’a”, ce “لي” pareil, dans les versions existantes aujourd’hui on l’a pas, on a juste “قال ” : il a dit. Quoi qu’il en soit, ça c’est juste pour la précision du hadith.

Donc, on voit dans ce hadith de ‘Omar ibn al-Khattab رضي الله عنه , que les compagnons du Prophète صلى الله عليه وسلم avaient l’habitude de venir s’asseoir autour de lui pour profiter de ses enseignements, pour le questionner, pour vivre au quotidien avec lui les événements, pour après, nous les transmettre comme ils nous sont arrivés aujourd’hui.

Parmi ces événements-là, un jour ils étaient assis auprès de lui, un homme est arrivé, ils ne le connaissent pas. Ce n’est pas un homme qu’ils ont l’habitude de croiser. Donc, ils se sont dits, ça doit être un étranger. Mais le souci, c’est que ce vêtement était impeccable. Et ses cheveux étaient tout noirs. C’est-à-dire, il n’y avait aucune trace de voyage sur lui. C’est-à-dire, et on ne le connaissait pas, et il n’avait pas de trace de voyage sur lui. Donc, il était étrange pour eux. Cet homme-là est venu, il s’est assis et il a mis ses genoux contre les genoux du Prophète صلى الله عليه وسلم. Et il a posé ses mains sur les cuisses du Prophète صلى الله عليه وسلم. Même comme il est venu, dans la version de Abou Houreira et Abou Dharr, dans an-Nasa’i, avec une chaîne de transmission authentique, où c’est clairement dit : il a posé ses mains sur les cuisses du Prophète صلى الله عليه وسلم. Parce qu’ici, dans cette version, il a dit qu’il a posé ses mains sur ses cuisses. “Ses”, on n’arrive pas à savoir si c’est ses propre cuisses ou les cuisses du Prophète صلى الله عليه وسلم, n’est-ce pas. Mais dans la version de an-Nasa’i, il est dit clairement, il a posé ses mains sur les cuisses du Prophète صلى الله عليه وسلم. Donc ça aussi, ça a étonné les compagnons, cette proximité. Un étranger vient, il colle ses genoux au Prophète صلى الله عليه وسلم, il met ses mains sur ses cuisses. Ce n’est pas n’importe qui qui met les mains sur les cuisses de quelqu’un. C’est qu’il est proche de lui. Il le connaît, n’est-ce pas ?

Puis il lui a dit : informe-moi sur l’Islam. Et le Prophète صلى الله عليه وسلم de lui répondre sur les cinq piliers de l’Islam. Ceci, on va l’expliquer dans le prochain hadith. Dans le hadith numéro 3, qui parle des cinq piliers de l’Islam, insha Allah.

Puis, il lui a dit, informe-moi sur al-Iman, sur la foi. Et au Prophète صلى الله عليه وسلم de répondre. C’est que tu crois en Allah, en Ses anges, en Ses livres, en Ses envoyés, au jour dernier et à la destinée qu’elle soit bonne ou mauvaise. Al-Iman, dans la législation islamique, il peut avoir plusieurs sens. Un sens général, un sens précis. Le sens général d’al-Iman, c’est toute la religion avec laquelle a été envoyée le Prophète صلى الله عليه وسلم. C’est la religion qui a été révélée au Prophète Muhammad صلى الله عليه وسلم. Et la réalité de cela c’est de reconnaître de manière certaine en adorant Allah سبحانه وتعالى, la législation de Muhammad صلى الله عليه وسلم, que ce soit de manière à ce que l’on fait cela comme si on voyait Allah, si on ne le peut pas, alors en ayant conscience qu’Allah nous observe. Ça c’est la définition générale d’al-Iman. C’est-à-dire la pratique de la religion de la meilleure des manières, en résumé c’est ça. La pratique de toute la religion révélée au Prophète Muhammad صلى الله عليه وسلم avec perfection, avec perfection. Mais ici, c’est un sens précis qui est voulu d’al-Iman. Ce qui veut dire les croyances internes. Et ce sens précis, il est voulu quand al-Iman il est cité en même temps que l’Islam et l’Ihsan. C’est-à-dire, Iman et Islam et din (دين), ce sont des mots quand ils sont cités de manière séparés, ils ne sont pas unis ensemble dans un même texte, ils sont synonymes l’un de l’autre. Al-Iman, c’est la religion avec laquelle est venu le Prophète صلى الله عليه وسلم, l’Islam aussi et le din aussi. N’est-ce pas ? Par contre, quand ils sont réunis, l’Islam prend un sens plus précis qui sont les actes apparents et al-Iman prend un sens plus précis qui sont les croyances cachées intérieures, qui sont les croyances intérieures. Et c’est cela qui est voulu ici dans ce texte.

Puis le Prophète صلى الله عليه وسلم a cité les six piliers de la foi. Ça aussi, à lui tout seul, on pourrait les expliquer longtemps. Je vous encourage à revenir à une explication que j’ai faite en 10 cours qui est l’explication du livre de Cheikh Mohammed ibn Salih al-‘Othaymine (عقيدة أهل السنة والجماعة), “la croyance des gens de la Sounnah et du groupe des musulmans”. Ce livre-là, en fait, il explique les six piliers de la foi. Donc, le messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a cité que les piliers de cette foi là, c’est-à-dire ces bases essentielles sur lesquelles le reste des points de la foi reposent, sont au nombre de six. La croyance en Allah, la croyance aux anges, la croyance en Ses livres révélés, la croyance aux messagers et aux envoyés, la croyance au jour dernier et la croyance au destin bon ou mauvais provenant d’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى.

Puis, dans le hadith, Djibril a dit : Informe-moi sur al-Ihsan. Et au messager d’Allah صلى الله عليه وسلم de répondre : c’est le fait que tu adores Allah comme si tu le voyais, car si toi tu ne le vois pas, lui te voit. Al-Ihsan, il peut avoir aussi deux sens. Le premier sens, c’est le fait de faire parvenir le bien. Et ceci n’est spécifique qu’aux créatures, car nous, on ne peut pas faire du bien à Allah. On ne peut ni lui nuire, ni lui faire du bien. Donc là, on pourrait le traduire par la bienfaisance. C’est pour ça que traduire al-Ihsan, ici, par la bienfaisance, c’est une erreur. Car on ne peut pas être bienfaisant envers Allah. La bienfaisance elle est spécifique envers les créatures. Et ceci concerne tous les types de bien et de bienfaisance et de bonté et de miséricorde envers les créatures d’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى. Le deuxième sens d’al-Ihsan, c’est al-itqan ( الإتقان ), la perfection. La recherche de la perfection. Al-itqan, et ceci, cela peut être autant pour Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى, c’est-à-dire qu’on fasse nos adorations et nos actes de dévotion de manière à chercher la perfection dans la manière de les accomplir. Comme si tu voyais Allah. Si tu adores Allah comme si tu le voyais. Comment tu vas faire ton acte? Si tu n’arrives pas à le faire comme si tu Le voyais, alors au moins sache qu’Il te voit. Il te surveille. Au moins, si tu n’arrives pas à le faire comme si tu Le voyais par espoir, par amour, alors au moins par crainte. Tu sais qu’Il te surveille تَبَارَكَ وَتَعَالَى. Tu sais qu’Il te surveille, qu’Il te voit. Et cette perfection, elle peut se manifester aussi pour les créatures. Donc quand c’est pour Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى c’est le fait de parfaire ses aspects extérieurs et intérieurs dans la manière dont on adore Allah, comme si on le voyait, ou en se sentant surveillés par Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى. Et chercher la perfection dans nos interactions avec les créatures, c’est le fait de leur donner leurs droits et leur dus. Donc c’est pour ça qu’on pourrait traduire au mieux al-Ihsan par la perfection, plutôt que la bienfaisance, qui est quelque chose de spécifique envers les créatures seulement et non pas envers Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى wa Allahu a’lam.

Puis dans le hadith, Djibril عليه السلام dit : informe-moi sur l’heure. Et voilà que le Prophète صلى الله عليه وسلم répond : Celui qui est questionné n’en sait pas plus que celui qui questionne. Celui qui est questionné n’en sait pas plus que celui qui questionne. Alors il lui dit : Donne-moi alors des signes de l’heure, des signes précurseurs, et le Prophète صلى الله عليه وسلم lui en a cité deux. Le Prophète صلى الله عليه وسلم lui en a cité deux, parmi les signes de l’heure qui sont nombreux. Il y a des savants qui ont fait des livres exprès qui parlent des signes de l’heure, que ce soit anciennement ou parmi les savants contemporains, ou les chercheurs contemporains. Parmi les livres dans lesquels on retrouve les signes de l’heure, c’est at-tadhkirah ( التذكرة ) d’al-Qurtibi, qui parle de tout ce qui concerne la vie après la mort, et il parle justement des signes de l’heure. Parmi les contemporains, il y a plusieurs qui ont écrit dans ce domaine, il y a même un sheikh ici des Émirats, le sheikh Mohammed al-Ghaith, il a fait son doctorat au Maroc sur les signes de l’heure. Donc là il en a cité que deux, il faut savoir que les signes de l’heure sont très nombreux. Il y a des petits signes, des signes moyens et des grands signes. Et les grands signes, leur particularité c’est que quand ils arrivent ils s’enchaînent tous. Quand l’un arrive, le reste s’enchaîne. Alors que les petits signes, il peut y avoir un grand laps de temps entre l’un et l’autre. Et un des derniers petits signes, c’est l’avènement du Mahdi. Car juste après, c’est à ce moment-là que ‘Issa عليه السلام descendra etc., etc. Donc les grands signes s’enchaîneront. Donc ici le Prophète صلى الله عليه وسلم a cité deux signes parmi les signes de l’heure. Quand la femme donnera naissance à sa propre maîtresse, et quand tu verras les va-nu-pieds, les déguenillés et les gueux, gardiens de bêtes, rivaliser dans la hauteur de leurs constructions.

Puis ‘Omar ibn al-Khattab cite que l’homme s’en alla. Et quand ‘Omar est resté comme ça, sans rien demander sur cette assise, et comme il est venu d’une manière authentique, dans la version de Abu Daoud, de manière authentique, que cette période où il est resté sans rien demander, c’était trois jours. Après ces trois jours, le Prophète صلى الله عليه وسلم est venu le voir et lui a dit : Sais-tu qui est cette personne, ce questionneur ? Et ‘Omar ibn al-Khattab رضي الله عنه de lui répondre : Allah et Son messager le savent mieux. Cette formulation était une habitude des compagnons du Prophète صلى الله عليه وسلم, quand on les questionnait : Quel jour on est ? Connaissez-vous ceci ? Connaissez-vous cela ? Ça c’est une pédagogie du Prophète صلى الله عليه وسلم pour enseigner. Questionner pour attirer l’attention de l’étudiant. Et ils répondaient, ils avaient l’habitude de répondre : Allah et Son messagers le savent mieux.

Maintenant, une question. Est-ce qu’après la mort du Prophète صلى الله عليه وسلم, il est légal de dire… Quelqu’un par exemple vient te voir aujourd’hui, te pose une question, tu dis : Allah et Son messagers le savent mieux. Est-ce qu’on peut dire ça ? S’il s’agit de choses, de statuts juridiques, halal, haram, sounnah, bid’a, nafila, etc, mustahab, makruh, on peut dire : Allah et Son messagers le savent mieux. Car effectivement même si le messager d’Allah صلى الله عليه وسلم est mort, mais ces choses, c’est lui qui les connaît mieux que nous. N’est-ce pas ? Par contre, s’il s’agit de choses, de la vie courante, qui ne sont pas des statuts juridiques : est-ce que tu as vu Mohammed aujourd’hui ? tu sais où est Mohammed aujourd’hui ? Allah et Son messagers le savent mieux, non ! Le messager, il ne sait pas ça. Il est mort le Prophète صلى الله عليه وسلم, il ne connaît pas où il est Mohammed aujourd’hui. Donc ça, c’est faux de le dire. Donc, on peut le dire pour les questions religieuses, sur lesquelles il y a un statut juridique, ou sur les questions liées à la croyance, mais on ne peut pas le dire sur les choses de la vie courante. On dit juste Allahou A’lam, Allah sait mieux.

Et ici, le Prophète صلى الله عليه وسلم a démontré à ‘Omar ibn al-Khattab que Jibril, il est venu spécialement pour leur enseigner leur religion, c’est-à-dire les points essentiels de leur religion et les degrés de la religion. Al-Islam, al-Iman et al-Ihsan. On comprend aussi de ce hadith, on peut tirer comme leçon de ce hadith, qu’il fait partie de l’enseignement de poser des questions. Il fait partie de l’enseignement de poser des questions, comment ça ? Parce que le Prophète صلى الله عليه وسلم en parlant de Jibril il a dit : il est venu vous enseigner votre religion. Est-ce que Jibril a dit quelque chose ? Il a rien dit, il a juste posé des questions. Qu’est-ce que l’Islam, qu’est-ce que l’Iman, qu’est-ce que l’Ihsan ? À quand l’heure, quels sont les signes de l’heure ? Il est parti. Comment on peut dire alors qu’il a enseigné ? Car en fait, il a suscité la réponse, pour que les autres membres de l’assise aient la réponse en posant cette question. Donc c’est une forme d’enseignement. On va donner une image contemporaine de cette situation. On est dans une assise, entre frères ou avec des gens peu importe. Et on voudrait faire profiter d’une science, d’une question religieuse, à l’assise. Et on sait que dans cette assise, il y a un savant, ou un étudiant en sciences, dont les gens pourraient profiter. Donc, même si je connais la réponse, je vais lui poser la question. Sheikh, quel est le statut juridique de telle chose ? Moi, je la connais la réponse. Je ne la demande pas pour moi la réponse. Je la demande pour qu’elle soit enseignée pour les autres. C’est ce que Djibril عليه السلام a fait.

Et aussi ça, c’est une chose importante à faire. Quand on est dans une assise avec les gens, pour éviter que les gens transgressent dans leurs paroles concernant les points de la religion, il est toujours bien, si une personne de science est présente dans l’assise de le faire connaître. Non pas en lui faisant des louanges, non pas en le montant devant les yeux des autres. Mais, par exemple, en lui posant une question, comme ça les gens comprennent qu’il y a une personne ici qui connaît la religion. On ne peut pas se permettre de raconter n’importe quoi. On va préférer lui demander. Parfois, dans des assises, il y a des savants. Personne ne sait que c’est un savant. Les gens se permettent de dire, halal, haram, ils discutent, ils polémiquent, ils débâtent. Même si le savant il leur dit : c’est pas comme ça. Il dit : qu’est-ce que t’en sait ? Il élève sa voix sur lui, il ne le respecte pas. Parce qu’il ne sait pas qui il est. Donc, c’est pour ça que c’est important aussi d’avoir cette démarche-là. Dans une assise où il y a une personne qui a une science dont les gens pourraient profiter, on le fait savoir aux gens. Comment ? En lui posant la question par exemple.

Pas besoin de… On ne va pas dire, lui, c’est un sheikh, etc. C’est pas permis de faire des éloges à quelqu’un devant lui, sauf avec nécessité, sauf quand il a besoin. C’est déjà arrivé au temps du Prophète صلى الله عليه وسلم, qu’il a fait des éloges à Abu Bakr devant lui. Ça, c’est dans le cas où on sait que la personne ne sera pas touchée par ces éloges et pour défendre son honneur, par exemple. Quelqu’un a attaqué son honneur, là on fait ses éloges. En réponse à celui qui a attaqué son honneur. Mais sinon, à la base, on ne fait pas les éloges de quelqu’un devant lui. On fait ses éloges quand il n’est pas là. Pour éviter d’être une tentation pour lui. Pour éviter que ce soit une arme que shaytan utilise contre lui et que cette personne après, il se forge des illusions sur lui-même ou bien ne serait-ce qu’une pointe d’orgueil entre dans son cœur ou bien même si rien de tout cela, mais qu’il apprécie les louanges des gens. En vérité, un croyant sincère, il n’a que faire des louanges des gens et il n’a que faire de leur critique. Il parle et il agit en fonction de ce qui va plaire à Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى même si le monde entier est contre lui.

Malheureusement, aujourd’hui, même dans le monde de l’Islam et dans le cercle des musulmans pratiquant même des étudiants, certains sont touchés par cela. “Ah moi j’ai plus de suiveurs. Ah nous on est beaucoup donc en raison…” La vérité elle n’a jamais été du côté du nombre. La vérité elle n’a jamais été du côté du nombre. Allah, dans le Coran, quand il parle de la majorité, souvent c’est pour la blâmer. Non pas pour lui faire des éloges. Il se peut qu’à une époque parmi les époques, les gens de la vérité soient en plus grand nombre. Mais en général, en général, ils sont en plus petit nombre, par rapport aux gens faux.

D’après Abou Abd ar-Rahman, Abdoullah ibn ‘Omar ibn Al-Khattab رضي الله عنهما , l’Envoyé d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : L’Islam a été bâti sur cinq piliers. L’attestation qu’il n’y a nulle divinité digne d’être adorée si ce n’est Allah et que Muhammad est le messager d’Allah, l’accomplissement de la salat, de la prière, l’acquittement de la zakat, l’aumône légale, le pèlerinage à la Maison sacrée et le jeûne du mois de Ramadan. Ce hadith, il a été rapporté par Al-Bukhari et Muslim et celui qu’on a cité maintenant, c’est celle de Muslim. La version d’Al-Bukhari, le Hajj il est cité avant le Ramadan. Où là on a cité le Hajj avant le Ramadan. Celle de Muslim, le jeûne il est cité avant le Hajj. Et ici, la chaine d’Al-Bukhari le Hajj il est cité avant Ramadan, avant le jeûne de Ramadan. Et dans la version de l’Imam Muslim, il n’y a pas البيت (la maison) ou حج البيت (hajj à la Maison) Il y a juste al-Hajj, sans la Maison. Ici, le Prophète صلى الله عليه وسلم, montre que l’Islam est bâti sur quatre ou sur cinq piliers principaux.

Sur cinq fondements et piliers principaux. Et ici, l’Islam, on a dit il a deux sens. Il a un sens général, qui est dans le même sens que le sens général de l’Iman. Et il a un sens précis, qui est les actes apparents, les actes apparents. Donc, le Prophète صلى الله عليه وسلم, les a cités ici, un par un, les cinq piliers de l’Islam. La double attestation de foi que la personne prononce pour rentrer en Islam avec sa langue. Ceci est une obligation. La foi d’une personne n’est pas acceptée sans qu’il la prononce avec sa langue, sauf celui qui n’est pas capable, le muet, mais on accepte de lui toute chose qui va dans le même sens. C’est-à-dire si quelqu’un dit, moi je suis croyant et il ne veut pas prononcer la double attestation de foi, ça ne suffira pas, sa foi ne sera pas acceptée. Il faut qu’il prononce la double attestation de foi. Car comme a rapporté Al-Bukhari رحمه الله, il a dit : J’ai rencontré 300 parmi les savants, ils ont tous dit la foi, c’est une parole et des actes. La parole du cœur, la parole de la langue, les actes de la langue, du cœur et du corps. La parole du cœur, c’est quoi ? C’est at-tasdiq, le fait de croire, de rendre vrai. La parole de la langue, c’est la double attestation de foi. Les actes du cœur, c’est l’amour, la crainte, la confiance totale, etc, l’espoir. Les actes de la langue, c’est par exemple l’évocation d’Allah, les invocations, les évocations qu’on dit avec la langue. Et les actes du corps, c’est la salat, le jeûne, le pèlerinage, la zakat, etc. Voilà la foi : c’est des paroles et des actes. Donc le Prophète صلى الله عليه وسلم a montré ici que l’Islam il est bâti sur cinq piliers : la double attestation de foi, l’accomplissement de la salat, ici il parle de quelle salat ? Les cinq prières qui sont faites en jour et nuit, les cinq prières obligatoires. On ne parle pas des autres prières, ici, dans les piliers de l’Islam. L’acquittement de la zakat, on parle ici de zakat qui est obligatoire, on ne parle pas de zakat al-fitr, même si elle est obligatoire, mais elle ne fait pas partie des piliers de l’Islam zakat al-fitr. Le jeûne du mois de Ramadan, donc c’est spécifique au mois de Ramadan, même si il y a d’autres jeûnes qui pourraient être obligatoires comme les jeûnes d’expiation ou autres. Et le pèlerinage, au moins une fois dans la vie, à la Maison sacrée.

والله تعالى أعلى وأعلم
وصل الله على محمد وعلى آله وصحبه وسلم

Cours n°3 :

Nous continuons par la grâce d’Allah سبحانه وتعالى seul et Sa permission, et nous lui demandons, سبحانه وتعالى , de nous accorder la réussite dans tout ce que nous entreprenons. Nous en sommes au quatrième hadith des quarante Hadiths du Hafidz An-Nawawi رحمه الله.

Donc le quatrième hadith cité par le Hafidz An-Nawawi رحمه الله de Abou ‘Abd Ar-Rahman ‘Abd Allah ibn Mas’oud رضي الله عنه . Il a dit : Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم m’a dit, et c’est lui le véridique et le digne d’être cru. La conception de chacun d’entre vous est rassemblée sous la forme d’une semence dans le ventre de sa mère pendant quarante jours. Puis sous celle d’une adhérence pendant une période similaire. Puis sous celle d’un morceau de chair pendant une période similaire. Allah mande ensuite l’ange qui insuffle en lui l’âme, ou l’esprit, et à qui sont ordonné quatre paroles. Ecrit, est-il dit à l’ange, ce qui lui sera accordé comme subsistance, comme rizq ( رِزْق ), le moment de sa mort, ses actions et son sort, misérable ou bienheureux dans l’au-delà. Par Allah que nul n’est en droit d’être adoré sauf Lui, l’un d’entre vous accompli les actions des gens du paradis jusqu’à ce qu’il n’y ai plus qu’une coudée entre lui et le paradis, puis sa prédestinée le devance, il accompli les actions des gens du feu et il entre dans le feu. Un autre d’entre vous accompli les actions des gens du feu jusqu’à ce qu’il n’y ai plus qu’une coudée entre lui et le feu, puis sa destinée le devance, il accompli les actions des gens du paradis et il y entre.

Ce hadith est rapporté dans les deux recueils de hadith authentiques, Al-Bukhari et Muslim, mais pas tout à fait avec cette version, c’est des versions qui sont proches de celle-là dans les mots utilisés, mais pas tout à fait comme elle a été citée par Al-Hafidz an-Nawawi dans les quarante Hadiths.

Ce hadith, il parle des étapes de la création de l’être humain dans le ventre de sa mère, de la destinée qui lui est écrit pendant qu’il est dans le ventre de sa mère et de sa finalité. De la finalité de l’être humain et l’importance des dernières œuvres sur lesquelles il va mourir.

Concernant la première partie du hadith, quand le Message d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : La conception de chacun d’entre vous est rassemblée dans le ventre de sa mère pendant une période de quarante jours sous la forme d’une semence, noutfah ( نُطْفَة ), une goutte, une semence, qui est dans l’utérus de la mère. Cette semence qui commence à prendre une forme mais pas détaillée, une forme non détaillée. Cette semence est une jonction entre la semence de l’homme et la semence de la femme, qui donne cette semence qui est dans le ventre de la mère, l’utérus de le mère mais qui n’a pas encore des formes détaillées.

Puis sous la forme d’une adhérence dans une période similaire, ‘alaqah ( عَلَقَة ), qui est un morceau de sang. Et c’est à partir de ce moment-là que les détails de la création commencent à apparaitre, sur ce fœtus. Et ce hadith, il y a une autre version de Hudeyfah qui est rapportée par l’Imam Muslim, qui explique clairement que c’est à ce moment-là qu’apparaissent les détails de la création de cet enfant. C’est à ce moment-là aussi où il est déterminé si ce sera un garçon ou une fille, après les deuxièmes quarante jours.

Puis dans une période similaire, c’est-à-dire quarante autres jours, il sera sous la forme d’un morceau de chair que l’on peut mâcher. Ce morceau de chair, qui est comme un tout petit morceau de viande que l’on pourrait mâcher, elle peut être de deux formes : ( مُخَلَّقَة وَغَيْرُ مُخَلَّقَة ). Comme Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a dit dans le Coran : « ثُمَّ مِنْ مُضْغَةٍ مُخَلَّقَةٍ وَغَيْرٍ مُخَلَّقَة » . Puis il sera un morceau de chair dont la conception est complète, ou terminée, et une autre qui est manquante.

C’est-à-dire une personne, un fœtus, dont la conception est complète, il n’a pas de handicap, il n’a pas de manquement dans ses membres ni rien, et un autre qui pourrait avoir des manquements dans ses membres, ou sa conception n’est pas complète.

Puis, un ange lui est envoyé, et son âme lui est insufflée, et quatre choses lui sont écrites. Dans la version qui est rapportée par l’Imam Al-Bukhari, il est clairement dit que d’abord les quatre choses lui sont écrites, puis après l’âme lui est insufflée. D’abord les quatre paroles lui sont écrites, puis après l’âme lui est insufflée. Et cette version d’Al-Bukhari vient détailler la version qui était chez l’Imam Muslim qui n’est pas détaillée.

Il faut savoir que dans l’utérus de la mère, dans le ventre de la mère, la destinée est écrite à deux moments différents, selon la parole la plus juste. Vous allez comprendre cela. Le premier moment, c’est après les premiers quarante jours, au début de la deuxième période de quarante jours. Ceci est rapporté de manière authentique dans le hadith de Hudeyfah, qui est dans le recueil authentique de l’Imam Muslim, qu’après les quarante jours, l’ange vient lui écrire les quatre choses. Mais dans cette autre version, celle qu’on vient de lire de ‘Abdallah ibn Mas’oud, qui est rapporté dans Al-Bukhari et Muslim, il est dit que c’est après les troisième quarante jours, c’est-à-dire après quatre mois. Certains savants ont trouvé une contradiction entre ces deux hadiths et ont devancé le hadith ibn Mas’oud qui est avec nous et ont dit que non c’est après quatre mois. D’autres ont dit qu’il n’y a pas de contradiction entre les deux. Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى, peut très bien décider que ces quatre paroles soient écrites à plusieurs reprises. Comme le fait par exemple que l’on sait que la destinée de chacun est écrite une fois dans sa vie, dans le ventre de sa mère, ou deux fois selon cette version. Puis chaque année, la destinée de chacun est réécrite pour une année, layla al-Qadr (ليلة القَدْر ). Et avant cela, c’était écrit dans les tablettes gardés auprès d’Allah. Donc ce n’est que confirmation après confirmation. Ou bien on va dire que les destinées annuelles sont plus détaillées que la destinée générale de sa vie entière. Et la destinée de sa vie entière est un peu plus détaillée que la destinée qui lui est destinée dans les tablettes gardées. Quoi qu’il en soit, tout ceci ne se contredit pas. Si Allah veut, il écrit et réécrit et réordonne l’écrit et la destinée en concordance avec ce qu’il avait prédestiné et ce qu’il connaissait dans sa science infinie سبحانه وتعالى , bien avant la création des cieux de la terre, mais cela ne contredit en rien cela, le fait qu’il y ait plusieurs écritures, ce ne sont pas des écritures qui se contredisent, ce sont des écritures qui se confirment l’une d’autres. C’est ça qui est important à comprendre.

Donc ici, cette écriture de la destinée de l’homme dans sa vie, ces quatre paroles, sa subsistance, la date de sa mort, ses œuvres et est-ce qu’il fera partie des vainqueurs ou des perdants dans l’au-delà, tout ceci est écrit avant que l’âme lui soit insufflée. Une première fois après les quarante jours et une deuxième fois après que quatre mois soient passés juste avant que l’âme lui soit insufflée. C’est ça qui est important à comprendre.

Puis la deuxième partie du hadith où le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم jure par Allah, que certaines personnes font des actes parmi les actes des gens du paradis, jusqu’à ce qu’il ne reste entre eux le paradis qu’une coudée, c’est-à-dire entre eux et la mort. Parce que ce qui sépare l’homme de l’accès au paradis ou à l’enfer, c’est la mort. Donc entre lui et la mort il ne reste qu’une coudée. C’est les derniers moments, les derniers instants de sa vie. Voilà que sa destinée de devance, il fait une œuvre parmi les œuvres de l’enfer, puis il y entre, il entre au feu. De même, certaines personnes font les œuvres des gens de l’enfer, jusqu’à ce qu’il ne reste entre lui et la mort, lui et l’accès à l’enfer qu’une coudée, un moment, puis sa destinée de devance, et il fait une œuvre parmi les œuvres du paradis et il y entre.

Cette partie du hadith, il faut savoir qu’il y a une autre version du hadith qui est rapportée par Sahl ibn Sa’d dans les deux recueils authentiques qui détaille cette partie du hadith. Comment il détaille cela ? Il dit, dans cette autre version authentique : l’un de vous fait les œuvres du paradis à ce qui paraît aux gens. C’est-à-dire en réalité, il ne fait pas les œuvres des gens du paradis. Il a des actions en secret qui sont les actions des gens de l’enfer. Il a dans son cœur une maladie, une hypocrisie, de l’orgueil, autre, qui sont les actions des gens de l’enfer. Mais devant les gens, selon l’apparence, on dirait qu’il fait les actions des gens du paradis. Bien qu’en réalité, même ces actions-là auprès d’Allah ne sont pas aimées à cause d’un mal qu’il renferme dans son cœur ou à cause d’un manque de sincérité, que ces actions il ne les fait pas pour Allah, il les fait pour se montrer aux gens. Comme un hypocrite de l’hypocrisie majeure ou bien même qui est touché par l’hypocrisie mineure qui ne fait pas sortir de l’Islam. Alors, quand on dit sa destinée le devance, c’est-à-dire la réalité de ce qu’il est le devance, ce qu’il faisait apparaître aux gens et ce qu’il voulait cacher aux gens à un moment ou à un autre, ça sort, Allah le connaît. Il peut jouer un rôle, mais au moment de la mort, ce rôle ne sert plus à rien. Alors sa destinée le devance. Et il agira selon ce qu’il mérite et il mourra selon ce qu’il mérite car la personne meurt comme il a vécu et il sera ressuscité comme il est mort. C’est-à-dire s’il a vécu, inshallah, dans la sincérité et l’obéissance à Allah de manière correcte, sincère, il mourra dans la sincérité, dans l’obéissance d’Allah et il sera ressuscité parmi les obéissants et les vice-versa. Par contre, celui qui montre l’apparence de l’obéissance, mais qui en réalité n’est pas sincère dans ses actes. Ou bien, c’est un hypocrite de l’hypocrisie imageur, c’est-à-dire qu’il ne croit même pas dans l’au-delà, il fait ça juste pour s’intégrer dans la société ou dans le groupe dans lequel il est, ou pour nuire aux musulmans, ou bien même un autre qui est musulman, qui va passer par l’enfer pour se faire châtier pour les grands péchés qu’il a fait, mais qui en sortira un jour ou l’autre par la grâce d’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى puis le bienfait du Tawhid, qu’il porte dans son cœur. De même, l’autre qui fait en apparence les œuvres parmi les œuvres de gens de l’enfer. Mais en cachette, il a aussi des œuvres des gens du paradis. Il se reprend, il demande pardon à Allah, il regrette ses péchés, il fait beaucoup de bonnes œuvres pour rattraper les péchés qu’il fait, mais les gens ne le savent pas, ça s’est entre lui et Allah. Il pleure la nuit, il demande pardon à Allah pour ses péchés, il demande à Allah de l’aider de se repentir, de ses péchés, il fait beaucoup de bonnes œuvres, de sadaqah, de lecture du Coran, de prière, d’aide aux gens pour contrebalancer les péchés qu’il fait pour les contrebalancer par des bonnes actions. Mais les gens ne voient pas ça, ils voient de lui que les mauvaises choses. Donc aux yeux des gens, il fait les œuvres des gens du feu. Mais entre lui et Allah, il y a des œuvres par lesquels Allah va lui pardonner, il va lui faire miséricorde. Alors sa destinée le devance et il fait une œuvre parmi les œuvres des gens du paradis et il y entre.

Ce hadith nous donne beaucoup de leçons quant à l’importance de la sincérité et des bonnes œuvres sincèrement pour Allah et des œuvres cachées. Et quant à la défiance du fait de prêter attention à l’image qu’on dégage auprès des gens et à la place qu’on a auprès des gens sans prêter attention à la place qu’on aurait auprès d’Allah. Attention, ça ne veut pas dire que la personne, il doit se faire passer pour quelqu’un de pas bien. Non, quelqu’un essaie de préserver son honneur, mais il ne devance pas la satisfaction des gens et le regard des gens au regard d’Allah sur lui et à la satisfaction d’Allah sur lui.

Puis on apprend de ce hadith l’importance de la finalité. La personne a beau faire ce qu’il veut, l’important c’est comment il va finir. Quelqu’un peut être toute sa vie dans le bon chemin en apparence et puis il finit mal et il meurt dans le mal. Et un autre, toute sa vie, il est dans le péché et Allah lui permet de se repentir un peu avant sa mort et il meurt sur le repentir. Vous connaissez tous le hadith de la personne qui a tué 100 personnes, 99 personnes puis une centième, 100 personnes. Mais il a exprimé un repentir tellement sincère et regrettait tellement ses actes qu’Allah lui a permis de se repentir et de mourir sur le repentir. C’est pour ça la personne ne doit jamais désespérer en la miséricorde d’Allah سبحانه وتعالى . Tout fils d’Adam est pécheur, tout fils d’Adam fait des erreurs. L’important, c’est de revenir au plus vite. De ne pas s’entêter dans l’erreur. Quelqu’un par erreur il peut faire des choses très graves. Il peut faire de l’injustice. Mais après, quand la colère passe, quand le shaytan a fait son travail. Il se dit “Subhan Allah, le shaytan m’a bien eu”. Il se repent, il répare, il s’excuse, il demande pardon et il corrige. Qu’Allah nous fasse parmi les repentants et qu’il nous fasse miséricorde سبحانه وتعالى .

Le cinquième hadith, d’après la mère des croyants, Oum ‘Abdillah ‘Aisha رضي الله عنهما , elle a dit : Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Quiconque apporte à notre affaire-ci une nouvelle chose verra cette chose rejetée ». Dans la version de Muslim رحمه الله il a dit صلى الله عليه وسلم : « Celui qui accomplit un acte au sujet duquel nous n’avons donné aucun ordre verra son acte rejeté ».

Alors ce hadith, comme on a dit il est rapporté par Al-Bukhari et Muslim, mais la version qui est citée ici, c’est la version de Muslim, ce hadith, il contient deux grands points essentiels.

Le premier point, la parole du Prophète صلى الله عليه وسلم, celui qui invente dans cette affaire si, c’est-à-dire dans notre religion. Quand il dit “dans cette affaire si”, c’est-à-dire dans notre religion. Ce qui n’en fait pas parti. Alors ceci donne la définition de ce qu’est une innovation religieuse. La bid’ah ( البِدْعَة ). Comme il est cité aussi dans le hadith de ‘Irbad ibn Sariyah, qui est rapporté par Abu Dawud, at-Tirmidhi et ibn Majah, où le Prophète صلى الله عليه وسلم dit : et prenez garde aux choses nouvelles, car toute chose nouvelle dans la religion est une innovation, et toute innovation est un égarement. Alors le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a expliqué qu’est-ce qu’était une innovation avec ce hadith. On peut en comprendre, on en tire que l’innovation, c’est quoi ? C’est une nouveauté. Premièrement, premier point, l’innovation c’est une nouveauté.

Deuxièmement, c’est que cette nouveauté qui est réprouvée, c’est celle qui est dans la religion, non pas dans les choses de dounia, non pas dans les choses mondaines. Contrairement à ce que certains ignorants veulent faire croire. “Vous qui vous accrochez à la Sounnah, les sunnites, vous ne voulez pas d’innovation, vous voulez rester à l’époque de chameaux”. Dans les points de la religion oui, mais dans les choses mondaines, on n’a pas de souci, avec l’innovation qui n’est pas contradictoire à notre religion. Les innovations réprouvées, c’est dans la religion. Ce hadith, il parle de la religion, et non pas des choses de la vie. C’est important à comprendre.

Donc la première chose, on a dit que c’est les choses innovées. Deuxièmement, les choses innovées dans la religion.

Troisièmement, les choses innovées dans la religion qui n’en font pas partie. Qu’est-ce que ça veut dire “qui n’en font pas partie” ? Qui ne reviennent pas à un fondement parmi les fondements de la religion. Ou qui ne visent pas un objectif parmi les objectifs de la religion. Ou qui ne sont pas bâtis sur les règles religieuses. Car il y a des choses dans la religion qui sont bâties sur les fondements de la religion et sur les règles religieuses qui ne sont pas des bid’a, des innovations religieuses. Quand on dit ce qui n’en fait pas partie, c’est-à-dire ce qui ne fait partie ni de la religion, ni de ses fondements, ni de ce qui découle de ces fondements. Vous comprenez ?

Quatrièmement, c’est que cette chose elle est considérée comme une innovation, si l’intention de cela, si l’objectif dans la pratique de cet acte, c’est de s’approcher d’Allah. C’est-à-dire que c’est un acte cultuel. La personne, elle le fait pour gagner une récompense. Celui qui le fait par erreur ou qui le fait mais il ne cherche pas une récompense derrière cela, on pourra dire que c’est haram ou halal selon ce qu’il fait ou contradictoire à la Sounnah. Mais on l’appellera innovation que s’il cherche par cela à en faire une pratique religieuse. Donc c’est-à-dire une pratique par laquelle il cherche une récompense. N’est-ce pas ?

Cinquièmement, c’est le fait qu’il s’y tienne et qu’il s’y approche du fait qu’elle fait, pour lui, partie de la religion. Donc on pourrait résumer que la bid’a, la définition de la bid’a, c’est ce qui a été innové dans la religion, ce qui a été inventé ou innové dans les affaires religieuses de ce qui n’en fait pas partie avec l’objectif cultuel, avec un objectif cultuel. Que cette chose fasse partie des croyances, des paroles ou des actes. L’innovation peut être une innovation dans le dogme, dans la croyance, une innovation dans la parole ou une innovation dans les actes. Ça c’est en se basant sur un premier hadith.

Le deuxième hadith, où il dit صلى الله عليه وسلم : celui qui accomplit un acte au sujet duquel nous n’avons pas donné notre ordre, verra son acte rejeté. Il vient donner une précision supplémentaire. Premièrement, quand il dit un acte dans lequel il n’y a pas notre ordre, c’est-à-dire un acte qui vient rajouter des choses supplémentaires à la législation islamique. Et un acte dans lequel il n’y a pas notre ordre, ça peut être un acte contradictoire à la législation islamique. Donc, ou bien un acte supplémentaire, c’est-à-dire que cet acte il existe en Islam, sauf qu’il y rajoute. Il vient rajouter des suppléments, que ce soit dans la forme, que ce soit dans le nombre, que ce soit le précisant, en le spécifiant à un moment précis, sans preuve en cela.

Par exemple, quelqu’un qui va vous dire, chaque vendredi soir, il faut faire le qiyam en groupe. Le qiyam en groupe, il existe en Islam, n’est-ce pas ? Il existe, il est légiféré pendant le mois de Ramadan. Il est même légiféré en dehors de Ramadan, de manière comme ça, quand il n’est pas organisé. De temps en temps, on est là, on est ensemble. Quelqu’un prie, les autres prient derrière lui. Ce n’est pas grave, ça arrive, c’est arrivé au temps du Prophète صلى الله عليه وسلم. Chez toi, tu te lèves, tu lèves ta famille, vous le priez en groupe. Il n’y a pas de soucis, la nuit. Mais, le réglementer, chaque premier vendredi du mois, on a la conférence du mois et on fait un qiyam juste après. Ça, c’est une bid’a. Parce qu’on l’a attaché à un moment précis, et à une action précise, sur laquelle il n’y a pas de preuve religieuse. Même si, à la base, faire la prière en groupe la nuit, c’est quelque chose qui existe en Islam. N’est-ce pas ? Ça, c’est un exemple, pour vous comprenez mieux. Il y a des centaines de formes comme ça d’innovations dans les actes, dans les paroles et dans la croyance.

On peut tirer aussi de ce hadith quelque chose de très important. Que le Prophète صلى الله عليه وسلم a interdit d’accomplir quoi que ce soit en religion, avant de recevoir l’ordre de cela. Qu’est-ce que cela veut dire ? On en tire une règle essentielle de l’Islam. Que le fondement et la base des choses dans les adorations, dans les actes religieux, c’est que tout est haram jusqu’à preuve du contraire. Jusqu’à que te vienne la preuve ( ليس عليه أمرنا ) jusqu’à que l’ordre vienne pour cela, avant ça tout est interdit. Car le Prophète صلى الله عليه وسلم ici a blâmé celui qui accomplit une chose avant d’en avoir reçu l’ordre, n’est-ce pas ? Mais il a blâmé celui qui accomplit une chose avant d’en avoir reçu l’ordre dans quoi ? Dans les actes cultuels, dans les actes religieux. On en comprend alors que dans tout acte religieux, tout est haram, tout ! Jusqu’à preuve que c’est légiféré.

Donc une personne qui vient, il fait une pratique religieuse. Tu lui dis, mon frère, il ne faut pas faire cela. Il te dit quelle est la preuve ? Tu lui dis, quelle est toi ta preuve de cette pratique ? C’est à toi d’amener la preuve, car à la base, le Prophète صلى الله عليه وسلم t’a dit que tu ne fais pas une chose avant de recevoir son ordre. Où est son ordre ? Donc celui qui a accompli un acte religieux, c’est à lui d’apporter la preuve de l’acte qui l’accomplit. Et s’il n’a pas de preuve, c’est suffisant pour le blâmer. C’est suffisant pour dire que son acte ne n’est pas légiféré. Vous avez compris ? Ça, c’est très important.

Contrairement aux actes de la vie de tous les jours, quelqu’un qui s’habille en violet, en jaune, il met un vêtement d’un type précis. Il mange une nourriture qu’on ne connaît pas. Il commerce d’une manière qu’on ne connaît pas. On vient, on lui dit, c’est haram. C’est à qui d’amener la preuve ici ? Dites-moi, c’est à celui qui vient interdire. Car la base dans les choses de la vie, c’est la licéité, c’est que tout est halal, jusqu’à preuve du contraire.

Donc, ici deux règles essentielles. Première règle, dans les choses cultuelles, dans les affaires religieuses, tout est haram, tout. Bougez un petit droit, tout, jusqu’à preuve du contraire. Et dans les choses de la vie, les nourritures, l’habillement, les choses de la vie, tout est halal jusqu’à preuve du contraire. On tire cela de ce hadith aussi…

Aussi les savants ont dit que ce hadith est la norme avec laquelle on juge les actes extérieurs. Comme le hadith de ‘Omar ibn al-Khattab, le premier hadith sur l’intention est la norme avec lequel on juge les actes intérieurs. Donc, si on prend le hadith de ‘Omar, premier hadith, (إِنَّما الأَعْمَالُ بِالنِّيَّات) les actes ne valent que par leur intention” et ce hadith-là de ‘Aisha (مَنْ عَمِلَ عَمَلاً لَيْسَ عَلَيْهِ أَمْرُنَا فَهُوَ رَدٌّ) . A eux deux, ils sont la norme des actes intérieurs et extérieurs. Ce avec quoi on valide ou on invalide les actes intérieurs et les actes extérieurs.

Et voilà pourquoi on dit que chaque acte n’est accepté qu’avec deux conditions. S’il venait à manquer une de ces conditions, cet acte est refusé. Quelles sont ces deux conditions ? La sincérité est le suivi, le Tawhid et la Sounnah. Que l’acte soit fait sincèrement pour Allah, sans lui donner d’associé. Et que cet acte soit fait conformément à la législation avec laquelle est venu le Prophète Muhammad صلى الله عليه وسلم. Il y a plusieurs versets qui viennent appuyer cela. Les versets où Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى dit dans sourate Al-Mulk (verset 1 et 2) :

تَبَٰرَكَ ٱلَّذِي بِيَدِهِ ٱلۡمُلۡكُ وَهُوَ عَلَىٰ كُلِّ شَيۡءٖ قَدِيرٌ * ٱلَّذِي خَلَقَ ٱلۡمَوۡتَ وَٱلۡحَيَوٰةَ لِيَبۡلُوَكُمۡ أَيُّكُمۡ أَحۡسَنُ عَمَلٗاۚ

Al Fudayl ibn ‘Iyad, il lui a été demandé, qu’est-ce que ça veut dire ” أَحْسَنُ عَمَلًا ” ? Pour tester et vous éprouver et voir lequel d’entre vous est le meilleur en œuvre. Il a dit “أَحْسَنُ عَمَلًا : أَصْوَبُهُ وَأَخْلَصُهُ” . Celui qui est le plus juste, c’est-à-dire sur la voie du Prophète صلى الله عليه وسلم, et celui qui est le plus sincère. Allah il n’a pas dit “أَكْثَرُ عَمَلًا” celui qui fait le plus d’œuvre. Non أَحْسَنُ عَمَلًا celui qui fait les meilleurs œuvres, c’est-à-dire celles qui sont sincères et celles qui sont en concordance avec la législation de Muhammad صلى الله عليه وسلم. Le verset aussi dans la sourate Al-Kahf (verset 110) : « Celui qui espère la rencontre de son seigneur, qu’il fasse une bonne œuvre ( عَمَلٗا صَٰلِحٗا ) Et la bonne œuvre, c’est l’œuvre avec laquelle est venue le Prophète صلى الله عليه وسلم, l’œuvre légiféré par l’Islam. (وَلَا يُشۡرِكۡ بِعِبَادَةِ رَبِّهِۦٓ أَحَدَۢا) et qu’il ne donne aucun associé dans l’adoration de son seigneur, la sincérité, le Tawhid.

والله تعالى أعلى وأعلم
وصل الله على محمد وعلى آله وصحبه وسلم

Cours n°4 :

Nous continuons, par la grâce d’Allah سبحانه وتعالى et Sa permission, cette série de lecture et d’explication des 40 hadiths de al-Hafidz An-Nawawi رحمه الله. Nous sommes arrêtés au dernier cours au cinquième hadith, donc aujourd’hui nous en sommes au sixième.

Selon abou ‘Abdillah an-Nu’man ibn Bashir رضي الله عنهما , il dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم dire : Les choses licites sont bien évidentes et les choses illicites sont bien évidentes. Entre les deux, il y a des choses équivoques que beaucoup de gens ignorent. Ainsi, quiconque se met à l’abri des choses équivoques aura préservé sa religion et son honneur. Par contre, quiconque s’est laissé tomber dans les choses équivoques tombera dans les choses illicites comme le berger qui fait paître son troupeau autour d’un enclos réservé risquant à tout moment de l’empiéter. Or, chaque souverain a un domaine réservé. Et celui d’Allah est l’ensemble de ses interdits. N’est-ce pas qu’il y a dans le corps humain un morceau de chair qui, quand il est bon, tout le corps le sera et quand il est corrompu, tout le corps le sera. N’est-ce pas que c’est le cœur ?

Ce hadith qui a été rapporté par Al-Bukhari et Muslim comme l’a expliqué al-Hafidz, l’écrivain, رحمه الله. Mais dans la version de Muslim que l’on a, il y a certaines petites différences dans quelques mots, bien que la version soit la même. Ce hadith parle des règles religieuses qui sont dirigées vers l’être humain. Concernant leur apparence ou le fait qu’elle soit équivoques ou cachées, c’est-à-dire pas claires.

Donc la première catégorie, c’est les règles religieuses apparentes et claires. C’est-à-dire le halal, le licite qui est claire. L’illicite qui est claire. Par exemple, le licite qui est claire, les animaux de cheptel qui sont licites à manger. Les chameaux, les bovins, les ovins, ça fait partie du licite qui est clair. L’illicite qui est claire, comme la fornication, comme l’usure, comme toutes ces choses dont leur caractère illicite est clair.

La deuxième catégorie, c’est les actes ou bien les règles religieuses dans laquelle la règle n’est pas si évidente que ça, pas claire, équivoque. Le mot moushtabih ( مُشْتَبِه ) ou moutachabih ( مُتَشابِه ) en arabe, il peut avoir deux sens. Un sens général qui veut dire la ressemblance. C’est pour ça qu’on dit il lui ressemble ( يُشْبِهُهُ ). Et ça ce n’est pas dans le sens de l’équivoque comme on le voit ici. C’est un sens général par lequel le Coran a été désigné. ( كِتَابًا مُتَشَابِهًا ). Comme Allah سبحانه وتعالى a dit dans sourate Az-Zumar, verset 23 : ( كِتَابًا مُتَشَابِهًا ). C’est-à-dire qu’il y a des versets qui ressemblent à d’autres, qui s’appuient à l’un l’autre, qui se confirment à l’autre, ressemblants. Donc, moutachabih, ça peut être dans le sens ressemblant ou ça peut être dans le sens équivoque. Ici, ce qui est voulu par le texte, ce n’est pas le sens ressemblant mais plutôt le deuxième sens, ce qui est équivoque. Ce dont la compréhension n’est pas clair ou n’est pas évidente.

Cette deuxième partie, dans les choses dont la compréhension n’est pas évidente ou pas claire, elle est aussi en deux catégories. Elle se décompose aussi en deux catégories. La première catégorie, c’est ce qu’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a gardé auprès de Lui dans Sa science. Et qu’Il nous a caché Sa connaissance. Donc, Il nous a caché Sa connaissance. Mais ceci ne concerne pas les règles religieuses demandées à l’être humain, c’est-à-dire dans la pratique. Elle concerne les règles religieuses concernant les informations, c’est-à-dire la croyance. Comme, par exemple, la réalité des attributs d’Allah. Comme, par exemple, la réalité de la connaissance des situations du jour du jugement dernier. On ne les connaît pas, on les affirme comme Allah les a affirmés mais on ne connaît pas la réalité, leur essence, on ne la connaît pas. Ça, Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى l’a gardé dans Sa science. Et cette partie de science, on ne peut pas l’atteindre. Car, elle fait partie des informations. Si elle n’est pas révélée par la révélation, on ne peut pas la connaître. Donc, ça fait partie des choses dont Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a réservé cette science, S’est réservé cette science à Lui-même سبحانه وتعالى .

La deuxième catégorie des choses qui sont équivoques, c’est concernant les règles religieuses dans lesquelles il y a une demande d’action au serviteur, il a une responsabilité. Qu’on appelle en arabe “الخِطاب الشَّعْرِيُّ والطَّلَبِيّ” (al-khitab ash-shar’i wa at-talabi). Le premier c’est “الخِطاب الشَّعْرِيُّ الخَبَرِيّ” (al-khitab ash-shar’i al-khabari), informatif, qui concerne les informations de l’au-delà, du monde invisible. Et ça, “الخِطاب الشَّعْرِيُّ والطَّلَبِيّ” (al-khitab ash-shar’i wa at-talabi) : Le discours religieux dans lequel il y a une demande, une exigence, une responsabilité qui est engagée pour l’être humain. Alors, dans cette deuxième catégorie-là, c’est celle qui est voulue par ce hadith. C’est-à-dire dans les actes, ou dans les œuvres, ou dans les choses dont le statut religieux est équivoque, on ne sait pas. Et cette catégorie de choses équivoques, elle se compose aussi en deux sous-catégories.

La première, ceux pour qui elles ne sont pas équivoques, ceux dont le Prophète صلى الله عليه وسلم a parlé ici, en disant il y a très peu de gens qui le connaissent. Donc ça veut dire qu’il y a certains gens qui le connaissent. Ce sont les savants et ce ne sont même pas tous les savants. Certains connaisseurs, certaines personnes connaissent le statut juridique de certaines choses qui sont considérées équivoques par le commun des gens, n’est-ce pas ? Le concernant lui, concernant ce type de personne qui a la connaissance et la science du statut juridique de cette chose, elle n’est pas considérée équivoque pour lui. Elle est considérée claire. Et pour lui, il lui sera permis de l’appliquer. C’est-à-dire s’il considère que c’est halal, il le pratiquera. Parce que pour lui, ce n’est pas équivoque. Parce qu’il a la science et la connaissance que c’est clairement halal, ou clairement haram. Donc concernant cette personne qui a la connaissance, elle n’est pas considérée comme une chose équivoque. Mais ce nombre de gens sont peu, sont très peu.

Mais il y a un point auquel il faut prêter attention. Quand une chose est considérée par le commun des gens comme une chose équivoque, même si quelqu’un a de la science et il sait qu’elle n’est pas équivoque, elle est licite, il évite de le faire aux yeux des gens. Pour ne pas qu’on pense du mal de lui. Même si lui auprès d’Allah il a une preuve. Mais comme auprès des gens, c’est équivoque, ce n’est pas clair, il ne le fait pas en public. Car le faire en public cela sera la cause que son honneur et sa religion soient critiqués. Certains vont dire, mais si ce n’est pas haram, pourquoi il va se cacher de le faire en public ? Pourquoi il va se justifier ? Le Prophète صلى الله عليه وسلم un soir, il était avec son épouse, Safiya bint Huyay, et il est passé dans la nuit, deux parmi ses compagnons l’ont vu au loin. Une fois qu’ils ont passé le chemin, le Prophète صلى الله عليه وسلم est revenu, il leur a dit : c’était mon épouse, Safiya. Ils ont dit : Ô Messager d’Allah, on ne penserait jamais de toi autre chose que c’est ton épouse. Qu’est-ce qu’il leur a répondu ? Le shaytan coule dans les veines de l’être humain comme son sang. Le prophète d’Allah صلى الله عليه وسلم, qui va penser du mal de lui ? Il est venu se justifier, c’est mon épouse. Ça montre que la personne doit rester à l’écart des situations, des paroles et des états qui peuvent être douteux pour les gens, même si c’est pas haram. Et dans ce cas-là, dans le cas où une chose est considérée équivoque par la majorité des gens, si une personne ayant la science sait que c’est une chose halal et qu’il en est convaincu et qu’il veut la pratiquer, il le fait mais sans l’ébruiter, sans le faire en public, pour éviter justement que son honneur et sa religion soient touchés.

La deuxième catégorie de gens, c’est ceux qui ne l’en connaissent pas le statut juridique, ils ne savent pas. Pour eux, ça reste équivoque. C’est halal ? C’est haram ? C’est douteux, n’est-ce pas ? Cette deuxième catégorie, il leur est interdit de le pratiquer. Car il leur est interdit de pratiquer une chose dans laquelle ils ne connaissent pas le statut juridique. Et il convient au musulman de ne rien faire dans sa vie sans en connaître le statut juridique. Et du fait qu’il ne connaisse pas le statut juridique, donc il ne leur est pas permis de le pratiquer. Certains vont dire pourtant l’Islam c’est haram/halal. Tant que c’est pas haram, j’ai le droit de le faire. Si c’est pas clairement haram, j’ai le droit de le faire. Alors ces personnes-là en vérité, ils n’ont rien compris à l’Islam et à la shari’a. Qu’est-ce que la Allah a dit dans le Coran ?

وَلا تَقْرَبُوا الزِّنْى) الإسراء – ٣٢)

Il n’a pas dit : “ N’approchez pas la fornication “. Il n’a pas dit “ne commettez pas la fornication”, n’approchez pas. C’est-à-dire qu’Allah a interdit de commettre la fornication et Allah interdit tout ce qui peut en approcher. On comprend que la sharia ne s’est pas contentée d’interdire certains actes. Mais elle a interdit aussi les causes et les moyens pouvant y mener. Et les shoubouhat ( شبهات ) les choses équivoques en font partie, font partie de ces choses qui mènent au haram.

D’ailleurs le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم l’a très bien imagé, d’une manière très claire. Il a dit c’est comme le berger qui fait paître son troupeau au bord d’un domaine réservé d’un souverain, aux limites. Il s’en faut peu pour que ces bêtes elles aillent paître dans le domaine réservé du souverain. Dans ce cas qu’est-ce qui va se passer ? Il risque de les perdre. Peut-être qu’il va les tuer. Peut-être qu’il va les chasser. Peut-être qu’il va avoir une punition. N’est-ce pas ? Qui est responsable ? C’est lui le responsable. Pourquoi il est venu faire paître son troupeau aux limites du domaine réservé du souverain ? Donc le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : celui qui s’approche des choses équivoques ou qui plonge dans les choses équivoques c’est comme celui qui fait paître son troupeau au bord des limites sacré d’un souverain. Il dit : n’est-ce pas que chaque souverain il a un domaine réservé ? Et Allah سبحانه وتعالى a un domaine réservé, c’est le haram, l’illicite. Allah سبحانه وتعالى a préservé les croyants et a fait une barrière entre eux le haram. Cette barrière : des moyens et des causes menant haram, il les a aussi interdites. Par exemple pourquoi en Islam c’est interdit qu’un homme et une femme s’isolent ? Pourquoi un homme et une femme n’ont pas le droit d’avoir de contact physique ? Pourquoi tout ça ? La mixité qui mène à la fitna, en général. Pourquoi toutes ces choses sont interdites ? Parce que ce sont des moyens qui mènent à ce qui est encore plus grave et ça rentre dans le verset où Allah dit :

وَلا تَقْرَبُوا الزِّنْى) الإسراء – ٣٢)

C’est la même chose dans tout ordre religieux. Il ne faut pas se contenter de dire : je délaisse le haram. Je dois délaisser les causes et les moyens y menant et les choses équivoquent l’entourant, comme ça on est sûr d’en être préservé.

Puis le Prophète صلى الله عليه وسلم de finir : n’est-ce pas qu’il y a un morceau de chair dans le corps, quand il est bon tout le corps est bon, quand il est corrompu tout le corps est corrompu, n’est-ce pas que c’est le cœur ?

Effectivement quelqu’un qui a un cœur sain, ce cœur sain il le pousse à s’éloigner du haram et des choses équivoquent. Quelqu’un qui a un cœur corrompu alors plus il est corrompu et moins il est sensible aux actes pouvant lui nuire. En fait le cœur c’est comme un capteur, plus il est éveillé plus sa force pour capter le danger qui le guette est forte. Plus il est enivré par la dounia et entaché par les péchés plus sa vision est trouble, il ne voit pas clair. Devant lui il y a un feu, il ne le voit pas comme du feu, il voit comme de la lumière, il dit : c’est bien je vais foncer dedans. On lui apporte quelque chose c’est du poison, il dit : Non, c’est un beau fruit. Il le mange, pourquoi ? Parce que sa vision est troublée et flouée. Elle peut être troublée et flouée jusqu’à… Comme Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a dit :

كَلَّاۖ بَلۡۜ رَانَ عَلَىٰ قُلُوبِهِم مَّا كَانُواْ يَكۡسِبُونَ) المطففين – ١٤)

« Certes, Nous avons mis un sceau sur leur cœur à cause de ce qu’ils faisaient comme actes. » (Al-Mutaffifine – verset 14)

Donc le cœur et les œuvres sont liés. Quelqu’un fait des mauvais œuvres, il ne peut pas prétendre avoir un cœur sain. Car un cœur sain il pousse à des bonnes paroles, à des bonnes œuvres. Un cœur sain il est éveillé, il est attentif, il n’est pas insouciant, il a la clairvoyance. On dit al-bassira ( البَصيرة ) il est clairvoyant, il voit clair, à la différence du cœur entaché, enivré, malade, qu’Allah nous en préserve.

Le prochain hadith :

Selon Abou Ruqayah Tamim ibn Aws ad-Dari رضي الله عنه , il a dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم dire : La religion est la sincérité. Nous demandâmes : Envers qui, ô Messager d’Allah ? Il dit : Envers Allah, envers Son livre, envers Son Prophète, envers les imams des musulmans, les dirigeants des musulmans et l’ensemble des musulmans ». Rapporté par l’Imam Muslim.

« la religion est la sincérité ». C’est-à-dire la religion en entier est la sincérité. Et la réalité de cette nassihah ( النَّصِيْحَةُ ) on pourrait l’expliquer par le fait que chacun, chaque nassih ( ناصِح ), chaque personne qui fait la nassiha, il donne le droit envers la personne à qui il fait nassiha. Il donne son droit, il lui donne son droit. Donc, on pourrait résumer par : La religion c’est de donner des droits. D’être sincère et loyal et de donner le droit à chacun. Le droit d’Allah, le droit de Son Livre, le droit du Messager, le droit des dirigeants des musulmans, le droit du commun des musulmans. Donc, ton devoir vis-à-vis d’eux, tu as un devoir vis-à-vis de chacun, chacune des catégories. Tu as un devoir vis-à-vis d’Allah, de Lui vouer un culte exclusif, de Lui obéir, etc… le droit d’Allah. Un devoir envers le livre d’Allah سبحانه وتعالى . Un devoir envers le Messager d’Allah et le commun des musulmans.

Cette nassiha, cette sincérité et ce devoir, cette loyauté, on peut la comprendre de deux types. Une, où l’intérêt est tiré pour celui qui fait l’acte. C’est-à-dire celui qui en tire l’intérêt, c’est celui qui est sincère, celui qui est loyal et ceci concerne la sincérité envers Allah, envers Son Livre et Son Messager. C’est toi qui en profite, Allah ne profite pas de ta sincérité envers Lui. Le Qur’an ne profite pas de ta sincérité envers lui. Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم, ne profite pas de ta sincérité et de ta loyauté envers lui. C’est toi qui en profite, seul, n’est-ce pas ?

Et une deuxième catégorie, celui qui est sincère et celui qui est conseillé profitent, les deux profitent. Cette deuxième catégorie, ce sont les dirigeants des musulmans et le commun des musulmans. Ta sincérité envers eux, elle te fait gagner des récompenses, elle te fait accomplir ton devoir envers eux et en même temps, eux, ils en profitent. Ils en profitent du fait qu’en étant sincère envers eux, en leur donnant le bon conseil, en étant loyale envers eux, ils en profitent du fait qu’ils peuvent se corriger, ça peut les aider, eux aussi, à accomplir leurs obligations religieuses, que ce soit envers des autres musulmans ou envers les gens ou envers toi.

Et ça, peut importe qu’ils acceptent ce conseil ou cette sincérité ou qu’ils la refusent. Toi ton devoir, c’est d’être sincère et loyale envers eux. Même si eux, de leur côté, ils ne font pas leurs devoirs. Que ce soit tes proches, que ce soit le commun des musulmans, tes voisins, que ce soit les dirigeants des musulmans.

On voit ici aussi, que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : وأئمة المسلمين , il l’a dit au pluriel, les dirigeants des musulmans. On sait qu’en Islam, à la base, il y a un dirigeant pour tous les musulmans. Pourquoi ici il dit les dirigeants ? Il sous-entend ceux qui ont des directions subalternes. C’est-à-dire, le dirigeant, les ministres, les sous-ministres, les directeurs, même les directeurs d’école, les responsables de mosquée, chaque personne qui a une responsabilité sur le reste des musulmans. Il fait partie des dirigeants des musulmans. Et de ce fait, Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى leur a donné un rang particulier.

Et le Prophète صلى الله عليه وسلم ici comme vous voyez, il a séparé entre la nassiha, qu’on doit aux dirigeants des musulmans et la nassiha qu’on fait à l’ensemble des musulmans. Pourquoi il l’a séparé ? Du fait que la manière de leur faire nassiha elle est différente. Effectivement, un musulman du commun, il se peut que parfois tu le conseilles en public, quand c’est nécessaire. Alors qu’un dirigeant parmi les musulmans, tu n’as pas à le conseiller en public, tu dois le conseiller en privé. Car en le conseillant en public, en le reprenant en public, tu encourage les gens à ne pas le respecter. Et il a une place qui nécessite qu’il mérite un respect. Si tout le monde lui parle comme il veut, tout le monde le reprend en public. Que vont penser les gens de ce dirigeant ? C’est une manière de les pousser à se rebeller contre lui, à remettre en question son autorité, n’est-ce pas ?

À la maison, quelque chose de très simple. A la maison, si ton épouse elle te reprend devant tes enfants, à chaque chose que tu dis. Ils vont t’écouter les enfants après ? Est-ce que tu auras une autorité sur tes enfants ? De même, si toi tu la reprends chaque fois qu’elle reprend les enfants, devant eux, est-ce qu’elle aura une autorité sur les enfants ? Non, c’est toi qui a cassé son autorité. Ou c’est elle qui a cassé ton autorité avec cette action. Donc, le conseil que l’on donne à quelqu’un qui a une responsabilité, il n’est pas donné de la même manière que le conseil que l’on donne au commun des musulmans, à l’ensemble des musulmans.

Même l’ensemble des musulmans, tant que tu peux le cacher, c’est mieux. Mais parfois, il est nécessaire de le dévoiler en public. Quand c’est un innovateur par exemple, quand c’est quelqu’un dont son mal se répand partout, n’est-ce pas ? Alors là, cette parole, par exemple, quelqu’un a dit une parole d’égarement. Ou alors même si c’est quelqu’un de la Sounnah mais il a dit une parole fausse, une erreur. Son erreur s’est répandue partout. Il a un grand auditoire. Alors, ou bien que tu le conseilles en privé et lui-même il corrige cette erreur, c’est bien. Ou bien que tu corriges cette erreur toi-même en public, si tu es quelqu’un qui est capable de faire cela. Tout en gardant le respect pour la personne. Par exemple, même un grand savant, il fait une erreur, il n’est pas préservé de l’erreur, n’est-ce pas ? Du fait que les gens le respectent, ils vont prendre cette erreur. Alors il se peut que d’autres savants vont répondre en public. Parfois même un peu virulemment, pour montrer la gravité de l’erreur. Tout en montrant le respect pour ce savant, sans le traiter, le taxer d’égaré ou d’innovateur ou autre. Car préserver la religion et l’intérêt général, ça passe avant l’intérêt personnel, de préserver l’honneur de cette personne. N’est-ce pas ? Ou de ne pas le reprendre en public. Donc tout ceci revient à l’intérêt et au méfait. Parfois, il y a un intérêt de reprendre quelqu’un, de le conseiller en public. Parfois, l’intérêt, c’est de le conseiller en privé.

Mais concernant les dirigeants des musulmans, il y a des ordres spécifiques, clairs, des hadiths du Prophète صلى الله عليه وسلم qui a dit dans un hadith authentifié : Si tu vois une chose qui te déplaît auprès de ton gouverneur, alors va le prendre par la main et conseille-le en privé. S’il accepte, al-hamdoullilah, sinon tu auras fait ton devoir. Dans l’autre hadith, souvent que des gens utilisent à tort, ils disent “le plus grand des martyres, c’est celui qui a dit une vérité devant un tyran et qui a été tué”. Alors lui il se cache derrière internet et il insulte de loin. Non, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : devant lui. Va devant lui et dis-lui. Si là, il te tue, tu seras parmi les meilleurs des martyres, oui. Vas devant lui et dis lui, vas pas dans une île cachée derrière YouTube et tu l’insultes, ça non. Vous avez compris ? Il a dit aussi dans le hadith qu’une des meilleures paroles, c’est de dire une parole de vérité devant un gouverneur injuste. Oui, devant lui. Donc quand tu es auprès de lui, tu as le droit de le reprendre et de le réprimander ou de le conseiller. Mais tu n’as pas à le faire sur les minbars ou sur internet ou par écrit de manière à pousser les gens à se révolter contre lui. Et ça, c’est la voie qu’ont suivi les compagnons du Prophète صلى الله عليه وسلم et qu’ont suivi les tabi’ins et les tabi’ tabi’ins et tous les savants de l’Islam sur la Sounnah se sont accordés sur ça. Sur la manière dont le gouverneur doit être conseillé même quand il a des erreurs.

À l’époque des compagnons, il y a eu certains compagnons qui étaient vivants sous des gouverneurs qui ont tué plein de gens injustement. Jamais les compagnons du Prophète صلى الله عليه وسلم n’ont appelé à se révolter contre eux et ils priaient derrière eux et ils invoquaient à Allah pour eux. L’Imam Ahmed رحمه الله, il a été éprouvé, torturé, emprisonné et il a invoqué pour le gouverneur. Alors que ce gouverneur, à son époque, il disait des paroles de mécréance, il avait adopté la croyance de ceux qui disaient que le Coran était créé. L’Imam Ahmed ne le rendait pas mécréant pour ceci, il priait derrière lui. Il disait que la prière derrière lui était valide.

Voilà la voie que l’Islam nous a laissé dans la manière d’arranger les choses, de corriger. Quand à ceux qui parlent en public, ils ne corrigent pas, ils ne font que corrompre. À part affaiblir les pays musulmans, ils n’ont rien gagné. Ils les ont affaiblis, affaiblis, affaiblis. Regardez les révolutions, les printemps arabes. Ce n’est pas des printemps c’est des hivers. Avant cette période-là, sans aucun doute, les pays musulmans étaient plus forts et plus stables que maintenant. Maintenant, la plupart sont instables, divisés, des guerres civiles, des morts, des partis de leur pays qui ont été séparés et le reste du monde musulman qui est encore plus affaibli. Qui a gagné derrière tout ça ? C’est sûr que c’est pas les musulmans qui ont gagnés, qui en ont profité.

Donc, l’importance d’être sincère et loyaux et de savoir comment corriger les choses quand on voit des erreurs. La bonne intention ne suffit pas. Il faut que la manière qu’on adopte pour corriger les choses soit une manière agréée par Allah سبحانه وتعالى .

Et j’en profite pour faire une parenthèse, surtout les réseaux sociaux, ils ont donné la parole à beaucoup de corrupteurs qui sont là à répandre que les défauts du monde musulman. Leur objectif, au nom de soi-disant… soi-disant ils sont jaloux pour l’Islam. Jaloux de quoi ? À part donner des mauvaises nouvelles et répandre les mauvaises choses, il n’y a aucun intérêt. Parfois, ils répandent des choses qui ne sont même pas vérifiées, ce sont des mensonges, juste qu’ils colportent. Des informations qu’ils récupèrent d’autres sites internet, qu’ils colportent comme ça, sans vérifier. Et parfois même si l’information est vraie, nous, à notre niveau, nous n’en connaissons ni les tenants ni les aboutissants.

Donc, il faut se concentrer sur ce avec quoi on peut rapporter une réforme. Réformer nous-mêmes, réformer nos familles, réformer les gens autour de nous avec la bonne parole, le bon comportement, le bon exemple. Et c’est comme ça qu’une société se réforme. Quand les individus se réforment, les familles se réforment, les quartiers se réforment, la société se réforment. Mais les gens qui mettent toute la faute sur les dirigeants et qui veulent faire aucun effort, c’est très facile de jeter l’opprobre sur les autres. Bien sûr, ça veut pas dire par là qu’on accepte l’inacceptable. Ce qui est interdit, est interdit. Que ce soit commis par un musulman du commun ou un dirigeant.

Donc, on réprouve les choses qu’Allah n’aime pas dans notre cœur, on les réprouve. Mais on utilise la bonne manière pour les corriger. Regardez autour de nous combien de choses blâmables se passent dans nos maisons parfois, dans nos proches, qu’a-t-on fait pour les corriger ? Toi qui a une responsabilité sur 5 personnes, sur 10 personnes, tu n’as pas réussi à les mettre sur le bon chemin. Et tu vas blâmer quelqu’un qui dirige des millions de personnes par rapport à ce que ces millions de gens font.

Comme j’ai dit, le blâmable, ça reste blâmable, on le déteste, on ne le justifie pour personne dans aucune situation. Mais il y a un chemin et une manière aimée par Allah pour corriger les erreurs.

Selon ‘Abdallah ibn ‘Omar رضي الله عنهما , le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : Il m’a été ordonné de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils témoignent que nulle divinité n’est digne d’être adorée si ce n’est Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah, qu’ils accomplissent la salat, qu’ils acquittent l’aumône légale. S’ils font cela, ils auront préservé vis-à-vis de moi leurs sang et leurs biens, sauf ce que l’Islam permet d’en prélever légalement. Quant à leurs comptes, il incombe à Allah.

Ce hadith, il est venu démontrer le caractère sacré du musulman et à partir de quand quelqu’un est considéré comme musulman. On voit dans le hadith que le Prophète صلى الله عليه وسلم dit : il m’a été ordonné de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils témoignent et qu’ils accomplissent la salat et qu’ils font la zakat. Est-ce que ça veut dire par cela que si quelqu’un, par exemple un pays musulman, les dirigeants des musulmans, envoient une armée pour prêcher l’Islam, arriver aux portes d’un pays non-musulman, il y a une armée qui se dresse face à eux, qui les empêche d’aller prêcher l’Islam. Ils les combattent. Voilà qu’ils attestent qu’il n’y a nulle divinité digne d’être adorée si ce n’est Allah et Muhammad est le Messager d’Allah. Est-ce qu’à partir de là, on arrête de les combattre ou comme le hadith dit, jusqu’à ce qu’ils atteste qu’il n’y a nulle divinité digne d’être adorée à part Allah et Muhammad est le message d’Allah, qu’ils accomplissent la salat et qu’ils donnent la zakat. En réalité, dès qu’ils font l’attestation de foi, ils sont devenus musulmans et leurs biens et leur personne est sacré.

Il y a ici deux niveaux de sacralisation. Le premier, c’est ce par quoi ils rentrent en Islam, qui est la double attestation de foi. À partir de ce moment-là, on juge de leur Islam et on les considère musulmans et on agit avec eux selon les règles, organisées par l’Islam par rapport aux musulmans. Mais dans le futur, c’est-à-dire dans le long terme, s’ils n’accomplissent pas la salat et ne donnent pas la zakat, à partir de là, il y a des règles qui s’appliquent à eux. Par rapport au fait qu’ils ont délaissé ces obligations. Ou par rapport au fait qu’ils auraient fait des interdits qui méritent qu’on les reprenne ou qu’on applique des peines légales sur eux ou qu’on les combatte. Est-ce que Abu Bark as-Siddiq رضي الله عنه n’a pas combattu des gens parce qu’ils ne voulaient pas donner la zakat ? Voilà, ça rentre dans ce cadre-là. Donc à la base, dès que quelqu’un atteste la double attestation de foi, on juge de son Islam. Mais ça ne veut pas dire par là qu’il est préservé de tout mal si, plus tard, il délaisse des obligations comme la salat et la zakat, ou bien s’il fait des interdits qui méritent certaines peines. C’est pour ça que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : إلا بحق الإسلام sauf ce que l’Islam permet d’en prélever légalement, ici la zakat. Mais aussi sauf ce qui revient de droit à l’Islam. Donc la salat, la zakat, au fait de faire les obligations, au fait de délaisser les interdits. Tout ceci entre dans les droits que l’on en Islam.

Selon Abou Houreyrah ‘Abdarahman ibn Sakhr رضي الله عنه , il a dit : J’ai entendu le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم dire : « Quand je vous interdis de faire quelque chose, délaissez-la. Et quand je vous ordonne de faire quelque chose, faites-le dans la mesure de vos possibilités. Ceux qui vous ont précédés sont tombés dans la perdition seulement par l’abondance de leurs questions et leurs oppositions à leur prophète. » Rapporté par Al-Bukhari et Muslim.

Ce hadith, il vient nous montrer ce qui est obligatoire à un musulman quand Allah lui interdit une chose. Quelle est l’obligation du musulman quand Allah lui interdit une chose ? De la délaisser sur le champ et de délaisser tous les moyens et les causes pouvant y mener. Il vient nous montrer aussi que concernant les obligations, ce qui est obligatoire, la manière d’agir du musulman c’est d’en faire ce qu’il est capable de faire, ce qui est dans sa capacité, à mesure de sa capacité. Par exemple, la salat, le fait de tenir debout dans la salat c’est obligatoire. Une personne qui ne peut pas se tenir debout, ou difficilement, alors il pourra s’asseoir. Mais le reste des obligations lui resteront obligatoires. Il devra s’incliner, il devra se prosterner, il devra faire tout le reste. Celui qui ne peut pas se prosterner, mais il peut se tenir debout et il peut s’incliner, il devra faire le reste. Mais au lieu de se prosterner, il s’inclinera un peu plus, par exemple. Ou il se prosternera sur une chaise, par exemple. Ainsi de suite.

Donc dans les obligations, c’est lié à la capacité. Et Allah, تَبَارَكَ وَتَعَالَى dit :

فَٱتَّقُواْ ٱللَّهَ مَا ٱسۡتَطَعۡتُمۡ) التغابن – ١٦)

Craignez Allah autant que soit peu, autant que vous pouvez, au maximum que vous pouvez. C’est-à-dire que les obligations, on en fait le maximum dont on est capable de faire. Ce qui dépasse cette capacité, Allah ne nous en tient pas rigueur. Qu’est-ce que ça veut dire la capacité ? Ça veut pas dire “j’arrive pas”, il est fainéant, la fainéantise, ça, on n’est pas dans la capacité. On parle d’une capacité physique réelle, ou incapacité physique, par exemple. Ou d’une incapacité liée à une situation qu’il ne maîtrise pas du tout. Quelqu’un est emprisonné, il n’a pas d’eau. On lui dit : Prie ! Il dit : Je n’ai pas d’eau. On lui dit : Ta prière elle n’est pas valable sans eau, il y a de l’eau, il y a de l’eau à côté. Il dit : Oui mais je ne peux pas l’atteindre, il y a de l’eau à côté mais je ne peux pas l’atteindre. On va lui dire quoi ? On va lui dire : ta prière elle est invalide ? On va lui dire fait tayammum ( تيمّم ). Même si l’eau elle est à côté. Mais comme tu ne peux pas l’attendre parce que tu es emprisonné, fait tayammum, tu fais les ablutions sèches et tu pries. Qu’Allah nous en préserve, quelqu’un est attaché, assis, dans une pièce où il ne peut pas se mettre debout, il doit prier. Pareil, n’est-ce pas ? C’est ça ما استطعتم ce que vous pouvez. C’est-à-dire ce que vous pouvez au maximum faire. Et ce qui sort de votre capacité, Allah ne vous en tient pas rigueur.

Donc vous voyez ici que dans les interdits, il n’a pas parlé de capacité. On ne nécessite aucune capacité pour délaisser une chose. Il suffit de pas le faire, n’est-ce pas ? Délaisser l’interdit, ce n’est pas lié à la capacité. Car il suffit de ne pas s’en approcher tout simplement. Alors que faire une obligation, ça nécessite un effort. Ça nécessite une capacité. Donc elle est liée à la capacité de chacun. Elle est liée à la capacité prise en compte dans cela. On ne parle pas des cas de nécessité. Quelqu’un qui fait un interdit dans le cas de nécessité. On ne parle pas de ce cas. En dehors du cas de la nécessité, la personne doit obligatoirement délaisser tous les interdits et tous ceux qui mènent à l’interdit et ses causes sur le champ. Il n’a aucune excuse pour le faire.

Puis le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit que les peuples avant nous n’ont péri qu’à cause de leur nombreuses questions et leurs oppositions à leur prophète. De qui parle-t-il ici, “les gens avant vous” ? Dans le Qur’an, quand il est cité “les gens avant vous”, ce sont les juifs, les chrétiens, les mushrikins et tous les gens avant. Par contre dans les hadiths du Prophète صلى الله عليه وسلم quand il cite les gens avant vous, c’est spécifiquement les juifs et les chrétiens. On retrouvera à chaque fois dans les hadiths quand le Pprophète صلى الله عليه وسلم dit “les gens avant vous”, ils parlent des juifs et des chrétiens. Ils n’ont péri qu’à cause de cela. C’est-à-dire des questions qui ne sont pas des questions pour apprendre, pour pratiquer, mais ce sont des questions pour rentrer en opposition, pour gagner du temps, pour essayer de trouver une manière ou une cause, pour délaisser ces actes-là ou ne pas faire les obligations.

Comme l’histoire des Juifs dans al-Baqara, Allah leur a ordonné de sacrifier une vache, une vache ! نَكِرَة (indéfini), n’importe quelle vache. Quelle vache ? Quel type de vache ? Quelle couleur de vache ? Ces questions-là, est-ce que c’est une question pour apprendre, pour pratiquer l’ordre ou ce sont des questions pour se mettre en opposition ? Ce sont des questions pour se mettre en opposition.

Donc ce n’est pas toute question qui est bonne à poser. Et ça, je le dis en connaissance de cause. Je reçois beaucoup de questions. La majorité des questions que je reçois sont inutiles. Des questions qui ne poussent pas à des actes. Ou alors les gens questionnent pour autre qu’eux. Il y a untel il a fait ça, qu’est-ce que t’en pense ? Un autre il a dit ça, qu’est-ce que t’en pense ? Questionne pour toi, questionne pas pour les autres akhis, barakallahu fik. Questionne pour quelque chose qui va te pousser à faire un acte. Ne questionne pas juste pour juger les gens. Lui il est égaré, lui il est bien-guidé, lui il est… Questionne pour toi, pour toi ! Quelque chose qui va être utile à toi dans ta religion. Si tu questionnes pour savoir est-ce que cette pratique est bonne ou non, pour toi, pour le pratiquer, oui. Mais la plupart du temps ce n’est pas ça. C’est juste pour dire : Ah lui il n’est pas bien et moi je suis bien… Ou des questions qui ne les regardent pas. Des questions sur des choses de l’invisible, dont la connaissance ne va rien lui rajouter dans sa foi ni dans sa pratique. Ou des questions sur les histoires des prophètes, de quelle couleur était l’habit de tel prophète ? Qu’est-ce qu’on en a à faire, barakallahu fik ? Est-ce que tu as compris que ce prophète, il est venu appeler au Tawhid et à adorer Allah, il s’est fait châtier pour ça, son peuple l’a combattu. C’est ça que tu dois comprendre. Ce n’est pas de comprendre quelle couleur d’habit il avait.

Donc il faut savoir poser les questions qui sont utiles pour ta foi et ta pratique. Et non pas poser une question pour poser une question. Il y a des questions qui sont nocives pour la personne. Il y a des choses qu’on n’a pas besoin de savoir. Si Allah ne les a pas dévoilées c’est qu’on n’a pas besoin de les savoir. Donc poser beaucoup de questions, blâmables, c’est ça qui est réprouvé ici. Par contre quelqu’un qui pose des questions légales, des questions intelligentes, oui, ça c’est le moyen d’apprendre la science.

D’ailleurs il a été dit qu’Abdoulallah ibn ‘Abbas رضي الله عنهما a dit qu’une des causes, ils ont demandé quelle est la cause par laquelle tu a appris la science. Il a dit : J’ai une langue qui pose beaucoup de questions. Mais c’était quoi les questions d’Ibn ‘Abbas ? C’était quoi les questions de Sahaba ? Lisez les hadiths du Prophète صلى الله عليه وسلم. Ô Messager d’Allah, quelle est l’œuvre la plus aimée d’Allah ? Ô Messager d’Allah, que puis-je faire pour gagner le paradis ? Ô Messager d’Allah, comment puis-je corriger mon caractère ? C’est ça les questions, ça c’est une question.

Ce n’est pas toutes les questions… Je me suis disputé avec untel, qui a raison ? En fait les gens ne connaissent la religion que pour chercher à vaincre les autres, pas pour chercher à se corriger. Il m’a mangé mon argent… Ou parfois c’est une polémique dans un point religieux, juste il veut avoir raison. Ils ne veulent pas arriver à la vérité. Leur objectif, ce n’est pas de savoir qu’est-ce qui est la vérité à prendre. Non, c’est : j’ai raison et t’as tort. Peu importe qui a raison, qui a tort. C’est l’Islam qui a raison. Tout le monde a tort. La religion d’Allah elle a raison et on a tous tort. Quand on est en concordance avec elle, dans la forme et dans le fond, on a raison. Quand on n’est pas en concordance avec elle, dans la forme et dans le fond, on a tort. C’est ça l’important qu’il faut comprendre. Allah a révélé cette religion pour nous corriger, pour nous éduquer. Pour que ce soit une voie de correction, de purification, d’union dans le bien. Non pas une voie de dispute, de discorde, de polémique, de guéguerre. Ce n’est pas ça l’objectif de l’Islam. Donc, une des causes de la perdition des juifs et des chrétiens, c’est leurs nombreuses questions et leurs nombreuses oppositions à leur prophète. Donc il faut prendre leçon et ne pas faire la même erreur qu’eux.

والله تعالى أعلى وأعلم
وصل الله على محمد وعلى آله وصحبه وسلم

Cours n°5 :

Nous en sommes arrivés par la grâce d’Allah سبحانه وتعالى et Sa permission Seul au dixième hadith des 40 Hadiths de l’Imam an-Nawawi رحمه الله.

Le dixième hadith que al-Hafidz An-Nawawi رحمه الله a cité dans son recueil des 40 Hadiths. Selon Abu Hureyrah رضي الله عنه , le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Allah le Très-Haut est bon et pur ». Et Il n’accepte que ce qui est bon et pur. Sachez qu’Allah a ordonné aux croyants ce qu’Il a ordonné aux envoyés. Il a dit, s’agissant des envoyés : Ô vous les envoyés, mangez des choses bonnes, œuvrez salutairement, Je sais parfaitement ce que vous faites. Et Il a dit s’agissant des croyants : « Ô vous qui croyez, mangez des choses bonnes que Nous vous attribuons ». Puis il parla de l’homme qui fait un long voyage, à la tignasse mal peignée, poussiéreux, levant les mains au ciel priant : Seigneur ! Seigneur ! Alors que sa nourriture est de source illicite, sa boisson est de source illicite, ses habits sont de source illicite, il a été rassasié de ce qui est illicite. Il est loin pour que son invocation soit exaucée.

Ce hadith qui est apporté par l’Imam Muslim dans son recueil parle du fait qu’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى est bon et pur. C’est-à-dire Il est sanctifié سبحانه وتعالى . Et Il est préservé de tout manquement et toute faiblesse et toute chose qui ne lui sied pas. Et quand il dit : Et Allah n’accepte que ce qui est bon et pur, c’est à dire parmi les actes. Il n’accepte des actes de l’être humain parmi ses croyances, parmi ses paroles, parmi ses œuvres qu’il fait avec ses membres, que ce qui est bon et pur. C’est à dire Allah n’accepte pas l’impur.

Et le bon, at-tayyib ( الطَّيِّب ), c’est celui qui réunit deux conditions. Parmi les actes de l’être humain, at-tayyib, ce qui est bon et pur, c’est ce qui réunit deux conditions. La première, c’est ce qui est fait sincèrement pour le visage d’Allah سبحانه وتعالى , sans lui donner d’associer. La deuxième condition, c’est que cet acte soit une œuvre pieuse, c’est-à-dire qu’elle soit conforme au suivi du Messager d’Allah, صلى الله عليه وسلم.

Puis le Prophète صلى الله عليه وسلم a cité dans ce hadith que Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a donné au croyant le même ordre qu’il a donné aux prophètes et aux messagers, pour montrer que c’est un ordre énorme, d’une grande valeur, un ordre significatif. Car les messagers, ce sont les meilleurs parmi les croyants, ce sont les imams, les guides des croyants. Donc si Allah a donné aux croyants le même ordre qu’il a donné aux guides des croyants, aux meilleurs des croyants qui sont les messagers, cela montre la valeur et le caractère grandiose de cet ordre. Quel est cet ordre ? Il leur a ordonné deux choses. De manger ce qui est pur et bon et de faire des bonnes actions.

Puis le Prophète صلى الله عليه وسلم a cité une personne qui fait un long voyage, qui a la tignasse mal peignée, poussiéreux, levant les mains au ciel disant : Mon Seigneur, mon Seigneur ! Donc il a cité ici quatre causes parmi les causes d’acceptation des invocations. La première cause, le voyage. Et ici encore plus ( طول السفر ) un long voyage. Déjà le voyage en lui-même, c’est une cause d’acceptation, mais si c’est un long voyage, c’est encore plus à même d’être une cause d’acceptation. Un long voyage. La tignasse mal peignée, couvert de poussière, levant les mains au ciel. C’est une cause d’acceptation des du’a, de lever les mains au ciel. Et invoquant Allah سبحانه وتعالى par : Mon Seigneur, mon Seigneur ! Donc il a appelé Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى, par un de Ses Noms, سبحانه وتعالى . Et il a insisté dans la du’a. Le fait d’insister dans la du’a, c’est une cause d’acceptation. Donc il a cité ici صلى الله عليه وسلم quatre causes d’acceptation des invocations. Et en contrepartie après la cité, quatre causes qui sont des empêchements, des barrières entre l’invocation de la personne et l’acceptation d’Allah سبحانه وتعالى . Donc on voit ici, la bonne manière de présenter du Prophète صلى الله عليه وسلم les choses. Il a présenté les causes, quatre causes d’acceptation et en opposition à cela, quatre causes d’empêchement de l’acceptation. Donc les quatre causes d’acceptation, nous les avons cités.

Et les quatre causes qui empêchent l’acceptation, ce sont celles qui sont citées dans le hadith. Sa nourriture est illicite ou de source illicite. Sa boisson est illicite ou de source illicite. Ses habits sont illicites ou de source illicite. Et il a été rassasié par l’illicite. Rassasié غُذِيَ بِالحَرَامِ ghudhiya en arabe, c’est tout ce avec quoi on renforce le corps. Donc cela peut être la nourriture, cela peut être la boisson, cela peut être tout ce qui renforce le corps, cela peut être les médicaments, cela peut être le sommeil. Donc s’il prend un médicament haram, il rentre dans ce hadith. غُذِيَ بِالحَرَامِ : il a été rassasié du haram. S’il dort pendant l’heure de la prière du fajr, غُذِيَ بِالحَرَامِ , il a été rassasié du haram, c’est-à-dire que pendant l’heure où il était obligatoire de ne pas dormir, il a dormi donc son sommeil haram.

Donc on tire de ce hadith que de manger l’illicite, des produits illicites en soi ou bien que ce soit des produits illicites mais qu’on s’est appropriés d’une manière illicite. Avec un travail illicite, avec de l’argent illicite, ou d’une manière illicite en volant, en trichant, en spoliant par exemple. C’est une cause que l’invocation soit refusée, rejetée. C’est un empêchement de l’acceptation de l’invocation du croyant. De même la boisson, que la boisson en elle-même soit une boisson illicite, ou bien que ce soit une boisson licite qu’il s’est appropriée d’une manière illicite. Alors si c’est une boisson illicite qu’il s’est approprié d’une manière illicite, c’est encore pire. De même les habits, s’il porte des habits illicites en soi, un habit qu’un musulman n’a pas le droit de porter, ou une musulmane n’a pas le droit de porter, ou bien que ce soit un habit qui est autorisé à porter, mais qui a été acquis d’une manière illicite. Par exemple, pour un homme, il lui est interdit de porter de la soie. C’est un habit illicite pour l’homme, n’est-ce pas ? Etc.

Et on a parlé déjà du dernier terme qui est وَقَدْ غُذِيَ بِالحَرَامِ . Il a été rassasié du haram. Rassasié, c’est tout ce qui renforce le corps, tout ce qui peut renforcer et rassasier le corps, que ce soit en nourriture, en médicaments, en boisson, en sommeil, tout ce qui peut renforcer le corps.

Puis le Prophète صلى الله عليه وسلم a fini en disant : cette personne est loin de voir sa du’a être exaucée. Ceci n’est pas une affirmation du Prophète صلى الله عليه وسلم que sa du’a sera refusée. Ça veut pas dire que sa du’a, son invocation, est obligatoirement refusée. C’est qu’elle est loin d’être exaucée. Allah سبحانه وتعالى , parfois, il accepte l’invocation même de certains mécréants. Pourtant, l’invocation du mécréant est loin d’être exaucée, n’est-ce pas ? Quand le mécréant est opprimé, quand il est acculé, quand il est acculé et il s’en remet à Allah sincèrement, Allah peut, par Sa Sagesse, accepter son invocation. De même, un musulman qui fait ces causes illicites, ces causes qui sont des empêchements que son invocation soit acceptée peut se voir, parfois, son invocation acceptée. Mais on est loin de penser qu’elle sera acceptée parce qu’il n’a pas réuni les causes. Ou il a plutôt réuni les causes d’acceptation mais en même temps, il a réuni avec ces causes d’acceptation des causes d’empêchement. Donc l’empêchement, même si la personne a réuni les causes d’acceptation, les causes d’empêchement viennent barrer et être une barrière entre lui et l’acceptation d’Allah سبحانه وتعالى de cette invocation.

Le onzième hadith, le hadith de Abou Muhammad al-Hassan ibn Ali رضي الله عنه . Il a dit : j’ai mémorisé du Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم cette parole : Renonce à ce qui te gêne pour ce qui ne te procure aucune gêne. Ce hadith rapporté par At-Tirmidhi et An-Nasa’i.

Et le texte cité ici, c’est celui de At-Tirmidhi. Ce hadith, il parle du fait, des situations qui peuvent être présentées au cœur. Elles sont de deux catégories. Celles qui te causent une gêne et celles qui ne te causent pas de gêne. Celles qui te causent une gêne, les savants ont expliqué الرَّيْب ici par la gêne, qui peut être aussi le doute, ce qui est douteux. Donc on pourrait traduire par : laisse ce qui est douteux pour ce qui n’est pas douteux. Mais ce n’est pas exact car il y a des choses qui te causent une gêne qui ne sont pas douteuses. Donc le terme le plus juste c’est de dire : délaisse ce qui te cause une gêne pour ce qui ne te cause pas de gêne.

Et ce hadith vient montrer, vient appuyer le même sens que le hadith que nous avons vu de an-Nu’man ibn Bashir. Le fait de délaisser les choses équivoques. Donc il vient appuyer ce sens. Il vient appuyer le sens qu’il est obligatoire de délaisser quoi ? De délaisser les choses équivoques pour ce qui n’est pas équivoque.

Ce hadith est un fondement concernant le fait de revenir à ce que ton cœur ressent. Mais ! Il y a un “mais” très important. Car effectivement il y a des compagnons du Prophète صلى الله عليه وسلم qui ont déjà appuyé ce sens-là, c’est la fatwa des Sahaba qui disaient “استفت قلبك ” demande la fatwa à ton cœur, revient à ton cœur. Mais le retour à ce que ton cœur ressent ce n’est pas valable pour tout le monde. C’est valable pour la personne dotée de sciences religieuses. La personne qui ne suit pas ses passions, qui pratique la religion correctement. Donc son cœur est sain et est clairvoyant. Donc quand une chose vient mettre son cœur dans la gêne et vient de mettre en doute, c’est que cette chose est sûrement mauvaise, elle est à délaisser.

À la différence d’une personne qui n’a pas de science, qui n’est pas dans la piété, dans la constance. Celui-là même les choses haram elles ne lui mettent pas de doute, ça ne le gêne pas. Il fait le haram, ça ne gêne plus son cœur. Donc on va lui dire, délaisse ce qui te gêne et fait ce qui ne te gêne pas. Il dit ça ne me gêne pas alors il va faire toutes les choses illicites. Il dit ça ne me gêne pas, le Prophète صلى الله عليه وسلم il a dit : « délaisse ce qui te gêne ». Moi ça ne me gêne pas. Donc ce hadith n’est pas à comprendre dans ce sens-là, comme on le voit chez beaucoup de gens du commun ignorants, il ignore la religion et il dit : moi je ne vois pas de mal, je ne sens pas que mon codeur est touché quand je fais telle chose, je ne sens pas une diminution de ma foi quand je fais tel péché. Mais tu es aveugle ! L’aveugle ne voit pas quand il y a beaucoup de lumière ou peu de lumière. L’aveugle ne voit pas quand il y a un feu devant lui ou un ravin. Ou est-ce qu’il est dans des prés verdoyants.

À la différence du clairvoyant. Donc ce hadith est à comprendre dans ce sens-là, la personne qui a, al hamdoulillah, la certitude ancrée dans son cœur, la connaissance de l’islam, la constance dans la pratique de l’islam. Cette personne, oui, ses impressions du cœur elles sont à prendre en compte. Quand il te dit : cette chose, je ne suis pas tranquillisé pour cette chose, elle me gêne. C’est normal, il a un cœur vivant, il a un cœur sain, en forme, clairvoyant. Donc alhamdulillah, une chose qui n’est pas qu’aimée chez Allah, elle le gêne, elle lui pose un problème. À la différence de celui qui est noyé dans les passions et dans les péchés et dans l’ignorance. Même le polythéisme majeur ne lui cause pas de problème, il ne lui cause pas de gêne. Donc est-ce qu’on va dire : دَعْ مَا يَرِيْبُكَ إِلَى مَا لاَ يَرِيْبُكَ : laisse ce qui est gênant pour ceux qui n’est pas gênant ? Il dit moi ce n’est pas gênant pour moi. استفت قلبك : demande à ton cœur. Moi mon cœur il m’a dit c’était halal ? Non, ça c’est dans les choses qu’il n’y a pas de texte dessus. Bien sûr, quand il y a un texte, les choses sont halal, haram, recommandé, détestable, licite, illicite, c’est fini, ton cœur il n’a pas entré en cela. Là on parle des choses sur lesquelles il n’y a pas de texte, une situation qui te paraît gênante, douteuse. C’est de cela que parle ce hadith.

Le douzième hadith, le hadith de Abu Hureyrah رضي الله عنه où il a dit que le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : Il fait parti comme signe de soumission à l’islam ou de bonne appartenance à l’islam de l’homme, de délaisser ce qui ne le concerne pas. Ce hadith a été rapporté par at-Tirmidhi dans son Jami’ et ibn Majah dans as-Sunnan selon la version de Abu Hureyrah.

At-Tirmidhi l’a rapporté de ‘Ali ibn al-Hussein de manière mursalah ( مُرْسَلَة ), il manque le compagnon qui a été cité dedans. Donc ce hadith, concernant la chaine de transmission il est faible, il n’est pas authentique. Mais concernant sa compréhension, concernant son sens, alors les fondements de la législation l’appuient. Donc son sens est bon. Dans le sens où il y a d’autres versets, des versets du Coran et d’autres hadiths qui viennent appuyer ce sens-là.

Quand il dit ici : il fait partie des signes de bonne appartenance l’islam. Quand il parle de l’islam ici, il parle de l’islam de manière absolue. Car l’islam, quand on parle de l’islam ici c’est la législation islamique, c’est-à-dire les croyances, les actes cachés et les actes apparus. Et l’islam, il y a le minimum d’islam, c’est-à-dire celle par laquelle on reconnaît l’islam de quelqu’un, et il y a husn al-islam ( حُسْن الإسلام ) le bon islam ou l’excellence dans l’islam ou la perfection dans l’islam. Et ça revient au sens du hadith de Djibril qu’on a vu au début, l’excellence, al-ihsan. Donc ici le Prophète صلى الله عليه وسلم dit : « Il fait partie comme signe de bonne appartenance à l’islam » – c’est-à-dire d’avoir al-ihsan dans l’islam – d’exceller dans l’islam, un signe d’avoir un bon islam, un islam qui tend vers la perfection, un islam qui tend vers l’excellence, c’est que la personne ne s’occupe pas de ce qui ne le regarde pas.

Ce qui ne regarde pas une personne, c’est quoi ? Quand on dit, il fait partie comme signe de bonne appartenance à l’islam, ou d’avoir un bon islam, ou de tendre vers la perfection de l’islam, de ne pas s’occuper de ce qui ne nous regarde pas. La personne dira, c’est quoi ce qui ne nous regarde pas ? Ce qui ne nous regarde pas, c’est quatre choses.

Premièrement, les choses illicites. Quand on dit ce qui ne te regarde pas, c’est-à-dire ce en quoi tu n’as pas de besoin, ce que tu ne cherches pas. Ce qui n’est pas ton objectif, c’est dans ce sens-là. Ce qui ne t’est pas utile. Donc la première des choses, c’est les interdits, les choses illicites, que ce soit dans les croyances, les paroles, les actes, les états apparents ou cachés.

La deuxième catégorie des choses qui ne te regardent pas, qui ne te sont pas utiles, les choses détestables qui est un degré moindre qu’illicite. Quelle est la différence entre une chose illicite et une chose détestable ? Ce qui est illicite, il est demandé de le délaisser d’une manière formelle, sans choix. Et celui qui ne le délaisse pas d’une manière formelle, il est mis en garde d’être puni, de subir la punition. A la différence de ce qui est détestable, Allah a demandé de le délaisser, mais pas de manière formelle.

Celui qui le délaisse, il sera récompensé, mais celui qui le fait, il n’est pas mis en garde d’être puni. Il perd des récompenses. Donc ici, ce qui ne t’est pas utile, ce qui ne te regarde pas sont l’illicites, les choses détestables.

La troisième catégorie, les choses équivoques pour celui qui n’en a pas la connaissance. Vous vous souvenez, on avait parlé de ça. Les choses équivoques pour celui qui n’en a pas la connaissance. Ça fait partie des choses qui ne le regardent pas, qui ne lui sont pas utiles.

Et la quatrième catégorie, ce sont le surplus des choses licites dont la personne n’a pas besoin. Le surplus, le dépassement dans les choses licites dont la personne n’a pas besoin.

Voilà les quatre choses qui ne sont pas les choses utiles et qui sont des choses qui ne te regardent pas, qui ne sont pas tes objectifs. Les choses illicites, les choses détestables, les choses équivoques et le surplus des choses licites dont tu n’as pas besoin. Donc, délaisser ces quatre choses-là, est un signe d’être un bon musulman et qu’on tend vers la perfection dans notre pratique de l’islam.

Voila ce que cette parole veut dire. C’est un encouragement à délaisser ces quatre choses.

Le treizième hadith c’est le hadith de Abu Hamza Anas ibn Malik رضي الله عنه , le servant du Prophète صلى الله عليه وسلم. Il a dit que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Aucun de vous ne sera véritablement croyant tant qu’il n’aimera pas pour son frère ce qu’il aime pour lui-même ».

Quand le Prophète صلى الله عليه وسلم dit en arabe لاَ يُؤمِنُ أَحَدُكُمْ , aucun d’entre vous ne sera croyant. Ici il parle de la complétude de la foi et non pas du minimum de la foi. Dans le sens où, si quelqu’un n’aime pas pour son frère ce qu’il aime pour lui-même, il serait mécréant, non. Ici il renie qu’une personne puisse avoir la foi complète s’il n’aime pas pour son frère ce qu’il aime pour lui-même. Ceci montre, quand le Prophète صلى الله عليه وسلم utilise ce type de formule “nul d’entre vous n’est croyant”, ceci montre l’obligation de l’acte qui est désigné après. C’est-à-dire qu’il est obligatoire à un musulman d’aimer son frère musulman. Et quand il dit : tant qu’il n’aime pas pour son frère, ici il parle de la fraternité dans la foi, c’est-à-dire son frère musulman, le musulman. Et il ne parle pas d’autre que lui. D’ailleurs ça n’existe pas la fraternité en la religion abrahamique, je ne sais quoi. Ce sont des concepts maçonniques qui n’ont rien à voir avec l’Islam.

Et quand il dit : tant qu’il n’aime pas pour son frère ce qu’il aime pour lui-même. Dans la version de l’Imam An-Nasai’ رحمه الله, il y a un surplus : Tant qu’il n’aime pas pour son frère, le bien qu’il aime pour lui-même. C’est-à-dire, quand il est dit tant qu’il n’aime pas pour son frère ce qu’il aime pour lui-même, comme bien. Donc dans cette version, il est explicitement dit comme bien. C’est-à-dire que tu aimes le bien pour ton frère, comme tu aimes le bien pour toi-même.

Donc aimer le bien pour son frère musulman cela veut dire quoi ? C’est quoi le bien ? Maintenant on va dire aimer le bien. Pour certains, le bien, pour lui c’est certaines choses que nous on réprouverait. Mais ici, le bien, quel est le sens du bien ? Ce sont deux catégories. Le bien absolu et le bien relatif. Le bien absolu, c’est tout ce qu’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a ordonné. Ca c’est du bien dans l’absolu. Le bien relatif, c’est les choses de ce bas-monde, l’argent, les enfants, la maison, la voiture, c’est relatif. Pour certains, c’est du bien, pour certains, c’est du mal. Dans certains cas c’est du bien, dans certains cas c’est du mal. Une épouse, des enfants, de l’argent, une maison, quoi que ce soit. Parmi les choses licites de ce bas-monde. C’est un bien relatif, non pas absolu. Car effectivement, dans certains cas, ça peut être la cause de la perte que certaines personnes. Certaines personnes s’égarent à cause de l’amour excessif qu’ils portent pour leurs épouses, pour leurs enfants, pour leurs biens, pour l’argent, n’est-ce pas ?

Donc, quand le Prophète صلى الله عليه وسلم dit : ” nul d’entre vous n’est réellement croyant, tant qu’il n’aime pas pour son frère comme bien, ce qu’il aime pour lui-même. C’est-à-dire que tu dois aimer pour tes frères en islam et tes sœurs, qu’elles obéissent à Allah. Parce que ça c’est un bien absolu. Donc tu ne dois pas espérer pour eux qu’ils soient des obéissants. Tu dois espérer pour eux et aimer pour eux qu’ils soient obéissants. Ça c’est la première chose.

Deuxième chose, tu dois aimer et espérer pour eux aussi les choses utiles parmi les choses de ce bas-monde, si tu penses que c’est un bien pour eux. Par exemple, si tu penses qu’une personne quand il sera riche, il va être pervers, tu ne dois pas espérer pour lui la richesse. Tu ne dois pas aimer pour lui la richesse. Pas contre, si tu penses que la richesse lui fera du bien, ou une certaine richesse lui fera du bien, alors tu peux espérer pour lui ce bien. Donc il t’est permis de ne pas espérer pour lui certain bien matériel, à condition que ce ne soit pas par jalousie ou par esprit concurrentiel. C’est seulement parce que tu penses que ce sera mauvais pour lui. C’est le seul cas où tu peux espérer que cette chose, il ne l’ait pas. Sinon, tu dois espérer pour lui, aimer pour lui, qu’il ait cette chose comme tu aimes l’avoir.

Donc on a dit le bien est combien ? De deux catégories. La première catégorie, tous les ordres religieux, ça tu dois l’espérer pour tes frères. Et la deuxième catégorie, c’est le bien relatif, qui n’est pas absolu, tu dois l’espérer à condition que tu penses que c’est un bien pour eux et l’aimer pour ton frère. Tu dois être content quand ton frère en islam, Allah lui donne des biens, tu ne dois pas être jaloux, tu dois être content pour lui, tu dois être heureux, comme si c’est toi qui l’avais. Tu dois aimer cela. Et nul ne sera vraiment croyant tant qu’il ne sera pas comme cela. C’est-à-dire, tant que tu as une partie de jalousie dans ton cœur, tu n’es pas un bon croyant. Tu es malade, ton cœur est malade, il doit être soigné.

Qu’Allah nous octroie des cœurs purs et sains, qui aiment pour les musulmans, ce qu’ils aiment pour eux-mêmes et qui aiment pour les gens en général la guidée. Même kouffars, la guidée et qu’ils soient sauvés de l’enfer, si Allah le veut, mais qui aiment cela. Le Prophète صلى الله عليه وسلم et les Sahaba espéraient la guidée pour les gens, même pour les ennemis de l’islam.

Le quatorzième hadith, le hadith de ‘Abdallah ibn Mas’oud رضي الله عنه il a dit : L’Envoyé d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Le sang du musulman est interdit sauf en trois cas : Le marié qui commet l’adultère, l’auteur d’un homicide volontaire et l’apostat qui délaisse sa communauté ».

Ce hadith montre que le sang du musulman est sacré sauf dans ces trois conditions là. Il y a d’autres hadith qui citent plus de cas que cela mais qui sont faibles. Et ibn Rajab, dans Fath al-Bari, il montre que tous les cas où son sang devient licite, ils reviennent à ces trois fondements qui sont cités dans ce hadith.

Le premier c’est celui qui transgresse la chasteté en commettant l’adultère. Alors que lui-même est une personne qui s’est déjà mariée et qui a déjà connu l’acte. A la différence d’une personne qui n’a jamais été mariée, qui n’a jamais consommé le mariage, ça peine n’est pas de la lapidation à mort, ça peine est le fouet. Donc ça c’est le premier cas : الثَّيِّبِ الزَّانِيْ , c’est-à-dire le marié ou celui qui a déjà été marié qui commet l’adultère. C’est-à-dire qu’il soit, le jour où il commet l’adultère, qu’il soit marié ou non. À partir du moment où il a déjà été marié auparavant, il rentre dans hadith. S’il a été marié et s’il a déjà consommé le mariage. Cette personne-là, sa peine est la lapidation à mort, à la différence de celui qui n’a jamais été marié. Puis les savants ont divergé sur la personne qui a déjà connu l’acte dans le haram, est-ce qu’il rentre dedans ou pas ?

La deuxième catégorie, c’est celui qui fait couler le sang illicite. Celui qui fait couler le sang illicite, qui tue une âme innocent. Celui-là, en islam, il subit la peine de mort, qisas ( قِصَاصًا ) avec la loi du talion. Et il y a des règles détaillées dans les livres de fiqh concernant cela. C’est-à-dire, dans quel cas il subit la peine de mort et dans quel cas il ne subit pas la peine de mort. Selon la personne qui est tuée, selon est-ce qu’il a tué de manière prémédité ou non, etc.

La troisième catégorie, c’est l’apostat. C’est la personne qui délaisse l’islam avec une parole ou un acte ou une croyance après avoir été musulman. Cette personne, sa peine en islam, est la peine de mort. Comme cité dans ce hadith.

والله تعالى أعلى وأعلم
وصل الله على محمد وعلى آله وصحبه وسلم

Cours n°6 :

Nous continuons par la grâce d’Allah سبحانه وتعالى cette série de cours de lecture des 40 Hadiths de An-Nawawi رحمه الله avec des explications et les quelques règles à tirer ces hadith. Nous en sommes au quinzième hadith, nous avons finit avec le quatorzième hadith dans le dernier cours insha Allah.

Donc le quinzième hadith Abu Hureyrah رضي الله عنه , le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Celui qui croit en Allah et au jour dernier qu’il dise une bonne chose ou qu’il garde de silence. Celui qui croit en Allah et au jour dernier qu’il soit bon avec son voisin. Celui qui croit en Allah et au jour dernier qu’il soit hospitalier à l’égard de son hôte, de son invité ». Ce hadith qui est rapporté par Al-Bukhari et Muslim, sur lequel ils se sont mis d’accord sur le texte. Mais dans Al-Bukhari et Muslim, au lieu de “qu’il soit bon avec son voisin” c’est “qu’il ne fasse pas du mal à son voisin”. Et la parole “qu’il soit bon avec son voisin” n’est que chez l’Imam Muslim.

Le Prophète صلى الله عليه وسلم a cité dans ce hadith trois caractéristiques parmi les caractéristiques de la foi, avec lesquelles la personne atteint la complétude de la foi obligatoire, c’est-à-dire le minimum obligatoire dans la complétude de la foi.

La première caractéristique, elle est liée au droit d’Allah سبحانه وتعالى , que la personne dise du bien ou qu’il garde le silence. Les deux autres caractéristiques sont liées au droit des créatures, les serviteurs d’Allah, qui sont le fait d’honorer le voisin ou de ne pas lui faire de mal, et le fait d’être hospitalier avec l’invité, avec son hôte. Quand on dit en islam, honorer son voisin, être hospitalier avec son hôte, est-ce qu’il y a une description détaillée de comment on doit honorer son voisin ou comment être hospitalier avec son hôte ? Non, ceci a été retourné aux bons us et aux bonnes coutumes des gens. Ce qui est considéré comme de la bonté dans la coutume, bien sûr qui n’est pas contradictoire aux règles religieuses, parce que si on dit dans la coutume, on sous-entend la bonne coutume, la coutume acceptable, pas les coutumes qui sont contradictoires aux règles des l’islam. Donc ce qui est reconnu comme bonté, comme générosité, comme le fait d’honorer, de respecter son voisin dans la coutume, dans les us et coutumes, alors c’est ce que l’islam demande. Car dans certains pays, il y a des choses quand on ne les fait pas, c’est considéré comme un manque de respect envers le voisin. Dans d’autres pays, non, ce n’est pas un manque de respect. Ou dans les régions, de région en région, ça diffère. De même pour l’invité, le fait d’être hospitalier envers lui, selon les coutumes et les us, il y a différentes manières d’être hospitalier envers l’invité, envers l’hôte.

Donc, pour ces questions-là, l’islam n’a pas donné une manière spécifique minimale qui est considérée comme honorer ou être bon envers son voisin ou son hôte. Mais il a laissé cela à la coutume et aux us et aux habitudes des gens. Donc, tout ce qui rentre dans le fait d’honorer et d’être bon dans la coutume, ce sera considéré comme ce que l’islam te demande de faire. Voilà certains points de la coutume qui peuvent parfois même être obligatoires. Car si on ne le fait pas, cela mène à l’interdit, qui est quoi ? De ne pas honorer son voisin ou de lui faire du mal, ou de ne pas honorer son invité alors que l’islam a demandé d’honorer et d’être hospitalier envers son hôte.

Donc, il faut savoir que, dans les règles religieuses, quand il s’agit des droits des gens, il y a beaucoup de règles dans lesquelles le détail de la manière de faire est retourné à la coutume et aux us et aux bons usages. D’ailleurs, les bons usages et la coutume ont leur place dans la législation islamique à condition qu’ils ne contredisent pas les lois. Mais ceux qui viennent s’appuyer sur les bons usages et la coutume pour contredire les lois religieuses, non, ceci est refusé. Ceci n’est pas, d’ailleurs, considéré comme un bon usage, mais il sera considéré comme un mauvais usage.

Et parce que les gens changent. Par exemple, ce qui était considéré comme du bon voisinage dans un village il y a 300 ans, ce n’est pas spécialement ce qui est demandé aujourd’hui dans les cités où il y a des grandes tours partout, 300 ans plus tard, n’est-ce pas ? Si dans un grand quartier, il faut faire les mêmes choses que dans un village, peut-être que les gens ne seraient pas capables de faire cela.

Concernant les voisins, il y a certains hadiths qui sont rapportés que les voisins sont de tant, tant de maisons. Mais il n’y a rien d’authentique en cela. Il n’y a rien d’authentique sur le fait de déterminer à partir de combien de maisons ils ne sont plus des voisins. En réalité, ceci revient aussi à l’habitude des gens et aux us et aux coutumes.

Concernant l’invité, الضيف ad-dayf , ce mot, il a une spécificité et une définition précise en islam, ad-dayf, l’invité, qui n’est pas ce que nous on croit. Quand on dit celui-là, cette personne est mon invité. L’invité en islam, c’est la personne qui vient de l’extérieur de la ville où tu habites et qui est venue spécialement pour te visiter. Ça, c’est un invité. Par contre, une personne de la même ville ou du même coin qui vient te visiter, on appelle ça un visiteur, زائر . Et l’islam a donné un droit supérieur à l’invité, celui qui vient de loin parce qu’il n’est pas dans sa contrée, il n’est pas dans sa ville, il n’a pas ses repères. C’est pour cela que le Prophète صلى الله عليه وسلم a encouragé d’accueillir l’invité chez soi. Ne serait-ce qu’une nuit et un jour. Ça, c’est le minimum, de l’invitation ( الضيافة ). Que tu l’accueilles chez toi une nuit. Trois nuits et trois jours, c’est le minimum de ce qui est complet. Après cela, c’est selon ton bon vouloir. Bien sûr si c’est possible, si tu es dans une pièce où il y a ta femme, tes enfants et tu ne peux pas l’accueillir. Si tu n’es pas capable, si tu as les moyens financiers, tu lui paies une chambre aussi. Par exemple, si tu ne peux pas l’accueillir chez toi, tu lui paies la chambre d’hôtel pour la première nuit. S’il est venu te visiter toi, personnellement.

Donc, on voit dans ce hadith, trois caractéristiques parmi les caractéristiques de la complétude de la foi, qui sont obligatoires. Car parmi les caractéristiques de la complétude de la foi, il y a certaines caractéristiques qui sont surérogatoires, d’autres qui sont obligatoires. Ici, le fait de se taire, de dire du bien ou de garder le silence, c’est obligatoire. Car la personne, s’il ne garde pas le silence, il va dire quoi ? Du mal ? Est-ce qu’en islam c’est permis de dire du mal ? Il ne peut pas dire du mal. Ou il pourrait dire une parole dans laquelle il n’y a ni du bien ni du mal. Ce serait du “lahw” ( لهو ) qui n’a aucune importance. Alors, si la personne fait cet effort de vérifier, de se demander des comptes avant de parler et de dire, est-ce que ce que je vais dire, c’est du bien ? Si c’est du bien, il le dit. C’est-à-dire, quand on dit c’est du bien, c’est-à-dire que la part de bien est supérieure au mal. Car parfois, il y a des paroles dans lesquelles il y a et un bien et un mal. Mais son bien est supérieur, son intérêt est supérieur. Dans ce cas-là, c’est du bien. Par contre, si l’intérêt et les méfaits sont égaux, ou le méfait est plus grand, alors il ne doit pas le dire. Il ne doit pas le dire, il doit garder le silence. Même si c’est la vérité.

Certains vont dire : Oui mais ce que je dis c’est vrai. L’islam t’as pas ordonné de dire tout ce qui est vrai et t’as demandé de dire tout ce qui est bien. Il y a une différence. Est-ce que vous ne connaissez pas le hadith du Prophète صلى الله عليه وسلم, de la personne qui, quand le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit que celui qui est énonce sur son frère, une chose qu’il déteste, alors il aura médit sur lui. Et les compagnons de répondre : Même si cette chose est en lui, ô Messager d’Allah, même si cette chose est en lui, même si c’est vrai ? Il a dit : Oui, même si c’est vrai. Mais si ce n’est pas vrai, il aura calomnié. Là, il aura inventé une chose sur lui qui est encore pire. Donc on voit ici un grand péché, qui est la médisance qui fait partie des grands péchés, que Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a comparé à une personne qui mange la chair d’une personne morte, c’est dire la vérité. C’est un péché, il a dit la vérité et il a fait un péché parmi les grands péchés. Et ça beaucoup se font tromper par cela. “Je ne dis pas de mal, ce que je dis c’est vrai”. Mais est-ce que tout ce qui est vrai est bon à dire ? Est-ce que le Prophète صلى الله عليه وسلم n’a pas même autorisé que l’homme, il mente à sa femme, concernant son physique ou autre ? Dans ce qu’il lui dit ? Ou pour réconcilier entre deux personnes ? Par exemple, deux personnes se sont disputées et il va avoir l’une, il va dire “Ah il regrette, il voudrait tellement se réconcilier avec toi”. Même si ce n’est pas vrai. Il aura fait une bonne action. “Il ne pense pas ce qu’il dit, fais pas attention, il était en colère…” et il va voir l’autre, il lui dit la même chose. “Tu sais, il m’a déjà dit qu’il t’aimait beaucoup…” Maintenant, les gens ils font le contraire. On a déjà entendu quelqu’un parler comme ça pour réconcilier entre les gens ? Non, c’est le contraire. “Il parle sur toi, il ne t’aime pas…” même si ce n’est pas vrai. Subhanallah. Comment les gens sont attirés par le mal. Et les choses faciles dans le bien, ils vous ont du mal à le faire, ils trouvent ça lourd.

Donc l’islam demande de dire ce qui est bien. Dans ce qui est bien, il y a des choses parfois qui peuvent ne pas être totalement concordantes avec la vérité, comme dans ces cas-là. Comme le cas d’un homme qui dit à sa femme : Tu n’as pas pris une ride, même si elle a pris des dizaines de rides, n’est-ce pas ? Mais l’islam a autorisé cela, car il n’y a pas de méfaits dedans. Il n’y a pas un droit qui est mangé à qui que ce soit. Il ne fait que rajouter un peu de gaieté dans la maison, il ne fait aucun mal. Donc, il l’a autorisé, comme le fait de réconcilier entre des gens aussi. Donc, si l’islam a autorisé une sorte de mensonge, alors que le mensonge est très grave, pour réconcilier entre des gens. Pour ce que l’homme dit à sa femme, ou pour la guerre, en cas de guerre, quand on veut tromper l’ennemi, c’est que quand l’intérêt le nécessite. Et ce qui est demandé, c’est le bien. Attention, il ne faut pas aller faire des “qiyas” ( قياس ) des analogies comme Shaytan il a fait. “Ah ben, si il y a un intérêt, je peux mentir”. Non, l’islam a interdit le mensonge. Dans tous les cas, sauf dans des cas précis.

Donc, on voit ici l’importance de chercher à toujours dire le bien, sinon de se taire. Et l’importance d’honorer et d’être bon envers ses voisins et envers les invités.

D’après Abu Hureyrah رضي الله عنه un homme dit au Prophète صلى الله عليه وسلم : « Fais-moi une recommandation. ». « Ne te mets pas en colère ! », répondit le Prophète صلى الله عليه وسلم. L’homme répéta à plusieurs reprises. Et à chaque fois, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم lui disait : « Ne te mets pas en colère !. Rapporté par Al-Bukhari.

Ce hadith vient appuyer l’interdiction de la colère. Quand il interdit la colère, il interdit deux choses. La première chose, les causes qui mènent à la colère. La deuxième chose, les envies ou les idées qui proviennent de la personne quand il est en colère, de les mettre en pratique. L’interdiction de mettre en pratique ce qu’on a envie de faire sous la colère. Donc il interdit combien de choses ? Les causes qui mènent à la colère et les ordres auxquels t’appellent la colère.

Cette colère que le Prophète صلى الله عليه وسلم a interdit, c’est quand on se met en colère par vengeance pour soi. Pour libérer une vengeance qui est en soi parce qu’on nous a fait du mal. On nous a dit quelque chose qui nous déplait. On nous a fait quelque chose qui nous déplait. Alors la personne, elle se met en colère.

Est-ce que cela veut dire qu’il est toujours interdit et détestable de se mettre en colère ? Non. Il y a une part de bien dans la colère. Quand la personne n’a aucune colère, il n’a aucune jalousie. Il voit le haram devant lui, ça ne lui fait rien. Il voit ses enfants et sa femme faire tout ce qu’Allah a interdit, ça ne bouge rien en lui. Celui-là il est mort. Celui-là, il a besoin d’un peu de colère. Mais quelle colère ? La colère pour Allah. C’est-à-dire quand on voit les ordres d’Allah qui sont transgressés, ça nous met en colère. Cette colère est recommandée et aimée et même elle peut être obligatoire. Mais cette colère, elle ne doit pas te pousser à agir d’une manière démesurée. Même si tu te mets en colère pour les limites d’Allah, tu dois agir selon les limites d’Allah. Selon la manière dont Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى aime. Et cette colère-là, c’est une preuve de la vivacité de la foi et de la complétude de la foi et que cette personne, sa religiosité est forte. Celui qui ne se met pas en colère quand les limites d’Allah sont transgressées, sa religiosité est faible et sa foi est faible.

Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم nous a enseigné certaines choses à faire quand on est en colère et d’autres à ne pas faire. Parmi des choses à ne pas faire, parler. Le Prophète صلى الله عليه وسلم a demandé de se taire quand on est en colère, de garder le silence. Car effectivement, quand on parle, quand on est en colère, on risque de dire beaucoup de mauvaises choses. Subhanallah, il y a même des gens aujourd’hui qui ne se contrôlent pas sous la colère, ils insultent Allah, ils insultent l’islam, ils divorcent, ils cassent, ils blessent, ils tuent, ils brûlent. Après il dit j’étais en colère. Donc le Prophète صلى الله عليه وسلم a demandé de se taire quand on est en colère. On garde le silence, on ne parle pas.

Deuxième des choses, « changer » de situation. Si on est debout, on s’assoie. Si on est assis, on s’allonge. Il est rapporté d’ailleurs d’un des compagnons du Prophète صلى الله عليه وسلم, il était sur sa monture et une personne l’a mise en colère. Il lui a dit une parole qui l’a mis en colère. Il est descendu de sa monture et s’est rallongé par terre. Il lui a dit qu’est-ce que tu fais ? Il lui a dit le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit que quand vous êtes en colère allongez-vous, et tu viens de me mettre en colère. Donc certains ‘ulamas disent aussi de faire les ablutions. Il n’y a pas de hadith sur ça. Qui dise de faire les ablutions quand on est en colère. Il n’y a pas de hadith. Mais ils l’ont déduit du fait que la colère, elle vient de Shaytan. Et tu éteins cette colère par l’eau. Le feu de cette colère, tu peux l’éteindre par les ablutions wa Allah a’lam.

Quoi qu’il en soit, la personne doit s’éloigner des causes le menant à la colère. Et quand la colère l’atteint, il doit patienter et se retenir et ne pas mettre en application ce à quoi la colère l’appelle. Et plutôt faire les recommandations du Prophète صلى الله عليه وسلم de garder le silence, de changer de position, de s’allonger, peut-être aller prendre l’air aussi parfois, ça fait du bien. Ça c’est moi qui le dis, ce n’est pas le Prophète صلى الله عليه وسلم. Allez prendre l’air ou faire les ablutions comme certains savent le recommandent. Tout ceci peut aider justement à faire taire la colère, puis à régler le problème plus tard. Surtout, surtout dans les problèmes de couple mes frères. Les frères et les sœurs, dans les problèmes de couple. On ne peut pas régler les problèmes de couple sous la colère. Quand on est en colère, vaut mieux retarder la discussion à plus tard. Quand on voit qu’on se met en colère, on ne peut pas discuter. Il faut que l’homme soit sage, il sort et il dit, on va parler de ça tout à l’heure. Même si la femme se fâche elle cri non tout de suite… il lui dit : je ne fuis pas la discussion, je vais revenir, on va discuter mais quand on sera calme. Calme-toi ton côté, je me calme mon côté, on va discuter. Là, ça ne sert à rien.

Le dix-septième hadith, selon Abi Ya’la Shaddad ibn Aws رضي الله عنه , le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Allah a prescrit al-ihsan (Donc ici, on a vu l’ihsan auparavant qui était l’excellence ou la perfection, et ici ça pourrait être la bienfaisance) en toute chose. Quand vous tuez, faites-le de la meilleure des façons. Et quand vous sacrifiez une bête, faites-le de la meilleure des façons. Aiguisez bien votre lame et accordez à la victime le temps suffisant pour mourir ». Ce hadith, rapporté par l’Imam Muslim, de Shaddad ibn Aws رضي الله عنه , dans lequel il a dit : j’ai mémorisé du Prophète صلى الله عليه وسلم deux choses. Puis il a cité ce hadith.

Quand il a dit Allah a écrit la bienfaisance, ou l’excellence, on avait fait la différence entre excellence, perfection et bienfaisance, n’est-ce pas ? Dans le hadith de Djibril. On avait dit que la meilleure façon de traduire al-ihsan, c’est la perfection ou l’excellence. Pourquoi ? Parce que cela englobe al-ihsan avec Allah et al-ihsan avec les créatures. Alors que la bienfaisance, c’est spécifique à toi envers les créatures. Donc Allah a écrit la perfection ou l’excellence dans toutes choses.

Cette écriture, quand on dit Allah a écrit l’excellence dans toutes choses. Est-ce que cela concerne ce qu’il a écrit dans sa destinée ? Ou ce qu’il a écrit, c’est-à-dire religieusement parlant, ce qu’il a ordonné ? En vérité cela concerne les deux. Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى, il a écrit la perfection dans toutes choses. C’est-à-dire que toute chose qui est dans la destinée qui se passe dans l’univers, c’est fait d’une manière parfaite et pour une finalité parfaite. Même si nous, on en voit les manquements. Par exemple, on voit le mal sur terre. Mais ce mal, il est dans un objectif plus grand qui est, en finalité, fait de manière parfaite par Allah سبحانه وتعالى . Qui est l’épreuve pour laquelle on a été créé puis le jugement puis le paradis puis l’enfer.

Donc Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a écrit la perfection dans toutes choses. Que ce soit dans la destinée de même qu’il a écrit la perfection dans toutes choses et la bienfaisance dans les ordres religieux. C’est-à-dire que même dans les ordres religieux, on doit chercher à les faire avec perfection, avec excellence. Même il a donné deux exemples qui sont des moments douloureux, comme le combat. Quand on combat dans le jihad fi sabilillah, dans le combat sur le sentier d’Allah. Même dans ce moment-là, on doit combattre et tuer de la meilleure des manières. C’est-à-dire sans mutiler, sans torturer, etc. Et même quand on doit sacrifier une bête et lui enlever la vie, on doit le faire de la manière la plus douce possible. Donc le Prophète صلى الله عليه وسلم a montré que dans deux choses qui sont à la base violentes, même dans ces deux actes qui sont à la base violents mais qui sont nécessaires, on doit les faire avec perfection et avec la meilleure des manières pour ne pas faire souffrir la bête quand on l’égorge, quand on la sacrifie ou pour faire souffrir le moins possible l’ennemi quand on le combat. C’est-à-dire si on est amené à le tuer, on ne le mutile pas, on ne le torture pas, etc.

Et ceci montre comment l’islam est venu réglementer chaque détail de la vie, même les détails les plus difficiles. Le combat, le fait de sacrifier une bête, certains cas qui sont liés dans des conflits entre les gens, dans une famille, il n’y a pas un point que l’islam n’est pas venu détailler et n’est pas venu avec une législation parfaite, qui est appropriée à la nature humaine.

Effectivement, certaines personnes viendraient à critiquer les lois islamiques parce qu’ils ont une vision utopique de l’humain. L’humain est bon, l’humain ne pense jamais au mal, l’humain ne fait pas de mal. Regarde autour de toi mon frère, ouvre les yeux, regarde l’histoire de l’humanité, regarde derrière, regarde dans laquelle tu vis maintenant. Comment ça l’humain ne fait pas de mal et l’humain aime le bien ? Non. L’humain quand il a le pouvoir il fait du mal, s’il ne craint pas Allah, s’il ne craint pas Allah, c’est toujours la loi du plus fort qui règne. Ce n’est pas la loi de la justice, c’est faux ça, celui qui croit ça, il ment aux gens et il se ment à lui-même.

La loi de la justice, elle règne quand les musulmans sont forts, parce que les musulmans craignent Allah et que même quand ils sont forts, ils sont justes. Avec leurs amis, avec leurs ennemis, avec leurs coreligionnaires, avec les gens des autres religions. Parce qu’un musulman, il craint Allah et il sait qu’il va rendre des comptes pour chaque chose et chaque acte qu’il va faire. Et son objectif n’est pas s’enorgueillir sur les autres, mais son objectif est d’établir la loi d’Allah et la justice sur Terre. Une grande différence, entre le musulman qui veut cela et entre les gens qui ont des philosophies matérialistes ou autres, leur seul objectif c’est de répandre le fassad, la corruption et le mal et s’enorgueillir sur les autres et profiter des richesses des autres et mettre les gens à l’esclavage.

C’est pour cela que, soubhanallah, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas musulmans dans l’histoire, qui ont toujours aimé et défendu et voulu vivre sous la chari’a, sous les lois d’Allah, sous les musulmans. Jusqu’à maintenant, il y a des… c’est connu cela, il y a des religieux, d’autres religions. Il y avait même un témoignage d’un représentant religieux juif, il a dit : Nous ça ne nous dérange pas de vivre sous la chari’a, ça nous va très bien. Parce qu’il sait que ses droits seront protégés. D’ailleurs quand ils ont été chassés d’Europe, au moment de l’inquisition, où est-ce que les juifs se sont enfuis ? Avec les musulmans, ils ne sont pas restés en Europe. Ils se sont enfuis avec les musulmans au Maghreb. Parce qu’ils étaient bien avec les musulmans, ils se sont enfuis au Maghreb, ils sont restés avec les musulmans au Maghreb.

Le dix-huitième hadith, d’après Abu Dharr, Jundub ibn Junadah et Abu ‘Abdarahman Mu’adh ibn Jabal رضي الله عنهم, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Prémunis-toi envers Allah où que tu sois, fais suivre la mauvaise action d’une bonne action celle-ci l’effacera et comporte toi avec les gens en faisant preuve d’une haute moralité ». Ce hadith est rapporté par at-Tirmidhi, c’est le hadith d’Abu Dharr. En vérité le nom de Mu’adh ibn Jabal a été rajouté par certains rapporteurs mais c’est une erreur de leur part. Le hadith de Mu’adh ibn Jabal est un autre hadith dans lequel il y a certaines paroles qui ressemble à celui-ci, à ce hadith, mais ce n’est pas ce hadith.

Dans ce hadith, le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a enjoint de préserver deux droits. Le premier c’est le droit d’Allah qui sont deux. Le fait de le craindre, de se prémunir d’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى contre tous ce que l’on peut craindre. C’est-à-dire que le serviteur prend des précautions, quelque chose qui peut le protéger entre lui et ce qu’il peut craindre. Quand on dit ce qu’il peut craindre, c’est quoi ? Craindre Allah, craindre Son châtiment, le mal qui le touche et Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى nous a ordonné la Taqwa ( التقوى ). La Taqwa c’est ça, c’est de se prémunir, de prendre des précautions, des protections contre quelque chose. Et quelle est cette protection ? Cette protection, c’est le fait de mettre en application les ordres légaux. Le discours religieux, que ce soit dans le fait de rendre véridique les informations concernant la croyance. C’est-à-dire croire en ce qu’Allah nous a révélé dans les choses de l’au-delà, les piliers de la foi concernant Allah, concernant Ses messagers, etc. Le fait de mettre en pratique le discours religieux, le discours légal, c’est aussi mettre en pratique les ordres. Quand Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى dit : « Accomplissez la salat, c’est le fait de la faire, de l’accomplir. Le fait de mettre en pratique le discours religieux, c’est-à-dire le discours légal, c’est aussi de délaisser ce qu’Allah nous a interdit de faire. Donc, la mise en pratique du discours religieux, c’est rendre véridique les informations, mettre en pratique les ordres et délaisser les interdits. Le délaissement fait partie aussi des ordres qu’on a reçus. Donc ça c’est la première partie qui concerne le droit de Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى.

La deuxième partie qui concerne le droit des gens. وَخَالِقِ النَّاسَ بِخُلُقٍ حَسَنٍ : « Et comporte-toi avec les gens en faisant preuve d’une haute moralité ». الخُلُق al-khuluq, il a deux sens. Un sens général, comme quand Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى dit dans sourate Al-Qalam : وَإِنَّكَ لَعَلَى خُلُقٍ عَظِيمٍ. En parlant au Prophète صلى الله عليه وسلم, dans sourate Al-Qalam : Et certes tu jouis, ô Muhammad, d’une haute moralité. Ici, quand Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى dit au Prophète صلى الله عليه وسلم “tu jouis d’une haute moralité”, c’est-à-dire une grande religiosité, une grande religion. Cela englobe toute la religion. “Ô Muhammad, tu es sur une grande religion”. La religion avec laquelle tu as été envoyé est une grande religion, immense. Ca c’est le sens général de la moralité. Tout ce avec quoi l’islam est venu. La religion, c’est la moralité.

Et il y a un sens précis de la moralité, c’est la manière d’agir avec les gens, le comportement avec les gens. Et dans ce hadith, le Prophète صلى الله عليه وسلم nous a enjoint de se comporter d’une bonne manière avec les gens. Cette bonne manière-là, que ce soit dans les paroles ou que ce soit dans les actes. Et ces bonnes manières-là, il y en a parmi elles qui sont obligatoires et il y en a d’autres qui sont recommandées, qui ne sont pas obligatoires. Et tout ceci revient à ce que l’on avait cité auparavant, dans le sens d’al-ihsan ila al-khalq. La bienfaisance envers les créatures.

Le dix-neuvième hadith, le hadith de Abu al-‘Abbas, ‘Abdallah ibn ‘Abbas رضي الله عنهما , il a dit : J’étais un jour derrière le Prophète صلى الله عليه وسلم (c’est-à-dire sur sa monture). Il me dit : Ô jeune homme, je vais t’enseigner quelques préceptes. Préserves Allah (ou les ordres d’Allah), Allah te préservera. Préserve la religion d’Allah et tu le trouveras toujours devant toi. Quand tu as une demande à adresser, adresse-là à Allah. Quand tu cherches de l’aide, demande-là à Allah. Sache que si toute la communauté se réunissait pour te faire le moindre bien, ils ne feraient que le bien qu’Allah a écrit en ta faveur. Et s’ils se réunissaient tous pour te causer le moindre dommage, ils ne te causeraient que le dommage qu’Allah a écrit en ta défaveur. Les qalams du destin fussent-ils relevés et les feuillets bien sec. Donc cette version est rapportée par l’Imam At-Tirmidhi رحمه الله.

Selon une autre version rapportée par autre que l’Imam At-Tirmidhi رحمه الله, il y a ceci : « Préserve Allah (ou préserve la religion d’Allah), tu le trouveras devant toi. Connais Allah dans les moments d’aisance, il te connaîtra dans les moments de détresse. Sache que rien de ce qui doit te manquer ne saurait t’atteindre, et rien de ce qui doit atteindre ne saurait te manquer. Sache que le secours vient après la patience, la délivrance suit la détresse, et que le malaise est accompagné d’une aise et d’une facilité ». Ce hadith est rapporté par at- Tirmidhi dans son Jami’, qui a une chaîne de transmission bonne. L’autre version, elle est rapportée par Ibn Humeyd dans son Musnad avec une chaîne de transmission faible. Mais il y a certaines parties dedans qui sont renforcées, qui viennent dans le même sens que le premier hadith.

Quand le Prophète صلى الله عليه وسلم dit : « Ô jeune homme, je vais t’enseigner ces quelques paroles, ces quelques préceptes. Préserve les ordres d’Allah ou la religion d’Allah. اِحْفَظ الله : préserve-Allah. Qu’est-ce que ça veut dire ici ? Préserver Son ordre, préserve l’ordre d’Allah. Préserver l’ordre d’Allah, cela a deux sens. Préserver son ordre lié à la destinée et préserver son ordre lié à la législation.

L’ordre lié à la destinée, c’est-à-dire que quand la personne elle est atteinte par une difficulté, il patiente. Il préserve l’ordre d’Allah pour patienter et il ne se met pas en colère.

L’ordre lié à la législation c’est le fait de rendre véridique les informations venant de la part d’Allah et de Son Messager. Et c’est le fait de mettre en pratique ce qu’Allah a demandé. Et la demande, cela peut être le fait de faire quelque chose ou de délaisser, comme on a vu tout à l’heure.

Et le Prophète صلى الله عليه وسلم a démontré la récompense de celui qui préserve l’ordre d’Allah. Elle est qu’Allah te préservera et elle est que tu trouveras Allah devant toi. Donc la personne va gagner deux choses en préservant l’ordre d’Allah. C’est qu’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى va le préserver du mal. Et quand il dit tu trouveras Allah devant toi ou à tes côtés, c’est-à-dire que Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى va te secourir et t’aider à l’accomplissement de tes actions. Donc et tu est préservé du mal et Allah va t’aider et te secourir et t’apporter son soutien, te soutenir dans les choses que tu entreprends.

Dans sa parole “les qalams du destin sont désormais levés”, c’est-à-dire les plumes du destin. “وَجَفّتِ الصُّحُفُ ” et les feuillets sont désormais bien secs”, c’est-à-dire concernant la destinée. Qu’Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a déjà tout prédestiné et que tout ceci est dans un livre gardé. Dans sa parole “connais Allah dans ton aisance et Allah te connaitra dans les moments de difficulté”. Ceci montre une œuvre et sa récompense. L’œuvre c’est que le serviteur il connaisse son Seigneur et la récompense de ceci c’est que le Seigneur connaitra son serviteur.

La connaissance du serviteur de son Seigneur c’est tout d’abord de reconnaître Sa seigneurie puis de reconnaître Sa divinité, qu’il est le seul qui mérite d’être adoré. La première partie, le fait de reconnaître qu’Allah est le Seigneur, le musulman et le mushriq et le kafir sont réunis dans cette partie. Il y a beaucoup de mécréants qui reconnaissent qu’Allah est le créateur et le seigneur. Mais la deuxième partie qui est le fait de connaître la divinité d’Allah سبحانه وتعالى ça s’est spécifique au monothéiste qui voue un culte exclusif à Allah et qui l’adore et qui se soumet à lui en rendant véridique le Coran et la Sounnah et en obéissant aux ordres du Coran et à la Sounnah. Ca s’est spécifique au croyant, aux gens de l’islam. La récompense de cela c’est que le seigneur il connaît son serviteur.

La connaissance d’Allah de Ses serviteur elle est de deux sortes. La première partie, la connaissance de tout ce que Ses serviteur font, c’est-à-dire la science, Allah a science et connaissance de ce que font tous Ses serviteurs, bon ou mauvais. La deuxième elle est spécifique au croyant c’est-à-dire qu’Allah le connaît dans le moment de la difficulté, c’est-à-dire Allah le soutient, Allah le raffermit, Allah lui permet dans les moments de difficulté de faire les bons choix. Et ça s’est spécifique à ceux qui mettent en pratique ce hadith, c’est-à-dire qu’ils connaissent Allah dans les moments d’aisance.

Le fait de la connaissance d’Allah et la récompense de ceci c’est qu’Allah connaît son serviteur, c’est un chapitre énorme des chapitres de l’islam qui est lié à la purification des âmes, qui est lié à la science de ce qui est dans nos poitrines et non pas seulement la science extérieure de la connaissance des règles et de ses études. Beaucoup parmi les pieux prédécesseurs ont donné une grande importance à cette science et ils ont écrit des ouvrages en cela. Parmi cela il y a l’Imam Ahmad ibn-Hanbal qui a écrit son ouvrage az-zouhd ( الزهد ), aussi son élève, l’Imam, le mouhaddith Abu Dawoud as-Sijistani, celui qui a le livre as-Sunnan, Abu Dawoud, qui a écrit aussi son livre az-zouhd, az-zouhd ca veut dire l’ascétisme. De même que Waki’ ibn-Jarrah qui a écrit az- zouhd aussi. Al-Hannad ibn Sarri qui a écrit aussi az-zouhd. Abu Bakr al-Bayhaqi qui a écrit az-zouhd. Ibn Abi ‘Asim aussi qui a écrit az-zouhd . Tous ceux-là ont écrit dans l’ascétisme. De même les livres d’Ibn abi ad-Dounia, il a beaucoup d’ouvrages concernant la purification de l’âme, beaucoup d’ouvrages. Ibn abi ad-Dounia il a un ouvrage qui s’appelle garder le silence, un ouvrage entier, les bienfaits de garder le silence, un ouvrage qui parle que de ça, as-samt. Ca c’est parmi les pieux prédécesseurs puis dans ceux qui les ont suivis parmi les imams comme Abu-l-‘Abbas ibn Taymiyyah et son élève Ibn al Qayyim et son élève, l’élève d’Ibn al Qayyim, Ibn Rajab qui ont écrit dans ce domaine-là Ibn ‘Abbas il a écrit at-tuhfat al’iraqiyah ( التحفة العراقية ) et al-istiqamah ( الاستقامة ) et Ibn al Qayyim dans al-jawab al-kafi ( الجواب الكافي ) et dans madarij as-salikine ( مدارج السالكين ) et Abi Faraj ibn-Rajab (j’ai oublié le nom du livre). Tous ces livres sont des livres qui donnent une grande importance à ce côté-là, le côté de la purification de l’âme, des maladies du cœur, des maladies internes. Celui qui apprend la science, seulement des règles, sans donner une importance à ce côté-là de la science alors cela peut être très dangereux pour lui.

Aussi il est important de souligner qu’en dehors de ces imams illustres que l’on a cité, beaucoup d’hérétiques et d’égarés ont parlé de ce sujet. Beaucoup de sectes se sont créés et ils en ont déduit des histoires forgées et des pratiques innovées dans l’islam, des croyances innovées, jusqu’à même arriver jusqu’au polythéisme majeur. Alors que ce sujet a été traité d’une manière propre, conforme à la Sounnah par les imams de la Sounnah donc on peut se passer largement des ouvrages écrit par les égarés dans ce domaine et ce suffire des ouvrages écrit par les connaisseurs d’Allah qui ont détaillé ce domaine qui est la purification de l’âme et les maladies intérieures. Comme l’Imam Ahmad, l’Imam Abi Dawud, Ibn Abi ad-Dounia, Ibn Abi ‘Asim tout ceux que l’on a cité puis plus tard Ibn Taymiyyah, Ibn al-Qayyim, Ibn Rajab ceux-là sont les imams de l’islam qui ont traité ces sujets et qui les ont développé.

D’ailleurs il est très important d’étudier ces ouvrages pour comprendre les vices cachés et les maladies du cœur et les pièges de Shaytan et pouvoir évoluer et se développer dans notre cheminement vers Allah سبحانه وتعالى . C’est un cheminement, cette vie c’est un cheminement vers Allah سبحانه وتعالى . Mais ce cheminement il doit se passer comme Allah aime et non pas en s’inspirant des croyances et religions égarées autres que les sources pures et sûres du Coran et de la Sounnah du Prophète صلى الله عليه وسلم. Et tout ceci fait parti justement de al-ihsan, cette recherche de la perfection continuelle, cette recherche de l’excellence dans nos adorations, dans nos croyances, dans nos états apparents ou cachés.

D’ailleurs les plus grandes des adorations sont les adorations du cœur comme les plus grands péchés peuvent être des péchés du cœur et le musulman doit donner une très grande importance à son morceau de chair qui quand il est pur tout le corps est pur et quand il est impur tout le corps est impur, n’est-ce pas que c’est le cœur ? Si quelqu’un a une très belle apparence mais son cœur est rempli d’innovations, de mauvaise croyances, de jalousie, de haine, d’orgueil, d’ostentation, etc alors subhanallah cette personne-là il a tout perdu. Comme il est venu dans le hadith :

إنّ الله لا ينظر إلى أجسامكم ولا إلى صوركم ولكن ينظر إلى قلوبكم وأعمالكم

« Allah ne regarde ni vos corps ni vos images mais Il regarde vos cœurs et vos œuvres et vos actes. »

Donc l’étudiant en science et le musulman doivent se concentrer sur la connaissance des règles apparentes extérieures et aussi apprendre les règles concernant l’intérieur, l’âme, ce qui corrige l’âme, ce qui la purifie et les maladies qui peuvent la toucher et les dangers. Qu’Allah سبحانه وتعالى nous préserve et nous permette de purifier nos poitrines et d’être parmi les serviteurs aimés et protégés d’Allah سبحانه وتعالى .

والله تعالى أعلى وأعلم
وصل الله على محمد وعلى آله وصحبه وسلم

Cours n°7 :

Premièrement nous remercions Allah سبحانه وتعالى qui nous permet d’assister à ce type d’assises qui sont aimées auprès d’Allah سبحانه وتعالى . Beaucoup de gens dans beaucoup de pays n’ont pas l’occasion de se réunir comme ça pour lire les hadiths du Prophète صلى الله عليه وسلم et en tirer des leçons. Parfois même, il y a certains parmi nos frères en islam qui ne peuvent même pas faire des réunions pour discuter des choses faisant partie de leur foi ou pour apprendre les bases de leur religion. C’est pour cela en vérité le musulman, il doit savoir saisir l’instant présent car il ne sait pas si demain il aura encore l’occasion de s’asseoir dans ce type d’assises. Car il ne sait pas si demain il aura encore l’occasion de s’asseoir dans ce type d’assises. Et le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم nous a enjoints à profiter de la vie avant la mort, de la santé avant la maladie, de la jeunesse avant la vieillesse et du temps libre avant d’être occupé.

نحمد الله سبحانه وتعالى على هذه النعنة العظيمة , le plus grand bienfait qu’Allah donne à une personne c’est ( نعمة الإسلام ) ni’mat-al-islam. Et l’islam c’est la soumission à Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى en lui vouant le Tawhid. Et une personne qui n’apprend pas l’islam, il ne peut pas pratiquer l’islam. Si les assises de sciences ne sont plus existantes, la religion de l’islam va partir de la vie des gens. Et ils ne porteront de l’islam que le nom. Car ils n’en connaîtront pas ni les croyances ni les pratiques. Ce sera pour eux qu’une culture qu’ils ont hérité de leur pays ou de leurs grands-parents. Et le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit qu’à la fin des temps tellement l’ignorance sera répandue qu’il y aura des gens qui ne connaîtront que dire Allah, Allah. Ils ne connaîtront rien de l’islam. Aucune pratique, aucune science, tellement l’ignorance sera répandue. Donc nous continuons par la grâce d’Allah, comme ont fait nos prédécesseurs et comme ont fait avant eux leurs prédécesseurs jusqu’au temps du Prophète صلى الله عليه وسلم. Et comme ont fait tous les suiveurs des prophètes à tous les temps, de transmettre et d’enseigner l’héritage prophétique. Cet héritage prophétique ce n’est pas de l’argent. Car l’argent on ne l’emmène pas avec nous après la mort. L’argent ne fait pas le bonheur sur cette Terre. Cet héritage prophétique ce ne sont pas des terres, ce ne sont pas des vêtements. Cet héritage prophétique c’est la science religieuse. Et c’est pour cela que les savants sont les héritiers des prophètes, pourquoi ? Parce qu’ils ont porté son héritage. Ils l’ont pris de leurs professeurs, de leurs maîtres, qui eux-mêmes l’ont pris de leurs maîtres, qui eux-mêmes l’ont pris de leurs maîtres jusqu’au compagnon du Prophète صلى الله عليه وسلم et jusqu’au Prophète صلى الله عليه وسلم. Et il est de notre devoir de perpétuer cette tradition, cette bonne tradition, de transmettre l’héritage prophétique, autant dans la croyance, dans le dogme, qui est la base de l’islam, que dans le Qur’an, qui est la parole de l’Allah سبحانه وتعالى , que dans les hadiths du Prophète صلى الله عليه وسلم qui est la deuxième révélation, qu’Allah a préservé. Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « N’est-ce pas qu’il m’a été donné le Coran et une autre chose semblable pareil ». Qu’est-ce que la Sounnah du Prophète صلى الله عليه وسلم ? Et c’est pour cela que nous nous sommes réunis pour étudier ensemble les 40 Hadiths de al-Hafidz An-Nawawi رحمه الله. Nous en sommes au vingtième hadith parmi ces hadiths.

Donc le vingtième hadith, le hadith de Abu Mas’ud ‘Okba ibn ‘Amr al-Ansary al-Badry رضي الله عنهما qui a dit : le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Parmi les antiques paroles prophétiques que les gens saisissent encore, il y a celle-ci, si tu n’as pas de pudeur alors tu es libre de faire ce que tu veux ». Rapporté par Al-Bukhari.

Ce hadith où le Prophète صلى الله عليه وسلم dit : “Parmi les antiques paroles prophétiques”, c’est-à-dire, ce qui est resté comme héritage de tous les prophètes. Tous les prophètes ont dit cette parole tellement elle a été répétée que c’est devenu une parole connue chez les gens, que c’est une parole antique prophétique, et qui a été préservée ainsi, et qui a été répétée génération après génération. Donc c’est pour montrer que c’est une parole sur laquelle tous les prophètes étaient, et que le Prophète صلى الله عليه وسلم en la transmettant, il l’a lui-même approuvé et répété comme tous les prophètes avant lui, ou les prophètes avant lui. Quelle est cette parole ? Si tu n’as pas de pudeur, alors tu es libre de faire ce que tu veux.

On peut comprendre ce hadith de deux manières. La première manière, de manière apparente, que si tu es amené à faire un acte, ou à dire une parole, pour l’acte où quand tu vas le faire, ou cette parole quand tu vas là prononcer, tu ne sens pas de gêne et de pudeur vis-à-vis d’Allah, ni vis-à-vis des gens. Alors fais-le, c’est que cet acte est bon, fais-le.

La deuxième manière de le comprendre, c’est une mise en garde. Qui veut dire par là que la seule personne qui fait les choses, sans réfléchir et qui dit ce qu’il veut, c’est celui qui n’a pas de pudeur.

Effectivement, une personne qui a de la pudeur, envers Allah, envers ses anges, envers les croyants, envers les gens, il ne se permet pas de faire ce qu’il veut. Il ne se permet pas de dire ce qu’il veut. Cette pudeur l’empêche de faire et de dire des mauvaises choses. Mais celui qui n’a pas de pudeur, et comme on sait, la pudeur fait partie de la foi, الحياء من الإيمان , c’est-à-dire que sa foi est très faible. Moins il a de pudeur, et plus sa foi est faible. Et d’ailleurs la pudeur n’amène que du bien. La pudeur n’amène que du bien. Cette pudeur, elle est vraie, chez l’homme comme chez la femme. Elle se manifeste dans tous les actes que la personne fait ou délaisse et les paroles que la personne fait et délaisse.

Subhanallah, combien aujourd’hui on aurait besoin de cette pudeur ? Combien de personnes parlent sur la religion d’Allah sans pudeur ? Ils mentent sur Allah, ils mentent sur Son Prophète صلى الله عليه وسلم. Ils déforment la religion d’Allah sans pudeur. Sans avoir honte qu’Allah les voit, Allah les entend, que leurs paroles sont inscrites par les anges, qu’ils vont rendre des comptes sur ces paroles. Sans pudeur, des méfaits, que ces mauvaises paroles peuvent avoir sur la communauté. De même les actes, combien de gens sans pudeur font des choses graves, maintenant se ventent même de leurs péchés et de leurs manquements, sans pudeur. Tous fils d’Adam est pécheurs. Mais, le croyant, il le regrette, il le cache et il s’en repent. Le pervers il s’en vente, il le montre et il y appelle. Où est passé cette pudeur maintenant avec les réseaux sociaux, où les gens se montrent du matin au soir dans le péché, où les femmes se montrent à moitié dénudées sur les réseaux sociaux du matin au soir. Où est cette pudeur ? Où les gens dévoilent des secrets intimes de la famille, de la maison. Où est la pudeur ? C’est seulement la course à celui qui va gagner le plus de notoriété au prix de vendre sa religion, à vil prix. Alors, cette parole s’applique et elle est vraiment très appropriée à cette époque. Si tu n’as pas de pudeur, fais ce que tu veux. Effectivement, si ces gens ils avaient la pudeur, ils ne feraient pas ce qu’ils font.

Et le pire c’est que Shaytan les attire pas à pas. Pas à pas. Ce n’est pas tout de suite qu’il lui dit fait telle et telle chose honteuse aux yeux des gens. D’abord, il lui dit, tient montre juste quelques parties de ta maison. Après, tient montre juste tes baskets. Après, tient montre ton pantalon. Ah tient c’est pas grave, juste montre ton visage une fois. Ah oui, mais là avec le voile, on ne voit pas bien, enlève un peu le voile, etc.

نسأل الله السلامة والعافية

Le prochain hadith :

Le hadith de Abi ‘Amr, et il a été dit Abi ‘Amrah, Sufyan ibn Abdullah رضي الله عنه qui a dit : Ô Envoyé d’Allah, dis-moi en islam une parole sur laquelle je n’interrogerai personne d’autre que toi après ce jour. Le Prophète صلى الله عليه وسلم de lui répondre : Dis j’ai cru en Allah puis maintiens-toi sur le chemin de la droiture, de la constance. Ce hadith est apporté par l’Imam Muslim.

Al-istiqamah, الإستقامة : la droiture, c’est le fait de toujours chercher à être sur le droit chemin. C’est le fait de faire les efforts et de toujours chercher à être et à rester sur le droit chemin. Quel est le droit chemin ? C’est l’islam, la voie de l’islam. Quel est la voie de l’islam ? C’est ce avec quoi est venu le Qur’an, qui est la parole de Allah et la Sounnah du Prophète Muhammad صلى الله عليه وسلم qui est la deuxième révélation, la révélation d’Allah au Prophète صلى الله عليه وسلم, que ce soit dans ses paroles, dans ses actes, dans ses approbations, صلى الله عليه وسلم.

Donc Al-istiqamah, la droiture, c’est le fait d’être constant sur les rites de l’islam, que ce soit de manière apparente, dans les choses apparentes ou dans les choses cachées, dans les états apparents ou dans les états cachés, en public ou en privé, dans les actes liés au corps ou dans les états liés au cœur, ou dans les paroles prononcées par la langue. Et ceci nécessite bien sûr l’apprentissage de la religion de l’islam car sans apprentissage la personne ne peut pas savoir comment il va être constant, même en voulant bien faire.

Le prochain hadith :

Ce hadith qui est le vingt-deuxième hadith de Abou Abdullah Jaber ibn Abdullah رضي الله عنهما qui rapporte ceci : « Un homme interrogea le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم en lui disant : Vois-tu si j’accomplis les prières obligatoires prescrites et si je jeûne le mois de Ramadan et je rends licite ce qui est licite et je rends illicite ce qui est illicite sans rien ajouter à cela, entrerais-je au paradis ? Au Prophète صلى الله عليه وسلم de lui répondre : « Oui . Ce hadith il est rapporté de l’Imam Muslim. Al-Hafidz An-Nawawi رحمه الله a dit en expliquant en rendant illicite ce qui est illicite et en rendant licite ce qui est licite, c’est-à-dire en le faisant tout en croyant que c’est licite.

Dans ce hadith, on voit qu’une personne est venue demander au Prophète صلى الله عليه وسلم que s’il s’en tenaient, bien sûr après son entrée à l’islam après les deux attestations de foi, à faire la salat, à jeûner le mois de Ramadan, à rendre licite le licite et à rendre l’illicite illicite, est-ce qu’il entrerait au paradis ? Le Prophète صلى الله عليه وسلم lui a répondu par l’affirmative. Quelqu’un se demanderait, mais ici il manque pas mal d’obligations de l’islam ou de piliers de l’islam, n’est-ce pas ? La réponse à cela est en plusieurs points.

Premier point, il manque dans les piliers de l’islam deux piliers. La zakat et le hadj, n’est-ce pas ? La shahada, il est musulman, on ne le compte pas. S’il a demandé cette question, c’est qu’il a fait la shahada, donc il est déjà musulman. Et il a demandé sur salat et Ramadan et il n’a pas rajouté la zakat et le hadj. Pourquoi (qui font partie des piliers de l’islam) ? Et le Prophète صلى الله عليه وسلم ne lui a pas rajouté la zakat et le hadj non plus. Il a accepté de lui ce qu’il a dit. Parce que le Prophète صلى الله عليه وسلم a vu de son état qu’il était pauvre. La personne qui est pauvre, il n’a pas de zakat et le hadj à faire. Donc, il a compris que quand il a posé la question, il parlait de son état à lui. Du fait qu’il n’a pas les moyens, il ne peut pas donner la zakat et ne peut pas faire le hadj. Et on sait très bien que la zakat et le hadj sont conditionnés pas les moyens financiers, n’est-ce pas ? Donc voilà pourquoi la zakat et le hadj ne sont pas cités ici dans les cinq piliers de l’islam.

Puis il a dit, il ne s’est pas suffi de dire je prie et je jeûne. Il a ajouté deux points essentiels. Je rends halal le halal et je rends haram le haram. Et l’explication que le al-Hafidz An-Nawawi a donné, elle est manquante comme certains savants ont expliqué. Je rends halal le halal, ça veut dire je crois en sa licéité que je le pratique ou non. Car ce qui est licite, il n’est pas obligatoire d’y toucher. Par exemple, est-ce que c’est obligatoire de manger des haricots verts ? On dit celui qui mange pas des haricots verts il a fait des péchés ? Non, c’est licite. Toutes les choses licites, on doit croire en leur licéité. Et quand on les applique ou quand on les pratique ou quand on les mange, on les mange en croyant sa licéité. Sinon, on ne les aurait pas mangés, on ne les aurait pas pratiqués, n’est-ce pas ? Donc pour le licite, il suffit d’y croire et d’affirmer. Et ceci revient à affirmer tout ce qu’il y a dans le Coran et la Sounnah du Prophète صلى الله عليه وسلم, c’est-à-dire tout ce qu’Allah et son Prophète ont rendu licite, j’y crois, je le rend licite, je le rend véridique. Et tout ce qu’Allah et son Prophète صلى الله عليه وسلمont décrété comme illicite, je le considère comme illicite et je le délaisse. Pour l’illicite, il y a l’obligation de le délaisser en même temps que d’y croire.

Donc on résume, cette personne qui est musulmane, qui a fait la double attestation de foi, qui n’a pas les moyens de faire la zakat et le hadj, s’il se tient correctement, à cette prière obligatoire, à son jeûne obligatoire, qu’il rend véridique tout ce qu’Allah et son Prophète صلى الله عليه وسلم ont dit dans leur livre et qui ont rendu licite, il le rend licite. Et qui s’éloigne de tout ce qu’Allah et son Prophète صلى الله عليه وسلم ont rendu illicite et il croit et confirme que c’est illicite. Alors ceci lui suffira pour entrer au Paradis.

Mais ! Le “mais” il est pour nous. Cette personne, c’est un compagnon du Prophète صلى الله عليه وسلم, qui sont parmi les plus véridiques des gens. C’est-à-dire, quand il dit je vais faire ma salat et mon jeûne, il s’y accomplit de manière sérieuse. Puis, il a posé cette question, il n’est pas dit après qu’il s’en est tenu que à cela. Il a voulu savoir quel était les limites de ce qu’il fallait faire correctement pour entrer au paradis. Ça ne veut pas dire par là que derrière, il ne faisait rien à part cela. Vous comprenez ? Et aujourd’hui, si l’un de nous se risquait à s’en tenir qu’aux obligations. Déjà, quand on regarde subhanallah la plupart d’entre nous, qu’Allah nous pardonne, combien de choses illicites nous transgressons. Déjà, nous ne pratiquons pas ce hadith correctement. Et même, les prières, est-ce qu’on fait les prières comme il se doit, les prières obligatoires ? Est-ce qu’on les fait, que ce soit de manière apparente, que ce soit dans notre concentration et dans l’intérieur de la salat, non pas seulement le côté extérieur.

Donc la personne, il ne prend pas le risque d’en faire que le minimum. Mais ce type de hadiths, nous font comprendre l’essentiel. C’est-à-dire qu’en premier lieu, il faut s’attacher à ces points-là. Puis on rajoute dessus. Subhanallah, on va trouver des gens qui donnent une grande importance à faire des dons partout et sont négligents dans la salat. Est-ce qu’il a compris l’essentiel ? Non. Il n’a pas compris l’essentiel. Car la salat, c’est un des actes les plus importants en islam. En toute situation, la personne elle peut faire salat. Il n’a pas d’eau, il peut faire les ablutions sèches. Il ne peut pas se mettre debout, il peut prier assis. Il ne peut pas prier assis, il peut prier sur le côté. Même en pleine bataille, en guerre, en pleine guerre, il y a la prière en groupe, salat al-khawf (صلاة الخوف), qui est légiférée. Et quand on ne peut pas prier la prière en groupe, Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a dit : فَرِجَالًا أَوۡ رُكۡبَانٗاۖ (Al-Baqara – Verset 239), « Priez en marchant ou sur vos montures . Pendant la guerre, pendant que la guerre fait rage est en train de se battre, il prie. Après ça, qui a une excuse pour ne pas faire salat ? Il n’y a aucune excuse.

Le prochain hadith :

Le vingt-troisième hadith, d’après Abu Malik al-Harith ibn ‘Asim al-Ash’ari رضي الله عنهما le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « La purification est la moitié de la foi. Dire Alhamdulillah rempli la balance. Dire Subhanallah wa Alhamdulillah rempli l’espace compris entre le ciel et la terre. La prière est une lumière. L’aumône est une preuve. La patience est flamboiement. Le Coran est un argument en ta faveur ou en ta défaveur. Chaque jour, l’homme part de bon matin, faire commerce de son âme en la sauvant ou en la faisant périr. En la sauvant, ou en l’affranchissant, ou en la faisant périr, ou en la menant à sa perte ». Rapporté par l’Imam Muslim.

Ce hadith, où le Prophète صلى الله عليه وسلم dit : la purification est la moitié de la foi. On peut le comprendre de deux manières. La purification est la moitié de la foi, ce qui est voulu ici par la foi, c’est la salat. Comme Allah, تَبَارَكَ وَتَعَالَى dit dans le Coran ( وَمَا كَانَ ٱللَّهُ لِيُضِيعَ إِيمَٰنَكُمۡۚ ) « Certes Allah ne vous fera pas perdre votre salat » (Sourate al-Baqara – Verset 143). Al-iman ici, ce qui est voulu par al-iman, la foi, c’est la salat. Donc, dans ce sens-là, la purification est la moitié de la salat. Effectivement, car sans purification, il n’y a pas de salat. Et la purification précède la salat.

Le deuxième sens, c’est de dire la purification est la moitié de la foi, c’est-à-dire le fait de purifier son cœur du polythéisme est la moitié de la foi. Effectivement, la foi est composée de deux parties. ( النفي والإثبات ) Le fait de renier et le fait d’affirmer. Quand on dit, on renit. لا إله إلا الله “Il n’y a pas de divinité”, digne d’adoration. Ça, c’est la purification, إلا الله الإثبات, puis l’affirmation “Que Allah” سبحانه وتعالى . Donc, ça peut être compris aussi dans ce sens-là, dans le sens où la purification est la moitié de la foi, c’est qu’il y a une partie de négation et de purification de ce qu’il y a dans le cœur d’autre qu’Allah سبحانه وتعالى , pour laisser la place à la foi dans le cœur.

والحَمْدُ للهِ تَمْلأُ الميزانَ Alhamdulillah rempli la balance le jour du jugement dernier. C’est-à-dire les récompenses, juste pour la parole Alhamdulillah, ça remplit la balance. Subhanallah, une parole que pour nous on considère légère. D’ailleurs, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :

كلمتان خفيفتان على اللسان ثقيلتان في الميزان حبيبتان إلى الرحمن سبحان الله وبحمده سبحان الله العظيم

Il y a deux paroles qui sont légères sur la langue, lourdes sur la balance et très aimé par le Miséricordieux : Subhanallahi wa bihamdihi subhanallahi al-‘azim. Ces paroles là dans lesquels on évoque à Allah pour nous elles nous paraissent légères. Effectivement, elles sont légères sur la langue. Mais elles sont lourdes auprès d’Allah سبحانه وتعالى . Et malgré cela, on a du mal à les prononcer fréquemment.

Puis, il a dit : Subhanallah et al-hamdoulillah remplissent l’espace compris entre le ciel et la terre. C’est-à-dire chacun, chacune des deux paroles remplit l’espace qu’il y a entre le ciel et la terre.

Puis après cela le Prophète صلى الله عليه وسلم a cité des actes en voulant montrer leur importance l’une par rapport à l’autre en les comparant à l’intensité de lumière que chacun de ces actes représente. Il a dit la prière est lumière (الصلاة نور والصدقة برهان) l’aumône est une preuve. Et burhan, en langue arabe, ça peut vouloir dire aussi l’éclat qui est autour du cercle solaire. La salat est une lumière on pourrait la comparer à la lumière du soleil. La sadaqa est un rayonnement. Le rayonnement, sa puissance est moins forte que la lumière elle-même, n’est-ce pas ? والصبر ضياء et la patience est un flamboiement qui est encore une intensité lumineuse un peu plus faible que le rayonnement. Donc pour montrer que la salat est plus importante que la zakat. Ici, la sadaqa, c’est la zakat. Et que la zakat, elle passe avant la patience. Ici, la patience, dans d’autres versions, il a été rapporté que c’est le jeûne de Ramadan qui est appelé le mois de la patience, n’est-ce pas ? Donc le Prophète صلى الله عليه وسلم a montré avec cela que la salat est plus importante que la zakat et la zakat est plus importante que le jeûne. En montrant l’intensité, en le comparant à l’intensité de lumière de chacun. De chacune des lumières qu’il a cités pour chaque acte صلى الله عليه وسلم.

Puis quand il a dit : La patience est un flamboiement. C’est une lumière accompagnée de chaleur, le flamboiement. والصبر ضياء . C’est une lumière accompagnée de chaleur. Effectivement, car dans la patience, il y a une difficulté. Pour patienter, pour que cette lumière te soit utile, il faut que tu supportes la chaleur qu’elle dégage. Cette chaleur, c’est la difficulté qu’il y a dans le fait de patienter en général et aussi la difficulté quand on jeûne, de patienter sur les choses qui sont interdites à faire pendant les journées de jeûne.

وَالقُرْآنُ حُجَّةٌ لَكَ أَو عَلَيْكَ : « Et le Coran sera un argument pour ou contre toi ». Il sera un argument pour toi si tu lui as donné de l’importance et que tu l’as mis en pratique. Si tu lui as donné de l’importance, tu l’as lu, tu l’as médité, tu en as tiré des enseignements, tu l’as mis en pratique, tu t’es fait juger par lui, tu as appelé les gens à se faire juger par lui, etc. Tu es une personne du Qur’an. Il sera un argument pour toi. Si par contre tu t’en es détourné, comme Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى a dit :

وَمَنْ أَعْرَضَ عَن ذِكْرِي فَإِنَّ لَهُ مَعِيشَةً ضَنكًا وَنَحْشُرُهُ يَوْمَ الْقِيَامَةِ أَعْمَىٰ (124) قَالَ رَبِّ لِمَ حَشَرْتَنِي أَعْمَىٰ وَقَدْ كُنتُ بَصِيرًا (125) قَالَ كَذَٰلِكَ أَتَتْكَ آيَاتُنَا فَنَسِيتَهَا ۖ وَكَذَٰلِكَ الْيَوْمَ تُنسَىٰ (126)
(Ta-Ha – 124 à 126)

{ (124) Et quiconque se détourne de Mon Rappel, mènera certes, une vie pleine de gêne, et le Jour de la Résurrection Nous l’amènerons aveugle au rassemblement». (125) Il dira: «O mon Seigneur, pourquoi m’as-Tu amené aveugle alors qu’auparavant je voyais?» (126) [Allah lui] dira: «De même que Nos Signes (enseignements) t’étaient venus et que tu les as oubliés, ainsi aujourd’hui tu es oublié».}

Dans le sens rapproché : Celui qui se détourne de mon rappel, c’est-à-dire le Coran ou la religion d’Allah, de la révélation. Il aura une vie misérable et il sera ressuscité le jour du jugement dernier aveugle. Il va dire : Mon Seigneur, pourquoi m’as tu ressuscité aveugle alors que j’étais auparavant voyant ? Il dira : Quand mes signes te sont venus, tu les as oubliés, tu les as délaissés alors aujourd’hui toi aussi tu es délaissé et oublié. Donc cette personne qui se détourne de la lecture du Coran, de sa compréhension, de son enseignement, de sa mise en pratique, d’y revenir pour se faire juger. Alors le Coran sera un argument contre lui le jour du jugement dernier : وَالقُرْآنُ حُجَّةٌ لَكَ أَو عَلَيْكَ .

Donc après que le Prophète صلى الله عليه وسلم ai cité tous ces actes là. Plusieurs actes, leur récompense, leur grandeur, il a rappelé que chaque personne se lève le matin comme un commerçant. Sauf que ce avec quoi il commerce ce n’est pas de l’or ni de l’argent ni des fruits ni des légumes ni des semences ni des montures ni des maisons. Non, il commerce son âme. Il va la vendre au diable, la mener à sa perte ou bien il va l’affranchir en la menant à son salut. Chaque matin tu te lèves, tu vas au marché, le marché de l’au-delà, le marché des actions, pas les actions en bourses, le marché des actions des actes, des bonnes et des mauvaises actions. Et le Prophète صلى الله عليه وسلم a cité la valeur de la salat, la valeur de alhamdoulillah, la valeur de subhanallah wa alhamdoulillah, la valeur de la sadaqa, la valeur du Coran, la valeur du jeûne, choisit…

كُلُّ النَّاسِ يَغْدُو : Chaque personne part de bon matin pour faire son marché. Tu vas réussir à affranchir ton âme en faisant des bonnes actions et en t’éloignant des interdits ou bien tu vas la mener à sa perte. Peut-être tu ne finiras même pas cette journée et le marché sera clos pour toi définitivement car la mort viendra te chercher avant la fin de la journée. Ou peut-être tu vas rentrer le soir, perdant ou gagnant, et tu vas te coucher et il ne te réveillera pas le lendemain pour retourner encore au marché. Donc chaque jour que tu te lèves, dis-toi que c’est ta dernière chance. Chaque jour, quand tu te lèves le matin, tu te dis “c’est ma dernière journée”. Comment tu vas agir ? C’est peut-être mes dernières heures. Quand quelqu’un sait que c’est ses dernières heures, comment il agit ? Comme le Prophète صلى الله عليه وسلم a conseillé quelqu’un, une personne lui a demandé conseil, il lui a dit quand tu pries, prie comme quelqu’un qui fait ses adieux. Tu te lèves pour prier, tu te dis c’est ma dernière prière. Chaque prière tu te lèves, Allah Akbar, tu te dis c’est ma dernière prière. Je ne sais pas si je vais la finir cette prière et je ne sais pas si j’aurai l’occasion d’en prier encore une autre. Est-ce que tu vas penser à tes affaires ? Où est-ce que j’ai mis mes clés ? Ou je ne sais quoi ? Ou qu’est-ce que j’ai à faire tout à l’heure ? Non, tu vas te concentrer dans ta salat, ce pourquoi Allah t’a créé.

De même chaque matin, chaque matin nous allons au marché. Chaque jour, il faut que la personne soit meilleure que le jour d’avant. Si la personne ne réfléchit pas comme ça, il va aller en dégringolant plutôt qu’en avançant et en augmentant. Après il se peut qu’il y ait des moments de faiblesse, des moments d’épreuve. Ce n’est pas une courbe toujours tangente vers le haut ou vers le bas. Il y a des hauts et des bas. Mais il faut que la courbe générale soit en augmentation. Comme dans dounia, les gens qui font les marchés financiers, si aujourd’hui la tendance n’est pas la hausse, il est malheureux. Rentre chez lui, aujourd’hui on n’a pas augmenté. On a perdu qu’il dit, on a perdu, n’est-ce pas ? Alors le musulman doit penser encore plus comme ça. Parce que lui, ce n’est pas l’argent qu’il joue, c’est le paradis ou l’enfer. C’est les degrés dans le paradis. C’est la réussite éternelle ou la perdition éternelle.

Il n’est pas en train de jouer à un jeu de rôle “Ah ce n’est pas grave, c’était une partie, on a essayé, on recommence. Game over on recommence” Il n’y a pas de recommence, après Game-Over c’est fini. Il n’y a pas de retour, il y a un seul essai, un seul… Cette vie-là, un seul essai. Tu réussis, tu es parmi les vainqueurs. Tu ne réussis pas ton épreuve, tu n’as pas affranchi ton âme, tu es parmi les perdants. Qu’Allah nous en préserve. Si on a compris ça wallahi les frères, on ne va pas perdre une minute de notre vie. On ne va pas s’attacher aux futilités. Les gens qui vont essayer de nous faire perdre du temps dans des discussions futiles, on ne va même pas perdre une seconde avec lui pour lui dire oui ou non, on va marcher, on va l’ignorer.

Que dire alors quand on perd notre temps dans le haram ? C’est dans la perte pure. Ce n’est pas seulement on perd notre temps. C’est dans le négatif, dans l’illicite ou dans le délaissement de certaines obligations. Là c’est de la perte sèche. Qu’Allah nous réforme, nous fasse comprendre la réalité de ce bas-monde qui n’a pas la valeur d’une aile de moustique auprès d’Allah et la réalité de l’au-delà.

Le vingt-quatrième hadith :

Ce hadith qui est un hadith divin, le vingt-quatrième hadith. Selon Abou Dharr al-Ghifari رضي الله عنهما . Il a dit que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit relatant les paroles de son Seigneur سبحانه وتعالى : « Ô mes serviteurs, je me suis interdit l’injustice à moi-même et je l’ai rendu interdite entre vous, ne soyez donc pas injustes les uns avec les autres. Ô mes serviteurs, vous êtes tous dans l’égarement à l’exception de ceux que j’ai mis sur la bonne voie. Demandez-moi donc de vous mettre sur la bonne voie et je le ferai. Ô mes serviteurs, vous êtes tous affamés à l’exception de ceux à qui j’ai donné leur nourriture. Demandez donc moi votre nourriture et je vous la donnerai. Ô mes serviteurs, vous êtes tous nus à l’exception de ceux que j’ai vêtu. Demandez-moi de vous vêtir et je le ferai. Ô mes serviteurs, vous commettez des fautes la nuit et le jour et c’est moi qui pardonne toutes les fautes. Demandez mon pardon et je vous le donnerai. Ô mes serviteurs, vous ne sauriez réussir à me faire du tort. Vous n’y parviendrez pas. Vous ne sauriez réussir à me rendre service, vous n’y parviendrez pas. Ô mes serviteurs, si les premiers et les derniers d’entre vous, si les hommes et les djinns parmi vous avaient dans leur cœur toute la piété du plus pieux d’entre vous, cela n’ajouterait rien à mon royaume. Ô mes serviteurs, si les premiers et les derniers d’entre vous, si les hommes et les djinns parmi vous avaient dans leur cœur toute l’impiété du plus impie parmi vous, cela ne diminuerait rien de mon royaume. Ô mes serviteurs, si vos premiers et vos derniers, si les hommes et les djinns parmi vous se tenaient tous sur une même terre, si tous me demandaient quelques faveurs et si je la donnais à tous ceux qui la demandent, cela ne diminuerait en rien ce que j’ai, pas plus que la mer dans laquelle on plonge une aiguille n’est diminuée par cela. Ô mes serviteurs, pour ce qui est de vos actions, je me charge de vous les comptabiliser puis de vous en rétribuer, que celui qui trouve du bien adresse les louanges à Allah, quant à celui qui trouve une autre chose, qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même ». Le hadith est rapporté par l’Imam Muslim.

Ce hadith qudsi ( قُدْسي ), hadith divin, dans lequel Allah تَبَارَكَ وَتَعَالَى commence en disant “Ô mes serviteurs”, les serviteurs d’Allah sont de deux types. Les premiers qui sont tout le monde, celui qui a accepté d’être serviteur ou celui qui n’a pas accepté, qu’il le veuille ou non, il est un serviteur d’Allah. Et le deuxième type, c’est ceux qui ont accepté de se soumettre. Les serviteurs pieux, croyant. Donc Allah s’adresse à Ses serviteurs en général, en disant qu’il s’est interdit à lui-même l’injustice et qu’il l’a rendue entre nous interdite. Donc l’injustice est interdite premièrement parce qu’Allah qui est capable de toutes choses, dont rien ne réduit à l’impuissance, Il s’est interdit lui-même l’injustice. Donc si pour Allah qui est capable de toutes choses et que rien ne réduit à l’impuissance et à la faiblesse, l’injustice est interdite alors que dire pour nous les hommes, impuissants, faibles. C’est encore plus interdit.

Puis, Allah سبحانه وتعالى a appuyé cela en disant “Je l’ai rendue interdite entre vous”. Donc, l’injustice est interdite en islam. Que ce soit avec l’ami comme avec l’ennemi. Que ce soit avec les humains ou les animaux. Que ce soit avec les êtres vivants ou même avec les êtres inanimés. Toute injustice est interdite en islam. L’islam est venu combattre l’injustice. Et la plus grande injustice est l’idolâtrie, Shirk. Car Allah nous a créé et a créé toutes choses et voilà qu’on lui donne des associés. Ça c’est la plus grande des injustices.

Puis, Allah سبحانه وتعالى à cité que toute personne était égarée sauf ceux qu’Allah a guidé. Alors, il a dit “Demandez-moi la guidée”. C’est-à-dire faites les causes pour suivre la guidée. Parmi ces causes, il y a le fait, bien sûr, de suivre la révélation et de faire des efforts de comprendre le Coran et la Sounnah et de les pratiquer. Et il y a aussi l’invocation, le fait de demander à Allah de nous guider. De même, concernant la nourriture, c’est-à-dire que la nourriture est écrite et c’est à Allah qui la donne, ça ne sert à rien d’aller la chercher dans le haram, allez la demander dans les causes licites et demandez-là à Allah, invoquer Allah qu’il vous donne une nourriture saine, pure. De même pour les vêtements.

De même, Allah سبحانه وتعالى a rappelé que tous les fils d’Adam font des péchés. Tout le monde fait des fautes, de nuit comme de jour. Ça, c’est la nature humaine de fauter. Mais le croyant pieu, à la différence du pervers, il fait essaie de faire le maximum de causes pour ne pas tomber dans la faute. Et puis, s’il y tombe, il regrette et il se repent rapidement. L’erreur et le péché, c’est humain. Mais la personne pieuse il s’en éloigne et si malgré cela il s’est fait piéger par shaytan, il demande pardon et il se repent et il revient au droit chemin. Et c’est pour ça qu’Allah سبحانه وتعالى a dit “demandez moi pardon, je vous pardonnerai”. La demande de pardon, elle est obligatoirement liée aux repentirs, c’est-à-dire au délaissement du péché et au regret de l’avoir commis. Il n’y a aucun intérêt à être dans le péché et dire astaghfiroullah, astaghfiroullah et continuer. Si tu dis astaghfiroullah, je demande pardon à Allah, c’est-à-dire que tu délaisses ce péché, tu t’en éloignes, tu regrettes de l’avoir fait. Donc la demande de pardon doit être accompagnée du regret et de l’abandon du péché. Sinon, ce n’est pas une demande de pardon réelle, c’est juste avec la langue. C’est une demande de pardon avec la langue, mais qui n’est pas suivie par une demande de pardon avec le cœur et avec les actes.

Puis, Allah سبحانه وتعالى nous rappelle que quoi que l’on fasse, on ne peut ni lui nuire ni lui faire du bien. Que le fait que les gens obéissent à Allah, qu’ils soient pieux, ce n’est pas pour faire du bien à Allah. C’est pour notre bien à nous. De même qu’en faisant les péchés, on ne fait pas du mal à Allah, on ne lui nuit en rien سبحانه وتعالى . Donc, que l’on fasse du bien ou que l’on fasse du mal, ce n’est que pour notre intérêt ou en notre défaveur. En rien on ne nuit à Allah et en rien on ne lui rajoute dans sa royauté. C’est pour ça que, ici dans le hadith qudsi Allah سبحانه وتعالى dit “si vous aviez tous le cœur comme le plus pieu d’entre vous, comme le cœur du plus pieu d’entre vous, cela ne nous rajoute rien à mon royaume”, rien, “et si vous tous, vous avez le cœur le plus impie comme le plus impie d’entre vous cela ne diminue rien à mon royaume. De même que si tous les hommes, tous les djinns se réunissaient pour demander à Allah tout ce qu’ils voulaient, sur un même endroit et Allah leur exaucerait tout leur vœux, cela ne diminuerait rien de ce qu’il y a auprès d’Allah, rien. Que comme une aiguille qui est plongée dans la mer et elle est retirée. Qu’est-ce qu’elle en retire ? Elle n’en retire rien. Même la goutte qui est dessus elle retombe dans la mer. C’est pour montrer qu’Allah سبحانه وتعالى est le riche, Il se passe de l’univers. Et ce sont nous, les pauvres, les manquants, les faibles qui avons besoin d’Allah et de son aide. C’est pour ça qu’il a fini “ce ne sont que vos actions que je compte pour vous”. Pour vous en rétribuer de la meilleure manière, avec justice. Celui qui trouve du bien, qu’il remercie Allah et celui qui trouve autre chose, qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même car c’est lui qui aura choisi de faire le mal. Et la rétribution n’est qu’avec justice. Allah n’est pas injuste car il s’est interdit l’injustice سبحانه وتعالى .

Quand Allah سبحانه وتعالى dit ici “celui qui trouve un bien qu’il remercie Allah”, on peut le comprendre de deux manières. Qu’il trouve un bien dans ce monde, c’est-à-dire qu’Allah lui donne certaines bénédictions suite à ses bonnes actions, qu’il remercie Allah. S’il trouve des difficultés qui sont les effets de ses péchés, qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même. La deuxième compréhension c’est dans l’au-delà. Quand il va arriver et il aura la rétribution complète de ses actes, s’il trouve un bien il remerciera Allah. Et s’il trouvera un mal, cela ne sera que ce que ses mains ont acquis. Ce qu’il a acquis de ses propres mains. Alors il ne s’en prendra qu’à lui-même.

والله تعالى أعلى وأعلم
وصل الله على محمد وعلى آله وصحبه وسلم

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